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samedi 15 mars 2014

Le fonds norvégien vérifie l'éthique de Total au Sahara occidental


Reuters le 12/03/2014
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L'ÉTHIQUE DE TOTAL AU SAHARA OCCIDENTAL SOUS LA LOUPE
par Gwladys Fouche
L'ÉTHIQUE DE TOTAL AU SAHARA OCCIDENTAL SOUS LA LOUPEOSLO (Reuters) - Le fonds souverain norvégien se penche sur les activités de Total au Sahara occidental, une région que se disputent le Maroc et les indépendantistes sahraouis, pour déterminer si le groupe pétrolier français respectent ses règles en matière d'investissement éthique.
Le fonds, chargé de faire fructifier les revenus de l'exploitation des réserves pétrolières et gazières norvégiennes, gère un portefeuille de plus de 600 milliards d'euros, ce qui en fait l'un des principaux investisseurs du monde.
Mais sa politique consiste à n'investir que dans des entreprises qu'il juge éthiques, ce qui l'a déjà conduit à exclure 63 sociétés cotées parmi lesquelles figurent par exemple des fabricants d'armes nucléaires, de mines antipersonnel ou de produits du tabac.
Actionnaire d'environ 8.200 entreprises, le fonds possède 2,06% du capital de Total, ce qui en fait le quatrième actionnaire de la compagnie.
"Nous suivons attentivement le travail de Total au Sahara occidental", a déclaré Ola Mestad, un professeur de droit qui préside le comité d'éthique du fonds depuis 2010.
Total a déclaré à Reuters que ses "activités offshore au Sahara occidental, comme dans d'autres régions où nous opérons, sont en ligne avec le droit et les standards internationaux applicables figurant dans notre Code de conduite, en particulier ceux liés aux droits humains."

DES PRÉCÉDENTS AU SAHARA OCCIDENTAL
Ola Mestad a expliqué que dans le cas du Sahara occidental, la préoccupation première était d'assurer la protection des intérêts des populations locales, dont une part importante est déplacée ou vit en exil.
Total a obtenu en 2011 du Maroc une licence d'exploration pétrolière et gazière au Sahara occidental, territoire dont la décision de Rabat de l'annexer en 1975 avait déclenché un affrontement armé avec les séparatistes. Un cessez-le-feu a été conclu en 1991 sous l'égide de l'Onu prévoyant la tenue d'un référendum sur l'avenir du territoire. Ce vote n'a jamais eu lieu.
Le comité d'éthique du fonds norvégien a recommandé dans le passé l'arrêt des investissements dans certaines entreprises en raison de leur présence au Sahara occidental.
En 2005, le fonds a ainsi vendu sa participation dans la compagnie pétrolière Kerr McGee car le comité d'éthique considérait que les travaux d'exploration offshore de celle-ci dans la région appuyait les revendications marocaines sur la souveraineté du territoire. Kerr McGee n'a pas renouvelé son contrat l'année suivante.
En 2011, le fonds a cédé ses parts dans Potash Corporation of Sasktchewan et dans FMC Corporation parce qu'ils achetaient du phosphate au Sahara occidental.
En décembre, Total a signé une déclaration commune avec l'Office national marocain des hydrocarbures et des mines dans laquelle ce dernier affirmait son engagement à respecter les principes de la Charte des Nations unies sur les droits de l'homme.
Total a aussi signé un protocole d'accord sur sa responsabilité sociale d'entreprise.
Le fonds souverain norvégien, dont le comité d'éthique publie mercredi son rapport annuel 2013, va également étudier cette année le cas des compagnies pétrolières et gazières opérant dans des pays présentant un risque de corruption, a précisé Ola Mestad.
Il a ajouté que le fonds pourrait aussi sortir du capital d'entreprises textiles violant les droits des travailleurs, et a évoqué la possibilité d'exclure des entreprises liées à la destruction des forêts ou à des activités de pêche nuisibles à l'environnement.
Le comité d'éthique est indépendant de la direction du fonds. Il fait des recommandations au ministère des Finances, qui donne lui-même des instructions aux gestionnaires du fonds.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

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