Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

vendredi 25 février 2011

Maroc : analyse concrète de la situation

Débattre dans le feu de l’action
Par Ali Fkir, 25/2/2011
D’aucuns se demandent qu’elle est la nature des luttes en cours et les contradictions qui la déterminent. Un débat entre les militants de la gauche devient nécessaire, sans que cela constitue une « calle » devant la roue de la dynamique actuelle. Critiquer ou « discuter » tout en s’enfermant entre les quatre murs ( ou en sirotant des boissons dans les terrasses de café) n’avance en rien le mouvement pour le changement, et ne radicalise d’un millimètre ce mouvement.
A l’échelle planétaire, la contradiction fondamentale oppose le travail au capital, et par conséquence le prolétariat à la bourgeoisie capitaliste. Cette contradiction ne peut être résolue que par la révolution socialiste. Le Maroc n’en est pas une exception.
Actuellement, la contradiction principale au Maroc oppose le peuple, c'est-à-dire l’ensemble des classes populaires, au bloc des classes dominantes épaulé par l’impérialisme et le sionisme.
Les classes dominantes comprennent essentiellement : la bourgeoisie compradore (liée économiquement au capitalisme/marché mondial, politiquement à l’impérialisme), les grands propriétaires terriens qui se sont accaparés des terres fertiles du pays par l’expropriation forcée des millions de paysans et cela grâce à la complicité de L’Etat, appareil dont le rôle principal reste la défense des intérêts des classes dominantes, la bourgeoisie bureaucratique constituée par les hauts cadres (civils et militaires) de l’Etat , ceux-ci ont profité de leur situation dans les rouages de l’Etat et de l’impunité (dans la réalité) dont ils jouissent pour se faire illicitement des fortunes colossales, les « élus et conseillers » enfantés par des mascarades électorales, des spéculateurs fonciers et financiers, les barons de la drogue, les « négociants » du sexe…l'institution monarchique tout en faisant organiquement partie de ce bloc de classes le cimente.
Ce bloc de classes réactionnaire ne peut « développer » ses intérêts, ni assurer sa survie face aux assauts du peuple marocain que par sa dépendance totale vis-à-vis du capitalisme mondial et par son asservissement inconditionnel à l’impérialisme.
C’est cette dernière contradiction qui « alimente » le mouvement actuel.
Ce qui impose aux forces progressistes la recherche de moyens adéquats pour cimenter le front des classes populaires, et consolider la coordination entre les composantes politiques engagées effectivement dans la lutte.
Certes, chaque courant à ses choix stratégiques, a ses objectifs « à long terme », idem pour les classes sociales populaires, mais il y a des tâches communes, des tâches du moment.
La pertinence d’une « analyse concrète d’une situation concrète » consiste à trouver le dénominateur commun aux composantes de la dynamique de la lutte des classes dans le Maroc de 2011.
Les masses populaires exigent clairement dans la plupart des marches, des sit in… :
- Une constitution démocratique
- La démission du gouvernement
- La dissolution du « parlement et autres conseils » enfantés par des mascarades électorales makhzeniennes
Le contenu de chaque revendication, de chaque mot d’ordre, de chaque slogan n’est pas déterminé en dernière analyse par des schémas préétablis, mais par les rapports de force sur le terrain. Nous ne pouvons en aucun cas influencer le mouvement, ni l’orienter dans la bonne direction sans les instruments de changement, instruments qui ne se forgent que par/dans la lutte des masses conscientes et organisées, et non par le verbiage petit bourgeois.
Notre tâche la plus pressante aujourd’hui c’est d’assurer la continuité de la dynamique déclenchée par la jeunesse du 20 février, et radicaliser cette dynamique sans se détacher de la locomotive populaire

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire