Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
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Point
hebdomadaire n°57 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au
Maroc, 13/3/2014
Nous venons de procéder à la
réactualisation et la mise à jour
de nos listes de prisonniers politiques et d’opinion et c’est ce qui explique le
retard de ce présent point hebdomadaire.
Vous pouvez consulter les
nouvelles listes sur notre site www.asdhom.org en allant à la rubrique « Campagne de parrainage ». Des annotations et
commentaires ont été ajoutés quand cela est possible pour permettre aux parrains
et aux marraines de suivre et d’avoir des nouvelles de leurs filleuls. Des liens
hypertexte ont été établis pour beaucoup de noms de ces listes. Ils permettent
d’accéder directement à la fiche du détenu politique en question. Toute la liste
sera couverte dans un meilleur délai.
Le dernier bilan chiffré de cette
opération de parrainage remonte à décembre 2013. Nous avions alors 261
prisonniers politiques et d’opinion dont 183 étaient en détention et 78
attendaient leurs procès.
Au bilan d’aujourd’hui, ils sont
288 dont 208 purgent une peine d’emprisonnement et
80 sont en attente, soit en état
d’arrestation, soit en état de liberté provisoire. Ils sont répartis sur les
groupes suivants : UNEM(44),
Sahraouis(108),
Mineurs-Ouarzazate-Imider(20),
Chlihat-Paysans(9), Mouvement
20-Février(26), Liberté
d’expression-Journalistes-Avocats-Syndicalistes(17), ANDCM(7), Islamistes(21), Mouvements sociaux(32), Liberté de culte et liberté
individuelle(4).
Ce bilan ne tient pas compte des
informations que nous vous livrons dans ce point
n°57.
Groupe
20-Février à Al-Hoceima : Abdelhalim Bakkali, membre de l’ANDCM et du
20-Février de Béni Bouayach, a été autorisé à
quitter la prison le 5 mars 2014, le temps d’assister aux funérailles de son père qui venait de
mourir à l’hôpital de la ville d’Al-Hoceima. Son père était très affecté par son
incarcération. Soutenu par ses camarades et les membres de sa famille,
Abdelhalim a pu au moins arracher à l’administration pénitentiaire ce moment
d’adieu et de deuil. De retour en prison, il va comparaitre le 10 mars devant la Cour
d’appel d’Al-Hoceima suite à l’appel introduit par le parquet contre la
réduction de sa peine d’emprisonnement. Rappelons qu’il avait été condamné en
première instance à 4 ans de prison ferme. Cette peine a été réduite à 2 ans en
appel. Heureusement que la Cour n’a pas suivi le parquet. Sa peine de 2 ans a été maintenue et Abdelhalim doit en
principe quitter la prison vers le 12 mai prochain. Il est retourné entre-temps
à la prison Sept Villages de Tanger où il peut poursuivre ses études et passer
ses examens de master.
S’agissant toujours du même
groupe, deux de ses jeunes membres ont recouvré leur liberté le samedi 8 mars 2014. Il s’agit d’Abdallah Afallah et d’Abdelmajid Bouscout. Ils ont été condamnés
à deux ans de prison ferme par le tribunal d’Al-Hoceima après les événements
qu’a connus Béni Bouayach le 8 mars 2012. Toutes nos félicitations à eux, à
leurs familles et à tous leurs soutiens qui sont venus les accueillir à la
sortie de prison.
Groupe Berchid
(nouveau) : Le 5 mars 2014, trois militants et membres de
l’AMDH-Berchid, Mohamed Boutajin, Nabil Sahli et Allal Nasri, ont été convoqués par le Procureur du roi près le
tribunal de 1ère instance de la ville de Berchid. Ils sont poursuivis
à la suite d’un sit-in de solidarité organisé à Boufakran, commune de Sahel
(Berchid), en faveur d’une vielle personne, injustement arrêtée après avoir été
condamnée à quitter sa maison et sa terre qu’elle avait achetées il y plus de 17
ans.
