Par Abdelkrim Alaoui, AUFAIT:
Mohammed VI n'avait pas tort quand il a qualifié Casablanca de “ville des disparités sociales les plus criantes”.
Il
y ceux qui vivent dans des villas, des maisons ou des appartements,
ceux qui ne disposent pas de logements décents, mais également ceux qui
ne disposent pas de logement tout court.
Le cas de la famille de Saadia nous a interpellé. Cette femme à peine âgée de 27 ans est mère de quatre enfants, dont deux seulement sont en âge d'être scolarisés.
Enceinte,
elle vit depuis décembre dernier, avec sa petite famille, sous la
charrette de son mari au souk Fal Al Hanaâ à Ain Sebaâ.
Délogée par les autorités locales dans le cadre d'une expropriation
et de démolition de baraques intervenues à Douar Krimat à Ain Sebaâ en
décembre dernier, en plein hiver, la petite famille de Saadia n'a pas su
à quel saint se vouer.
La situation de la famille
et l'absence de revenu stable n'ont pas laissé à Saadia, son mari et
leurs enfants d'autre solution que d'utiliser leur charrette en guise de
toit, devenant ainsi du jour au lendemain des SDF.
Ce
cas n'est d'ailleurs pas un cas isolé, plusieurs familles de Douar
Krimat n'ayant pas été recensées. Parmi elles, les plus chanceuses
étaient appelés à faire une avance et devaient obtenir un crédit, pour
enfin bénéficier d'un appartement de 52 m², dans lequel doivent se
tasser des familles le plus souvent composées d'une dizaine de membres.
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Une famille vit sous une charrette de marchand ambulant
Crédit photo: le quotidien Al Akhbar datant du 12 mars 2014
L’information
est parue aujourd’hui, mercredi 11 mars, dans le quotidien Al-Akhbar.
Saadia, une femme enceinte de trois mois, son mari et leurs quatre
enfants, vivent depuis plus d’un mois sous un charrette de marchand
ambulant.
La famille vivait à Ain Sbâa dans le quartier « Douar Al Grimate », où elle aurait été
expulsée d’une tente où elle résidait. Auparavant, Saadia et sa famille
vivaient dans le bidonville de « Douar Al Grimate » et n’avaient pas pu
bénéficier du programme de relogement. La femme a assuré à nos
confrères de Al-Akhbar, qu'elle disposait de tous les documents
nécessaires pour bénéficier du programme de relogement.
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Relire pour comprendre cette situation :: la Mafia de l'immobilier
Photos : https://plus.google.com/photos/109814657023437756092/albums/5959224015619327617?authkey=CMaC1sKH3dG70gE
vendredi 3 janvier 2014
Mafia de l'immobilier : Expropriation de Douar Krimat reportée de 24h. Dénoncer la mafia immobilière à Douar Krimat : des familles à la rue, en plein hiver !
Par Souad et Mohamed, Attac Casa 29/12/2013
Tout a commencé le 18 décembre 2013
Au Douar Krimat, Aïn Sebaa à
Casablanca, intervention musclée des forces de répression pour
expulser violemment 7 familles, démolir leurs baraques, en pleine hiver, la nuit.
Plus de 50 personnes, femmes et enfants, sont jetés dans la rue, livrés à la
mafia immobilière au dessus des lois.
Les expulsions reprennent de plus
belles également dans d'autres quartiers, comme près de l'ancien aéroport
d'Anfa. Les derniers résistants sont menacés, agressés, terrorisés puis
emprisonnés, le temps de voir leurs baraques démolies. La CDG dépêche sur les
lieux ses milices privées et oblige les habitants à signer qu'ils sont
consentants.
Nous avons visité lundi 23 décembre au
soir les habitants de Douar Krimat : tabassés, blessés, emprisonnés, et leurs
baraques démolies. Un militant de l'AMDH est venu
également.
Nous les avons trouvé démoralisés,
sous le froid. Une femme qui avait été tabassée et fait une fausse couche, à qui
il n'a pas été délivré de certificat médical, se retrouve sans toit. Le
plastique qu'elle a placé pour protéger du froid ses 4 enfants en bas
âges, les agents du pouvoir sont venus l'arracher. Des scènes
insoutenables, si ce n'est une solidarité de quelques voisins pour partager les
quelques mètres carrés avec les familles expulsées.
Le 26 et 30 décembre est prévue
l'évacuation et les démolitions des toutes les baraques qui restent. En attendant,
le mokadem et ses agents menacent et sèment la panique parmi les familles qui
résistent.
Le lundi 30 décembre 2013 menace de démolitions des baraques
restantes et évacuation des familles, vieux, femmes et enfants se retrouveront
dans la rue, en plein hiver, sans aucune solution de relogement .
C'est ainsi que Casablanca sera
déclarée ville sans bidonville et que le problème des sans logement sera résolu.
