Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point
hebdomadaire n°26 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au
Maroc, 4/6/2013
Deux de nos marraines ont réagi au
cri d’alarme qu’on a lancé dans notre précédent point hebdomadaire et qui
concerne l’état de santé de plusieurs membres du groupe de prisonniers
politiques sahraouis Gdeim Izik. Si Marie-José Fressard a choisi d’écrire directement à
son filleul Hassan Dah pour lui assurer
son soutien inconditionnel, Isabelle
Maurer, la marraine suisse, a, quant à elle, préféré interpeller les
responsables marocains et le président du Conseil National des Droits de l’Homme
(CNDH) sur les conditions de
détention de Mohamed Bani et de
son groupe.
Extraits :
« J’espère que tu ne perds pas courage. Si d’une façon ou
d’une autre je peux t’aider, dis-le-moi, je ferai de mon
mieux. J’ai hâte d’avoir de tes nouvelles…. Je pense beaucoup à
toi, et à vous tous. Tiens bon, cher Hassan, et reçois toute mon amitié et ma
solidarité. » Marie-Jo,
mardi 28 mai 2013.
« …Je me fais du souci pour mon filleul, le
prisonnier Mohamed Bani, ainsi que pour ses 21 camarades.
…..En tant que citoyenne suisse, je vous lance un appel
afin que la situation des 22 prisonniers sahraouis de Salé 1 change
immédiatement, que ces prisonniers politiques bénéficient rapidement de soins
médicaux en rapport avec leurs problèmes de santé, et que les conditions de leur
détention s'améliorent grandement. Je fais appel à votre humanité et suis
persuadée que l'image du Maroc ne pourra qu'être meilleure à l'étranger si vos
détenus politiques sont mieux traités. » Isabelle Maurer, 1er juin
2013.
Vous trouverez l’intégralité de
ces deux lettres sur la rubrique « Témoignages et Lettres » du site
de l’ASDHOM.
Tout en se réjouissant et en
félicitant ces deux marraines de leur action de solidarité, l’ASDHOM continue à
lancer son appel à d’autres parrains et marraines pour faire de même. La liste
des prisonniers politiques n’arrête pas de s’allonger et leurs conditions de
détention sont tellement insupportables qu’il nous faut beaucoup de parrains et
marraines comme Isabelle et Marie-Jo
pour amener les autorités marocaines à accéder à leurs revendications légitimes.
Cette solidarité est d’autant plus nécessaire qu’en ce moment quelques-uns de
ces détenus politiques sont en grève de la faim. Les cinq militants de l’Union Nationale des Etudiants
du Maroc, incarcérés à la prison Toulal 2 à Meknès, en sont à leur
86ème jour. Ils ont été arrêtés depuis décembre 2012 et ne sont
toujours pas jugés (Voir nos
précédents points). Leur santé s’est gravement détériorée (Asthme,
évanouissements, paralysie des membres inférieurs, etc.) Soufiane Sghéri et Hassan Koukou ont été
transportés d’urgence, en début de cette semaine, à l’hôpital Mohamed V de
Meknès. Ils garderont sûrement des séquelles, même avec une issue heureuse de
cette action.
Il est malheureusement urgent
d’agir auprès des responsables marocains pour éviter qu’un drame humain
survienne.
Groupe
UNEM-Fès : Les trois prisonniers
politiques qui avaient été libérés provisoirement (Tarek Jaïbi, Hicham Boughlad et Younes
Erroufi) après 35 jours de grève de la faim, ont été présentés à
nouveau devant la Cour d’appel de Fès le 29 mai. Leur procès a été reporté au 18
juillet 2013. Leur camarade, Mohamed Rida
Derkaoui, arrêté le 14 mai 2013, sera, lui, fixé sur son sort le 12
juin. Quatre autres, Hamid Moumen, Mohamed
Hamouche, Abdelouafi Lamrabet et Mohamed Harras, faisant partie des
22 militants de l’UNEM arrêtés après les protestations du campus Dhar El-Mahraz
du 15 avril, devaient être condamnés le 30 mai 2013. Nous n’avons pas encore les
éléments concernant ce verdict.
Groupe
Zayou-ANDCM-20Fév : Les sept militants de
l’Association Nationale des Diplômés Chômeurs au Maroc (ANDCM) et du mouvement 20-Février (Voir nos points précédents), arrêtés le 2 mars
2013, ont été présentés le mardi 28 mai devant le tribunal de première instance
de Nador. Leur procès a encore une fois été
reporté au 16 juillet. Nous rappelons qu’ils sont poursuivis pour
« violences envers des fonctionnaires de l’Etat, destruction de bien public,
désobéissance et menaces, rassemblement non autorisé, etc. » Ils restent en
liberté provisoire et les forces démocratiques locales qui se sont fortement
mobilisées pour eux demandent l’abandon des poursuites. L’ASDHOM qui se joint à elle, considère que ce procès
déguisé en droit commun cache en vérité un vrai procès politique qui tend à
bâillonner les militants démocratiques et progressistes.
Groupe
Ifni : Après les deux jeunes frères, Lambidae, arrêtés
et condamnés à de la prison ferme pour avoir participé aux protestations du 2
mai dernier, vient le tour d’un jeune mineur
d’être poursuivi en liberté provisoire. Il s’agit de Mohamed Lamine
Iriz. Traduit devant le tribunal de première instance de Tiznit le 28
mai 2013 en présence de plusieurs militants de l’AMDH, son procès a été reporté au 26 juin
2013.
Groupe
Sahraouis-Laâyoune-Smara : Un nouveau groupe de quatre
Sahraouis vient d’être traduit devant la Cour d’appel de Laâyoune au Sahara le
30 mai 2013. Sidi Mohamed Mallah, Mohamed
Sallouh, Mahmoud Hanoun et Ajouad Farrah s’ajoutent à ceux arrêtés
après les rassemblements de protestation qu’ont connus les villes de Laâyoune, Boujdour et Smara après le 25
avril 2013 en lien avec la décision du Conseil de sécurité de l’ONU concernant
le mandat de la MINURSO. En tout, il y a eu une dizaine d’arrestations dont un
mineur. Nous reviendrons en détail sur ces arrestations dans notre prochain
point.
Pour le bureau
exécutif
Ayad
Ahram
Président de
l’ASDHOM
Paris, le 4 juin
2013
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