Zakaria Moumni
témoigne devant plus de 650 militants d’Amnesty International France ce
dimanche 29 juin 2014. Cette Table Ronde a accueilli l'avocat France
Weyl et Sibel Agradi, Directrice du Centre de Soins Primo Levy et
Zakaria Moumni.
Amnesty International
a lancé la Campagne STOP TORTURE il y a quelques semaines pour une
durée de deux ans et a placé le Maroc sur la liste des 5 pays
prioritaires. Cette campagne insistera sur le fait que les gouvernements
doivent être à la hauteur de leurs promesses et respecter le droit
international en exigeant la mise en place de garanties permettant
d'empêcher concrètement la torture et d'y mettre un terme.
Zakaria
Moumni revient sur les faits de torture dont il a été victime au Maroc,
le procès inique et la détention arbitraire durant 18 mois. Il explique
comment il a reconnu le directeur de la DGST marocaine Abdellatif
Hammouchi présent lors d'une des séances de torture.
Il revient sur
les paroles de ses bourreaux qu'ils n'ont cessé de lui répéter : "Ici,
c'est l'abattoir de Sa Majesté, on va te découper en morceaux, faire de
toi de la viande hachée et tu sortiras dans des boîtes de conserve.
Nous, on ne dépend ni du Ministère de l'Intérieur, ni du Ministère de la
Justice, nous on travaille directement avec le roi et ça, c'est les
ordres du roi. Comme ça, ça t'apprendra à aller manifester devant chez
le roi ou citer Majidi dans les médias".
Rappelons que la seule personne qui a menacé Zakaria de mort en France, c'est Mounir Majidi, le secrétaire particulier du roi.
Zakaria Moumni revient sur les récentes déclarations de la Haut
Commissaire des Nations-Unies, Mme Navy Pillay, suite à sa visite au
Maroc et l'aveu du roi sur l'existence de "cas isolés" de torture.
Assurément le roi fait allusion au cas de Zakaria Moumni qu'il a gracié
le 4 février 2012 et à qui il a envoyé ses émissaires pour réparer
l'injustice dont Zakaria Moumni a été victime, dont l'ancien ministre de
l'Intérieur Mohand Laenser.
Le combat de Zakaria Moumni se
poursuit aujourd'hui pour la justice, le jugement des tortionnaires et
sa réhabilitation, soutenu par Amnesty International et d'autres
Associations Internationales et Marocaines de Défense des Droits de
l'Homme.
C'est en luttant contre l'impunité des tortionnaires et des commanditaires qu'on pourra combattre la torture.
Aujourd'hui Zakaria Moumni a expliqué qu'il y a un tiers identifié, le
directeur de la DGST marocaine, A. Hammouchi, qu'il y a une plainte en
cours déposée contre lui pour torture par Zakaria Moumni en France, via
ses avocats, Maître Patrick Baudouin et Maître Clémence Bectarte.
Le Maroc ne peut pas continuer à protéger ces hauts responsables, encore
moins depuis que le roi a admis l'existence de torture dans le royaume.
Il faut faire un exemple pour que de tels actes ne se reproduisent
plus.
Zakaria Moumni se moque des allégations habituelles du pouvoir marocain sur un prétendu complot contre le Maroc.
L'Histoire ne fait que se répéter et le Maroc compte d'innombrables cas
de torture depuis des décennies dans les centres de Tazmamart, Derb
Moulay Charif, etc...
Le récent rapport de la CIA a d'ailleurs confirmé l'existence du centre de torture de Temara au Maroc.
Cela montre que le régime marocain n'a pas le courage politique et
moral d'aborder le sujet de la torture pour éviter les poursuites
judiciaires et préfère se cacher contre la thèse du complot contre
l'Etat marocain.
Zakaria Moumni a clamé aujourd'hui devant
l'audience haut et fort qu'il n'est pas brisé par le pouvoir marocain,
il est plus fort que jamais, il ne lâchera rien et il combattra jusqu'au
bout et avec le soutien de tous.
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