Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

dimanche 29 novembre 2009

Gourvenec : machination contre les ouvrières et ouvriers

Par Ali Fkir, coordinateur du Comité de solidarité  avec les ouvrières et les ouvriers du grand Casablanca, victimes de violations, 28/11/2009


Grâce à leur détermination, grâce au dévouement de leurs délégués syndicaux (UMT), grâce au rôle de la presse (ASSABAH, LIBERATION, AHDAFH ALMAGHRIBIA, ANNAHJ ADDIMOCRATI....), grâce au "comité de solidarité avec les ouvrières et les ouvriers victimes des violations"...les ouvriers et les ouvrières de la société GOURVENEC ont gagné les premières batailles juridiques.
Aujourd'hui ils se voient sur le point de perdre tout. 
 Comment? le tribunal compétent est sur le point de céder les éléments de l'actif de la société dans des conditions non transparentes. Les délégués des salariéEs sont ahuris. Ils se sont adressés au comité de solidarité, crient au scandale, documents à l’appui. Que disent les victimes?
A - L'inventaire effectué par l « ’expert » désigné par le tribunal est loin, très loin de refléter la réalité :
1 – l’évaluation des terrains :
- centre de Mohammedia :
* 4 995 m2 évalués 600 dh le m2 (près de 54 euros)
* 16 042m2 évalués 850 dh le m2 (près de 76 euros)
* 23 460m2 évalués 850dh le m2 (même chose)
Le prix du m2 dépasse dans le centre de Mohammedia 10 000dh (893 euros)
L « ’expert » a répondu aux délégués qu’il s’agit de terrains industriels. Ces derniers ont allé chercher le plan d’aménagement de Mohammedia : c’est une zone pour immeubles : RC+3, le nouveau plan prévoit même RC+5.
- Périphérie de Mohammedia, sur la côte entre Mohammedia et Casablanca) :359 726 m2 (presque 36 ha) évalués 120dh le m2 ( ???!!!)- près de 11 euros
- Safi, sur le littoral : 6 040m2 évalués 200dh le m2 (près de 18 euros)
2 – les machines industrielles : les machines industrielles en très bon état (dont une acquise en 2003 à 70 000 000 dh, 6 250 000 euros, une autre à 12 000 000dh utilisées pendant 4 ans) sont évaluées à moins de 10 000 000dh (près 1 072 000euros)
3 – le mobilier, le matériel de bureau, le matériel informatique (l’équipement de 45 bureau x) sont évalués 18 350dh le tout (près de 1 639 euros)
La liste est longue : les constructions, le fer, la menuiserie, le laboratoire, l’infirmerie, la caisserie , l’imprimerie, matériel de transport, les chariots……
Toute la société est évaluée par l « ’expert » à 104 661 650 dh (8 344 791euros). Même pas 10% de la vraie valeur de l’actif de la société.
B – Les conditions de l’annonce légale de la vente aux enchères n’ont pas été respectées selon les délégués des ouvriers. L’annonce insérée dans 3 journaux n’a mentionné qu’une partie des éléments de l’actif (les moins attirants).
C – le tribunal exige l’acquisition de la société dans sa totalité, alors qu’il y a des industriels qui sont intéressés seulement par les machines, les entrepreneurs fonciers intéressés par les terrains, d’autres personnes par le mobilier, matériel de bureau, matériel informatique, d’autres par tout ce qui en fer, chariots…
Les délégués soupçonnent une machination tripartite :
Tribunal - ancien patron - la banque créancière.
Le patron doit à la banque : 210 000 000dh ( le principal)+près de 800 000 000dh d’intérêt de retard, et il doit aux salariés (presque 400 entre les permanents et les temporaires) près de 100 000 000dh. Mais la banque est en possession des titres fonciers hypothéqués. Ces terrains peuvent rapporter facilement 1 000 000 000dh (près de 90 000 000 euros).
Donc, en cas de vente aux « enchères », à prix proche de l’évaluation de l’ « expert », les ouvriers perdront leurs droits.
Rappelons que
- la banque n’a émis aucune remarque sérieuse quant à cette fameuse évaluation sujette à plus d’une question
- que cette banque est la banque principale de l’ONA, 1er groupe économique privé marocain dont le principal actionnaire n’est autre que le Palais . Le roi désigne lui-même le directeur général du groupe.
- Que l’acquéreur éventuel n’est (selon les dires des délégués) qu’un individu lié à la dite banque.
D’après les documents dont nous disposons, d’après les dires des délégués…les soubassements de cette affaire sont, le moins qu’on puisse dire, louches, très louches. Les intérêts des ouvriers en chômage depuis 2007 sont en danger.
Dénonçons ce qui se trame contre les intérêts légitimes des ouvrières et des ouvriers, de la société GOURVENEc

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire