Par Salah Elayoubi, 18/5/2013
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Qui est Majoub Tobji ?
Mahjoub Tobji, en disgrâce du régime marocain, posera ce petit écriteau près de lui au Trocadéro cet après-midi. (photo luke laissac)
Par Odile Faure, Sud Ouest, 14/5/2013
Il a servi l’armée marocaine pendant quarante ans mais ne reçoit plus
aucun dirham de retraite depuis cinq mois. À bout, il a décidé d’entamer
une grève de la faim pour interpeller l’opinion publique, les
politiques et faire céder l’armée marocaine.
Mahjoub Tobji est en disgrâce de l’état-major militaire marocain depuis qu’il a écrit son livre « Les Officiers de sa majesté »,
paru en 2006, où il dénonçait le pouvoir d’un général, Hosni
Benslimane. Il y faisait notamment état de son emprisonnement «
arbitraire » pendant vingt mois. « Je n’avais été ni jugé, ni condamné.
» Il servait juste le chef des services secrets, mystérieusement tué
lors d’un accident de voiture et remplacé par ce nouvel officier. Il
réussit à s’évader, trouve refuge en France mais revient au Maroc grâce à
la clémence d’Hassan II.
À son ancien roi, il voue un grand respect mais déplore le pouvoir de ce
fameux général toujours en poste qui fait « ce qu’il veut » et
transforme son pays « en dictature militaire ».Mahjoub Tobji restera au Maroc, sans affectation jusqu’en 2002, âge de la retraite, avec sa solde et ses primes. Retraité, il s’installe en France, atterrit à Pau et devient bénévole dans de nombreuses associations : Amicale laïque de Billère, Banque alimentaire, Handicap rando pyrénéen. Il devient même formateur en GPS et cartographe au sein de la fédération française de montagne et escalade. Après sa patrie, le Maroc, cet ancien parachutiste de l’armée royale qui a participé à la guerre du Golan et du Sahara occidental, a toujours voulu servir les autres.
En 2006, il vide son sac prend la plume. « Je voulais interpeller le roi Mohammed VI, qui se laisse manipuler ! » Tiré à 5 000 exemplaires, il est réédité sept fois.
Après une manifestation
Mahjoub continue de militer. En octobre 2012, il fait un sit-in avec des amis marocains devant le château de Mohammed VI à Betz dans l’Oise. Il dénonce ce « bien mal acquis ». La manifestation est interdite au motif du « trouble à l’ordre public ». Un procès-verbal est dressé par la gendarmerie. « Il a dû être envoyé au Maroc. Il y avait mon nom dessus ». Fin novembre, sa retraite n’est pas versée.
Il a écrit à Manuel Valls, à Alain Juppé qu’il sait sensible à la cause des opposants marocains et à Amnesty international. La grève de la faim est sa dernière arme. Sa famille n’est pas au courant : une épouse restée au Maroc et ses trois enfants installés en France et au Luxembourg ; l’un est médecin, l’autre vétérinaire, le dernier gérant d’une location de voitures de luxe à Luxembourg.
Il part ce matin en train jusqu’à Paris avec dans sa valise un isolant thermique pour le sol, un tapis de mousse, un sac de couchage et quatre bouteilles d’eau. Un nouveau combat pour le militaire militant.
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Manif face au château « royal » de Betz : le commandant Tobji privé de retraite
Par Mustapha Abid, 14/5/2013
L’ex-commandant de la Gendarmerie royale, Mahmoud Tobji,
est la première victime de la colère royale après les manifestations
organisées l’année dernière devant le château « royal » de Betz, en France. Ces manifestations avaient été l’oeuvre de l’ancien capitaine de l’armée de l’air et ancien prisonnier politique Mustapha Adib.
Tobji, auteur du livre « Les officiers de sa majesté », faisait partie des manifestants, qui sont allés dénoncer ce « bien mal acquis » devant la porte de ce vaste domaine appartenant à la famille royale.
Pourtant, même si son nom n’a jamais été évoqué par la presse, il
vient de faire les frais de cette virée qui a grandement fâché « Sidna », empêché à la fin 2012 d’aller faire son shopping habituel à Paris. Un crime de lèse-majesté !
Arrêté comme les autres manifestants, un procès-verbal avait été dressé par la gendarmerie, puis, selon Tobji, « envoyé au Maroc ».
