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samedi 8 juin 2013

La monarchie marocaine plus que jamais anti-amazighe..


Au sein de la monarchie marocaine et ses institutions, le mépris est une politique d’État. La reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle n’a pas changé grand chose dans la réalité de tous les jours. Elle ne le changera pas, certainement. La loi organique promise depuis déjà deux ans attend toujours de voir le jour, alors que le PJD, le parti islamiste du chef du gouvernement, prépare une loi pour la protection de la langue arabe, menacée selon lui. Et cette loi aura certainement plus de chance de voir le jour avant la loi organique sur la langue amazighe. Même les engagements pris par des ministères en faveur de l’amazighité semblent inefficaces et sans intérêt.

Deux exemples ayant marqué l’actualité toute récente viennent nous rappeler cette amère réalité.

- Lundi 27 mai, les autorités de la ville de Salé ont retiré par la force un grand nombre de drapeaux amazighs des mains de spectateurs venus assister à un concert donné par le groupe Izenzaren. Les drapeaux ont été confisqués et nombre de militants ont été brutalisés.

Quinze militants ont été arrêtés et conduits dans un poste de police où ils avaient été détenus illégalement durant trois heures, maltraités et insultés. Ils ont subi des injures racistes et dégradantes. Pire, les policiers leurs ont demandé d’aller "brandir le drapeau rouge". Celui du sanguinaire Hubert Lyautey, le premier résident général du protectorat français et responsable de la mort de plusieurs milliers d’Amazighs dans les Atlas.

La police qui aurait affirmé, selon des témoins, obéir à des ordres pour confisquer lesdits drapeaux, a refusé de les rendre aux militants après le concert.


- Récemment encore, le consulat de la monarchie marocaine à Lille a refusé d’enregistrer "Anila", un prénom amazigh. L’on nous dira que ce n’est pas un fait nouveau. Certes, sauf que cette interdiction intervient quelques jours seulement après l’envoi par le ministère de l’intérieur d’une circulaire à tous les bureaux d’état civil, y compris dans les consulats, leur ordonnant d’accepter les prénoms amazighs. Cette circulaire, souligne un site proche des autorités, "signe la fin d’une discrimination subie depuis des années par les familles amazighes".

Si ces lois et circulaires du ministère de l’intérieur semblent inefficaces et inutiles, c’est par ce que le ministre de l’intérieur lui-même s’oppose à ces prénoms. En septembre dernier, le ministre marocain de l’intérieur a affirmé dans une interview accordée au quotidien marocain Al Haraka que les prénoms amazighs "auraient été interdits parce qu’incompréhensibles, étranges ou ont une signification pouvant nuire aux enfants qui les portent" avant d’ajouter : "Franchement, moi-même en tant qu’Amazigh, je ne comprends pas la signification de certains prénoms".

Qu’attendre de plus d’un ministre pareil ?

L. Azergui
Une vidéo de militants à qui ont été confisqués des drapeaux :http://youtu.be/6p8irRLme7k

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