Sûrement que nous aurons droit à des inaugurations royales, avec
drapeaux, youyous et … silence radio et
tv.
Des discussions que nous avons
échangées avec les habitants, il ressort :
Ils se sentent seuls et isolés, ils n’ont eu quasi pas de soutien, sinon un petit article dans Essabah, et ce lien : http://www.alhadathalan.com/news.php?action=view&id=1468#.UrmHg7_xx-B.facebook
Ils se sentent seuls et isolés, ils n’ont eu quasi pas de soutien, sinon un petit article dans Essabah, et ce lien : http://www.alhadathalan.com/news.php?action=view&id=1468#.UrmHg7_xx-B.facebook
Ils sont divisés, chacun essaie de
trouver une solution pour s'en sortir et protéger ses enfants .
Nous avons proposé de faire une projection
publique de leurs témoignages sur la place et d'appeler les militants et militantes,
insister sur présence de femmes, toucher Aïcha Channa, voir quelques
personnalités, avocats, artistes, journalistes et proposer une journée et soirée
de résistance sur place avec les habitants.
Appel à soutien : à toutes les associations et
organisations démocratiques, artistes, aux défenseurs du « Patrimoine », aux
journalistes, à la presse et aux médias, aux facebookerses, aux voisins et autres habitants
menacés d’expulsion dans les autres quartiers aux mains de la mafia
immobilière qui fait main basse sur Casablanca et toute la région.
Solidarité urgente et rapide.
Rendez-vous à partir de 8h lundi 30 décembre sur place.
Dernières nouvelles : par Souad Attac Maroc, 30/12/2013
Douar Krimat, Aïn Sebaa à
Casablanca, ce matin, 30 décembre, les militant-es d’Attac, et de l’AMDH, sont venus soutenir
les familles , soit 42 personnes menacées d’expropriation et démolition de leurs
baraques ce jour.
Une petite victoire : nous avons réussi à stopper les démolitions et expropriations de plus de 30 personnes prévue ce jour , reportées de 24h, et nous avons déployé une banderole et crié des slogans pour un droit au logement, stop répression et démolition… à suivre, en espérant une meilleure année 2014 !
Les agents et forces d’autorités sur place sèment la terreur parmi les habitants, les menaçant de détention et/ou font des promesses vaines : obtenir un logement de 52 m2. Pour cela, ils doivent faire une avance et obtenir un crédit. La plupart des habitants n’ont pas de revenus stables, pas de possibilité d’avoir un compte bancaire leur permettant d’obtenir un crédit, de plus chaque famille est composée de 10 personnes en moyenne. Les femmes sont les plus touchées : femmes abandonnées, divorcées, veuves, sans droit, femmes avec enfants non recensés, donc sans papier d’identité, sans état civil, citoyens de non droits…
Une petite victoire : nous avons réussi à stopper les démolitions et expropriations de plus de 30 personnes prévue ce jour , reportées de 24h, et nous avons déployé une banderole et crié des slogans pour un droit au logement, stop répression et démolition… à suivre, en espérant une meilleure année 2014 !
Les agents et forces d’autorités sur place sèment la terreur parmi les habitants, les menaçant de détention et/ou font des promesses vaines : obtenir un logement de 52 m2. Pour cela, ils doivent faire une avance et obtenir un crédit. La plupart des habitants n’ont pas de revenus stables, pas de possibilité d’avoir un compte bancaire leur permettant d’obtenir un crédit, de plus chaque famille est composée de 10 personnes en moyenne. Les femmes sont les plus touchées : femmes abandonnées, divorcées, veuves, sans droit, femmes avec enfants non recensés, donc sans papier d’identité, sans état civil, citoyens de non droits…
Pour casser le M20F, le makhzen a
soudoyé, promis des logements à certains, exclus d’autres du recensement, pour
briser le mouvement et diviser la lutte des habitants.
Le makhzen, ses élus et
représentants, sa mafia immobilière et ses sbires, ont réussi à
semer la division et la suspicion parmi les habitants.
Ils ont décrété : « Casablanca sans bidonvilles en 2014 » et lancé une énorme campagne publicitaire et médiatique soutenue par des technocrates et associations aux ordres.
Ils ont décrété : « Casablanca sans bidonvilles en 2014 » et lancé une énorme campagne publicitaire et médiatique soutenue par des technocrates et associations aux ordres.
Mais combien de temps encore
parviendront-ils à canaliser la révolte ?
Un appel est lancé au
rassemblement des habitants de tous les quartiers menacés, d’une coordination
des organisations et associations pour exiger le droit au logement digne pour
tout-es .
Vidéo lien : http://youtu.be/gT5KbW3MInw
Vidéo lien : http://youtu.be/gT5KbW3MInw
Photos : https://plus.google.com/photos/109814657023437756092/albums/5959224015619327617?authkey=CMaC1sKH3dG70gE
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