Mais qui donc a le pouvoir en France de transmettre des
procès-verbaux de police aux autorités marocaines ? Certains à Paris
montrent du doigt le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, détenteur d’un wissam alaouite et grand soutien du régime marocain.
Conclusion, depuis que ce PV est arrivé mystérieusement au Maroc, la
retraite d’ancien officier de Tobji ne lui est plus versée par l’armée.
Sans aucune explication. La raison du prince, sûrement.
Pour dénoncer cette injustice, l’ancien commandant a décidé de faire une grève de la faim à Paris. Affaire à suivre !
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Le 15 mai des représentants du Collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc (CPDDM) se sont rendus à Betz
pour s’enquérir des suites données à l’arrestation arbitraire dont ont
fait l’objet ses membres, le 20 janvier dernier, devant le « bien mal acquis » du roi Mohamed VI dans ce village de Picardie, en France.
Ayant su que la gendarmerie de Betz avait décidé de ne pas engager de poursuites contre eux, les représentants du CPDDM se sont rendus à la Gendarmerie de Crépy-en-Valois, qui chapeaute celle de Betz, pour avoir plus d’information.
Quand il les a vus, l’Adjudant chef de la gendarmerie de Crépy-en-Valois, responsable de ce « dossier », leur a d’emblée lancé : « Qu’est ce qui vous amène? »
Le représentant du CPDDM lui a alors demandé qu’il voulait avoir des nouvelles de leur arrestation, ses « références » pour s’en informer auprès du tribunal, et récupérer les pancartes et tracts saisis arbitrairement lors de leur arrestation.
Ce à quoi, ce gendarme lui a demandé pourquoi il voulait ces « références ». « Mais pour écrire au tribunal et lui demander officiellement ce qu’il en est de cette procédure, et pour récupérer nos affaires », lui a répondu le représentant du CPDDM.
Etonnement du militaire qui lui remet un numéro de PV avant de l’informer que les pancartes et les tracts, qui sont des scellés, allaient être détruits. Etonnement, mais cette fois-ci du représentant du CPDDM qui informe le gendarme que la loi ne permet pas aux forces de l’ordre de détruire des scellés qui doivent être transmis au tribunal le plus proche au cas où la justice serait saisie.
Or, selon les informations en possession du CPDDM, quatre mois après les faits, aucun tribunal n’a encore été saisi pour l’horrible crime de ces dissidents marocains qui ont eu envie de manifester devant le château royal de Betz.
A la gendarmerie de Betz, les militaires peinards ont avoué au représentant du CPDDM que le dossier n’avait pas encore été traité, qu’il allait l’être et que selon toute probabilité cette affaire allait être classée. Ce qui révèle une violation de la loi puisque officiellement les gendarmes qui ont arrêté les manifestants devaient obligatoirement en informer le parquet. Ce qui n’a pas été fait depuis quatre mois…
Les dissidents marocains ne savent plus si ces gendarmes ont reçu des instructions du ministre de l’intérieur Manuel Valls pour temporiser puis classer l’affaire, ou s’ils ont oublié de transmettre le dossier au parquet après la degustation d’un bon tajine makhzenien venu des cuisines du château « royal » de Betz.
http://www.demainonline.com/?p=26705
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Les petites manigances « makhzeniennes » de la gendarmerie française de Betz
Ayant su que la gendarmerie de Betz avait décidé de ne pas engager de poursuites contre eux, les représentants du CPDDM se sont rendus à la Gendarmerie de Crépy-en-Valois, qui chapeaute celle de Betz, pour avoir plus d’information.
Quand il les a vus, l’Adjudant chef de la gendarmerie de Crépy-en-Valois, responsable de ce « dossier », leur a d’emblée lancé : « Qu’est ce qui vous amène? »
Le représentant du CPDDM lui a alors demandé qu’il voulait avoir des nouvelles de leur arrestation, ses « références » pour s’en informer auprès du tribunal, et récupérer les pancartes et tracts saisis arbitrairement lors de leur arrestation.
Ce à quoi, ce gendarme lui a demandé pourquoi il voulait ces « références ». « Mais pour écrire au tribunal et lui demander officiellement ce qu’il en est de cette procédure, et pour récupérer nos affaires », lui a répondu le représentant du CPDDM.