Groupe Liberté
d’expression-Journalistes : le 10 mars 2014, la chambre correctionnelle du
tribunal d’appel d’Agadir se dessaisit du dossier de Ammi Fadili, secrétaire général de
l’AMDH-Tata, et de Abdellatif Belkaid, membre de l’ANDCM-Tata, pour incompétence et passe le
dossier à la chambre criminelle. Ce qui laisse craindre le pire. Tous les deux
sont poursuivis pour « violences contre les forces de l’ordre et offense à
fonctionnaire » après une série de rassemblements de protestation pacifique
dénonçant la mauvaise gouvernance de la ville de
Tata.
Par ailleurs et s’agissant du
journaliste Mustapha Hasnaoui qui
purge une peine de 3 ans de prison
ferme à la prison centrale de Kénitra, son comité de soutien,
coordonné par la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l’Homme (LMDDH), a appelé à une conférence de presse le 12 mars 2014 pour
faire part aux médias des derniers développements de ce dossier en lien
notamment avec la décision du groupe de
travail de l’ONU sur la détention arbitraire d’interpeller les
autorités marocaines sur la détention de Mustapha
Hasnaoui.
Groupe
20-Février à Tiflet : Le procès de Fouad Balbal, secrétaire général de
l’AMDH-Tiflet, a repris le
5 mars 2014 au tribunal de
Khémisset. Tous ses soutiens ont pu cette fois assister à l’audience. Sa peine à
été ramenée de 6 mois à 3 mois de prison
ferme. Il a donc pu quitter la prison et a recouvré sa liberté le lundi 10 mars
2014. À l’appel de l’AMDH-Tiflet, nombreux de ses soutiens étaient là pour
l’accueillir à sa sortie de prison. Ceci n’a pas plu aux autorités qui ont tout
fait pour empêcher cette rencontre.
Groupe
UNEM-Kénitra : Les cinq militants de
l’UNEM-Kénitra, Abderrahim Taouil, Ismail El-Ahmar, Zakaria Rakkas,
Abderrazak Jakko et Karim Boussaâdan, arrêtés le 20 janvier (voir points précédents) ont été condamnés le mardi 4 mars 2014 en première
instance à 8 mois de prison ferme et 1000
Dh d’amende chacun. Rappelons qu’ils observent en prison une grève de
la faim depuis le 9 février 2014.
Groupe
Sahraouis-Laâyoune : Le tribunal de Laâyoune a
reporté le 12 mars 2014, pour la quatrième fois, le procès des cinq prisonniers
politiques sahraouis, Mohamed Ali Saâdi,
Youssef Bouzid, Mohamed Garnit, Yacine Sidati et Aziz Hramech qui
avaient été arrêtés à Laâyoune le 9 mai 2013 après la manifestation du 4 mai (voir points précédents). Ils avaient passé
5 mois de détention préventive
avant d’être libérés le 23 octobre 2013 pour être poursuivis en liberté
provisoire. Leur prochain procès est fixé au 14 mai 2014.
Avant eux, c’est un autre
prisonnier politique sahraoui, Abdeslam
Loumadi, qui a vu son procès reporter le 5 mars 2014, par le même
tribunal et pour la deuxième fois, au 26
mars 2014. Il est poursuivi pour « violences contre agents de l’Etat,
incitation à la violence, rassemblement armé, constitution de bande criminelle,
etc. » ; Rien que ça…
Toutes ces informations nous
préoccupent au premier plan. Notre campagne de parrainage doit s’amplifier pour
gagner plus de parrains et de marraines. Nos listes de victimes de procès
inéquitables au Maroc ne cessent de s’allonger. Leur écrire pour les soutenir à
vaincre l’isolement et pour les conforter dans leur combat pour la justice et la
dignité devient un devoir auquel nul démocrate ne doit se
dérober.
Le bureau exécutif de
l’ASDHOM
Paris, le 13 mars 2014
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