Les
manifestants réunis à Paris ce 26 janvier sont absolument contre : les
gays, l’avortement, l’euthanasie, les étrangers, les juifs, l’art qu’ils
jugent « dégénéré » et, surtout, les socialistes au pouvoir.
Hollande « l’anti-France ». On entendrait presque
« l’antéchrist » dans cette fronde « anti-gouvernement-Hollande » lancée
par ce que le pays fédère aujourd’hui de plus conservateur et
réactionnaire, voire fascisant, sous la bannière « Jour de colère ». Les
manifestants réunis à Paris ce 26 janvier sont absolument contre : les
gays, l’avortement, l’euthanasie, les étrangers, les juifs, l’art qu’ils
jugent « dégénéré » et, surtout, les socialistes au pouvoir. Lesquels
en deviendraient presque héroïques d’oser défendre encore l’égalité des
droits avec le mariage pour tous – décidément le catalyseur – et
l’extension du droit à l’avortement avec la loi sur l’égalité
femmes-hommes en discussion à l’Assemblée. Bientôt le congé parental
partagé avec les pères ? L’euthanasie ?
Ce qui réveille les partisans
de l’ordre moral aujourd’hui, c’est la hantise de ce qu’ils nomment un
changement de civilisation, dont la famille serait la première victime.
Fini le « bon père de famille », « l’enfant à naître », « un père + une mère » !
Derrière la défense d’un modèle canonique et hétérosexuel s’exprime la
nostalgie d’un ordre patriarcal tel que l’a rêvé l’Action française.
D’où un slogan ressorti des greniers moisis : « Travail, famille,
patrie ».
Mais pas seulement par des anciens : ce sont des jeunes
catholiques qui ont adressé une « supplique au pape » pour lui faire part de leur « malaise ». Ce sont des jeunes mères « féminines », et surtout pas féministes, qui militent ici pour un retour à la « nature profonde de la femme ». Mais ce sont aussi 85 % de citoyens qui sentiraient la France décliner. De quoi faire les choux gras du FN ou d’organes comme Valeurs actuelles.
Au-delà du cri du petit Blanc effrayé par le changement, c’est tout un
climat qui transpire, jusque sur les bancs de la gauche
gouvernementale, qui ne se montre pas toujours téméraire – comme en
témoigne l’abandon de la PMA ou de la gestation pour autrui. Il faudrait
pourtant passer à la contre-offensive. Mais une société ne se soigne
pas sans politique sociale.
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