Maroc torture Hollande

Zakaria Moumni a porté plainte en France contre une autorité marocaine, l'accusant de l'avoir torturé en 2010, réclamant "une enquête approfondie, indépendante et impartiale" dans une missive à François Hollande dont l'AFP a obtenu une copie aujourd'hui.
Cette procédure et deux autres plaintes précédentes pour complicité de torture sont à l'origine d'une rarissime querelle diplomatique entre les deux alliés.
Le Maroc avait notamment exprimé sa vive colère après que des forces françaises s'étaient rendues à la résidence de son ambassadeur pour notifier à Abdellatif Hammouchi --en visite à Paris-- une convocation juridique.
Dans sa longue lettre à François Hollande, Zakaria Moumni, qui a une longue et glorieuse expérience en boxe thaïlandaise et dispose de la nationalité française, décrit les maltraitances dont il dit avoir été victime après son arrestation le 27 septembre 2010 à Rabat.
Les personnalités royales marocaines lui auraient "fait payer chèrement d'avoir exprimé publiquement" ses revendications à l'égard de la plus haute autorité du pays, explique-t-il, ajoutant qu'il réclamait en vain une position au ministère de la Jeunesse et des Sports.
Condamné à presque trois années en prison au terme d'une procédure qualifiée d'"inéquitable" par Human Rights Watch, il affirme avoir signé sous la torture des confessions selon lesquelles il aurait soutiré 1.200 euros à deux personnes marocaines, contre la promesse de leur trouver une embauche en Europe.
Grâcié en février 2012, Zakaria Moumni, qui vit en France, explique à François Hollande que des personnalités marocaines lui "ont fait clairement comprendre" que les personnes "responsables des tortures (. . . ) ne peuvent être traduites en justice".
Il écrit espérer "une enquête approfondie, indépendante et impartiale".
Pour apaiser la crise, François Hollande avait appelé Sa Majesté Mohammed VI. Laurent Fabius avait qualifié l'affaire de "regrettable", évoquant la convocation d'Abdellatif Hammouchi.
Cette réaction avait été vivement critiqué par l'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), à l'origine des deux premières plaintes.
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