Etonnement du militaire qui lui remet un numéro de PV avant de l’informer que les pancartes et les tracts, qui sont des scellés, allaient être détruits. Etonnement, mais cette fois-ci du représentant du CPDDM qui informe le gendarme que la loi ne permet pas aux forces de l’ordre de détruire des scellés qui doivent être transmis au tribunal le plus proche au cas où la justice serait saisie.
Or, selon les informations en possession du CPDDM, quatre mois après les faits, aucun tribunal n’a encore été saisi pour l’horrible crime de ces dissidents marocains qui ont eu envie de manifester devant le château royal de Betz.
A la gendarmerie de Betz, les militaires peinards ont avoué au représentant du CPDDM que le dossier n’avait pas encore été traité, qu’il allait l’être et que selon toute probabilité cette affaire allait être classée. Ce qui révèle une violation de la loi puisque officiellement les gendarmes qui ont arrêté les manifestants devaient obligatoirement en informer le parquet. Ce qui n’a pas été fait depuis quatre mois…
Les dissidents marocains ne savent plus si ces gendarmes ont reçu des instructions du ministre de l’intérieur Manuel Valls pour temporiser puis classer l’affaire, ou s’ils ont oublié de transmettre le dossier au parquet après la degustation d’un bon tajine makhzenien venu des cuisines du château « royal » de Betz.
http://www.demainonline.com/?p=26705
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Communiqué de l’AMDH-Paris/IDF : Un ex-commandant de l’armée marocaine est en grève de la faim illimitée pour protester contre la cessation du versement de sa retraite par l’Etat marocain !
Le samedi 18 mai, l’Association
Marocaine des Droits Humains-Paris/IDF a rendu visite au citoyen Mahjoub Tobji
en grève de la faim depuis le mardi 14 mai, sur le Parvis des Droits de l’Homme
au Trocadéro à Paris.
Mahjoub Tobji, âgé de 69 ans,
est en grève de la faim illimitée parce que l’Etat marocain a cessé de lui
verser sa retraite depuis novembre 2012.
Mahjoub Tobji est connu pour
avoir publié un livre en 2006 divulguant la corruption dans l’armée. Cet
ex-commandant de l’armée marocaine vit en France, à Pau, depuis sa cessation
d’activité.
Il a exprimé son « indignation et
incompréhension devant un tel geste » et sa « détermination à aller jusqu’au
bout » pour arracher son droit, bafoué, à la retraite.
En octobre 2012, il a participé à
un sit-in devant le palais du roi du Maroc à Betz (Val d’Oise) qui dénonçait ce
bien « mal acquis ». Un mois après, sa retraite était coupée.
D’après lui, seule sa
participation à la mobilisation de Betz, par ailleurs interdite par les
autorités françaises sous prétexte de « troubles à l’ordre public », pourrait
expliquer cette situation.
Rien ne saurait justifier le non
versement d’une pension qui est un droit après toute une vie de travail.
Ainsi, face à la détermination de
l’Etat marocain à faire taire toute position discordante, la grève de la faim
est apparue, à cet ancien soldat, comme l’unique moyen de faire entendre sa
voix.
Par ce communiqué :
·
Nous tenons à exprimer toute notre solidarité avec
Mahjoub Tobji face à l’arbitraire de l’Etat marocain.
·
L’Etat marocain porte l’entière responsabilité de
cette situation et de ses éventuelles conséquences sur la santé de Mahjoub
Tobji. C’est son droit à la vie qui est aujourd’hui gravement remis en
cause.
·
Nous exigeons le rétablissement immédiat et sans
condition des droits à la retraite de Mahjoub Tobji, fruit d’années de
travail.
·
Nous appelons tou(te)s les progressistes et les
démocrates à soutenir la lutte que mène Mahjoub Tobji jusqu'à ce qu’il obtienne
satisfaction.
Le bureau
de l’AMDH-Paris/IDF
Le
20/05/2013
Pour tout contact :
·
E-mail : amdh.paris@gmail.com
·
Blog: www.amdhparis.org
·
Facebook: www.facebook.com/AmdhParis
·
Twitter:twitter.com/AMDHPARIS
·
Tél : 06.12.84.33.64
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Annie Delay a été identifiée dans la photo de Mustapha Adib.
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Annie Delay a été identifiée dans la photo de Mustapha Adib.
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