Mustapha Elouizi, 3/6/2013
Ali Idriss Kaitouni |
Quel retour aux débuts, chauds et enthousiastes, du Mouvement du
20 février? Ali Idriss Kaitouni tenait surtout à partager son témoignage
à chaud sur sa participation aux premières marches du Mouvement du 20
février au Maroc. Un récit spontané, un style simple et fluide, une
narration de cœur… L’on relate ce que l’on ressent, sans trop réfléchir
ni arranger.
Et l’auteur de passer au travail. Une description qui va aux détails. Des noms, des lieux, des faits, des actes, des paroles, des mots, des émotions, des idées et même des propositions… Il n’avait rien oublié, ou presque. Tel un cinéphile qui vous raconte un film qu’il avait visionné la veille, Ali Kaitouni repose surtout sur ses outils de base, comme jalons de compréhension et de description. Son monde subjectif le guide pour dégager ses propres réflexions. Le tout ornementé d’illustrations, sorte d’archives de toutes les affiches et conceptions visuelles ayant accompagné le Mouvement du 20 février, et méritant à elles seules une véritable étude sémiologique.
L’histoire de ce printemps démocratique retiendra aussi un nouveau
phénomène de « baltajias » (sorte de 5ème colonne), ayant pour mission,
poursuivre, gêner, tabasser, intimider, menacer les activistes du 20
février. Kaitouni avait très tôt subi les affres de ces groupes agissant
à la solde de forces occultes. Le 20 février, à son retour de la marche
de Rabat…il reçoit sur son Facebook un message en langue arabe adressé
aux «intellectuels indépendants et révolutionnaires en provenance de Tel
Aviv ou de Londres!»…et vers le coup de 4h00 du matin, l’auteur entend
un bruit fracassant… Depuis sa fenêtre, il constata que la voiture de
son voisin, garée directement en face de la sienne, venait d’être
cabossée! Deux jeunes hommes prirent la fuite dans une voiture! La lutte
pour un Etat de droit et pour la démocratie continuera toujours son
bonhomme de chemin …
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