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samedi 8 juin 2013

Maroc/Turquie : Le roi n’a pas reçu le Premier ministre Erdogan


Par wibme,4 /6/ 2013 
 
Le chef de gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan ne gardera pas de bons souvenirs de son premier déplacement au Maroc. Son tête-à tête avec le roi Mohammed VI n’a pas eu lieu. En somme une visite-monologue au cours de laquelle, il s’est réuni, uniquement, avec ses « frères » islamistes.
La visite du premier ministre turc au Maroc se termine en queue de poisson. Le chef de l’AKP a écourté son séjour au Maroc, initialement étalé sur deux jours, pour se rendre en Algérie. Certes Benkirane a tenté de détendre l’atmosphère mais les images diffusées, hier, par 2M et Al Oula, montraient un Recep Tayyip Erdogan crispé. Et pour cause, il ne s’attendait pas à ce qu’il ne soit pas reçu par le roi Mohammed VI. Un privilège que l’Espagnol Mariano Rajoy et le Français Jean Marc Ayrault ont eu lors de leurs déplacements au royaume. Mais aussi des ministres des Affaires étrangères ou de l’Intérieur de pays arabes et européen.
Et pourtant, le chef de la diplomatie, Saâd Dine El Otmani affirmait, dans des déclarations très rassurantes à Anadolu Agency que le monarque allait souhaiter la bienvenue à Erdogan. Apparemment convaincu par les paroles du PJDiste, AA diffusait une dépêche au titre suivant : « Turkish Premier to be welcomed in Morocco by the king himself ». Un autre indicateur, si besoin est, du manque de communication entre le gouvernement et le palais. Certains médias marocains ont fait état des relations très tendues entre les conseillers du roi et des ministres PJDistes au point que c’est le ministre de l’Intérieur qui joue de relais entre eux et l’entourage du roi.

Erdogan a boudé le Maroc en septembre 2011
Finalement, Erdogan est parti du Maroc sans prendre langue ni avec le palais, son entourage ou encore le patronat.  Une visite-monologue au cours de laquelle, Erdogan a eu des entretiens avec des islamistes comme lui : Abdelilah Benkirane flanqué de son confident Abdellah Baha, le ministre d’Etat sans portefeuille, et de représentants de l’association Amal Entreprises, dite très proche de l’AKP et du PJD.
L’accueil froid réservé à Recep Tayyip Erdogan serait-il la réaction à la mise à l’écart de l’étape Maroc lors de sa tournée, septembre 2011, dans les pays dits du « printemps arabe » en liesse après les chutes des régimes de Kadhafi, Ben Ali et Moubarak? A l’époque, le chef de l’AKP s’était rendu en Libye, Tunisie et l’Egypte, uniquement. Rabat avait-elle interprété le geste d’Erdogan comme une non-reconnaissance de sa part des réformes initiées par le roi ? Lesquelles avaient porté, trois mois plus tard, les islamistes du PJD à diriger une coalition gouvernementale.
Hier, la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants a été marquée par les demandes émanant de ministres du PJD annulant ou reportant les réponses aux questions qui leurs ont été posées. Ils avaient mieux à faire : accueillir Erdogan à l’aéroport Rabat-Salé. En revanche, les autres ministres de la majorité étaient présents au parlement, à l’image d’Aziz Akhannouch, titulaire du maroquin de l’Agriculture et de la Pêche. Après avoir répondu à huit questions, il est allé à la rencontre de son homologue turc.
Source : yabiladi.com
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 RFI se déchaîne contre le « gros connard » d’Erdogan

 par Ali Benacher, demainonline, 5/6/2013
 
Le premier ministre turc Erdogan (Photo DR)
Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan (Photo DR)

Il ne fait pas bon être islamiste aujourd’hui. Ni hier d’ailleurs. Même si on gagne démocratiquement des élections, qu’on applique son programme électoral et qu’on surfe sur les bonnes nouvelles en matière économique.
On le sait, depuis la Révolution iranienne, l’islamisme, qu’on confond de plus en plus avec l’islam, a mauvaise presse en Occident et particulièrement en France.
Nous en avons un parfait exemple aujourd’hui avec la radio publique et internationale française RFI (Radio France internationale).
Depuis quelques jours, les deux correspondants de cette radio à Istanbul s’en donnent à coeur joie pour critiquer le régime de Recep Tayyip Erdogan, ce qui est parfaitement légitime et salutaire, mais également pour l’insulter. Hier matin, RFI a interviewé et traduit les propos d’un manifestant turc qui a traité Erdogan de « gros connard ». Aïe !
Plus tard, hier encore, un autre correspondant de RFI a assuré que la Turquie était « à feu et à sang ». Comme si on était en Syrie… Certes, deux manifestants sont morts, mais seulement l’un d’eux a été tué par la police, l’autre a été renversé par un taxi… Comparé à d’autres morts, au Maroc on en compte un sacré paquet, dont certains dans des conditions douteuses sans que cela n’émeuve la « patrie des droits de l’homme », c’est vraiment peu. « Excusez du peu ! », pourrait chanter le gouvernement turc à tous les anti-islamistes primaires.
Que des manifestants secouent le cocotier d’un gouvernement, légitime oui !, mais devenu autoritaire et hautain parce qu’il n’y a plus d’opposition crédible en face, cela fait toujours du bien. Manifester même sans autorisation, est un droit inaliénable et universel. Et la cause est noble : sauver un parc que le « barbu » imberbe d’Anatolie voudrait transformer en grande superette. Mais RFI est une radio publique qui, généralement, ne traite pas les chefs de gouvernement étrangers, et encore moins les français, de « gros connards ».
Il faut dire que le « gros connard » qui a mis la Turquie « à feu et à sang » a demandé à la police de se retirer, beau geste qu’on ne voit nullement en terres musulmanes, et qui a eu pour effet de calmer un petit chouia la situation. Et le vice-premier ministre turc a demandé des « excuses » aux manifestants.
Ce matin, nos deux fougueux confrères d’Istanbul étaient bien en peine d’informer sur quelque chose qui mérite encore l’attention.
Mais heureusement, soit dit en plaisantant, que la Syrie est toute proche.

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