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samedi 15 mars 2014

Blocage insolite à l’aéroport du Caire. Nous n’avons pu entrer dans la Bande de Gaza,


Un groupe de femmes pacifistes a été bloqué à l'aéroport du Caire par la sécurité égyptienne, du cinq au six mars. Elles voulaient se rendre à la bande de Gaza lors de la journée internationale de la Femme.


Ce groupe, composé de cent femmes venues d'Europe, du Maghreb, des États-Unis, avait répondu à l'appel au secours des Palestiniennes de la bande de Gaza. Elles voulaient les rejoindre lors de la journée internationale de la Femme, le huit mars. Elles leur avaient collecté des lampes torche à dynamo, car les coupures d'électricité dans cette enclave cloîtrée par Israël sont régulières.
 
Je voulais suivre cette mission pour rendre compte du quotidien des habitants de Gaza. J'avais demandé à Olivia Zemor, la coordinatrice, d'accompagner les participantes. Elle accepta. 
 
Le cinq mars, j'atterris à l’aéroport du Caire aux environs de vingt heures. J'arrive au contrôle des passeports, voyant une quarantaine de femmes bloquées par la sécurité égyptienne. Pourquoi ? Un problème de sécurité au Sinaï, me lancent les autorités. Et où est passée l'autre moitié du groupe ? Une partie est disséminée on ne sait où dans l'aéroport, une vingtaine a déjà passé la douane, une autre a été expulsée.
 
Mairead Corrigan, militante irlandaise, prix Nobel de la paix en 1976, a été expulsée martialement. La police égyptienne a brutalisé la militante américaine Médéa Benjamin, expulsée de même. Ayant un bras cassé et une épaule démunie, elle est dans une clinique à Istanbul. A l’heure actuelle, elle est revenue aux Etats-Unis.
 
Pourquoi cette violence ?  
Aucune réponse. Les autorités égyptiennes utilisent leur seule excuse : problème de sécurité au Sinaï. Elles ont également confisqué les passeports des femmes bloquées, alors qu'ils sont valables, et qu’aucune ne représente un danger. Deux mois auparavant, le gouvernement égyptien fut mis au courant de la mission. Les cent femmes lui avaient envoyé leurs noms et leurs numéros de passeport. Cette procédure servait à obtenir l'entrée au terminal de Rafah, ville frontière avec la bande de Gaza.
 
Le terminal de Rafah est fermé, nous apprend-on. Cela ne justifie nullement l'interdiction d'entrer au Caire, tandis que les autres voyageurs passent tranquillement.
 
« Nous comprenons qu’il est impossible d’aller à la bande de Gaza pour l’instant. Mais on ne nous dit guère pourquoi on nous refuse le Caire. » explique Olivia Zemor à un journaliste de l’Agence France Presse.
 
Je demande à nouveau à la sécurité pourquoi on nous interdit d'aller dans la capitale. Même excuse : problème de sécurité au Sinaï. Voilà de l’entêtement infondé…
 
Il y a un an, entre fin décembre et début janvier, cent vingt personnes avaient participé à une mission semblable, coordonnée également par l’association Europalestine. Ce groupe était entré à la bande de Gaza pendant cinq jours, approuvé par le régime du président égyptien de Mohamed Morsi.
 
À vingt-trois heures, la sécurité apporte des rafraîchissements à la quarantaine de femmes. Acte charitable avec une idée derrière la tête. Après la distribution, plusieurs hommes promettent aux femmes qu'une pièce confortable les attend, avec de la nourriture. Mais elles ne mordent guère à l'hameçon et restent au même endroit pour que les voyageurs sachent qu'elles sont bloquées sans raison valable, que leurs passeports sont confisqués et qu'elles militent contre le blocus imposé par Israël.
 
Bernard Regnauld-Fabre, Consul général de France au Caire, a voulu, selon lui, décoincer le blocage.
 
La première fois, il trompette aux femmes : « Nous ferons le maximum pour vous aider. »
 
La deuxième : « Cela ne s’annonce pas bien du tout. Le mieux est de dire à vos amies que le groupe ne rentrera pas en Égypte. J’ai essayé, mais je ne puis faire autrement. Vous êtes sur des fichiers de sécurité qui interdisent l’entrée dans le pays. »
 
Il a ensuite lâché l'affaire, n’ayant trouvé aucune solution.
 
Quant à l’ambassade de Belgique, puisque parmi les participantes il y a sept belges ? Elle a noté leurs noms et n’a donné aucun retour.
 
Cependant, pourquoi une vingtaine de femmes ont-elles pu franchir la douane ? Mystère intact, même quelques jours après.
 
L’après-midi du lendemain, quelques hommes abordent Olivia Zemor :
 
- Madame, veuillez nous suivre, s’il vous plaît.
- Pourquoi ?
- Madame, venez, vous saurez.
- Je veux une explication !
- Nous avons à vous communiquer plusieurs nouvelles. Et monsieur l’Ambassadeur de France aimerait vous parler par téléphone.
- Vous voulez que je vous suive, et j’ignore si je serai revenue. Vous n’avez qu’à vous adresser à toutes les femmes. Vous leur devez des explications. Elles sont toutes concernées.
 
Les hommes insistent. Olivia Zemor accepte, à condition d’être accompagnée. Je me propose. Les hommes nous conduisent dans un bureau étroit où nous attendent douze hommes moelleusement assis. On me demande d’éteindre tout appareil. Un seul homme se prononce. Il refuse de se présenter et affirme qu’il est là pour aider. La fameuse raison gagne en rigidité :
 
- Madame Zemor, vous devez savoir que cette décision est souveraine. Cela veut dire qu’elle est incontestable. Il n’y a aucune autre explication.
- Monsieur, j’aimerais savoir pourquoi on nous refuse l’entrée au Caire.
- Je vous dis, vous n’aurez aucune autre explication.
- Monsieur, vous ne dites rien, mais je connais la réponse. Israël vous a ordonné ce blocage, car il refuse que nous allions à la bande de Gaza.
 
Le type lui passe un téléphone portable et lui demande d’appeler l’ambassadeur de France en Égypte. Olivia Zemor lui dit tout net ce qu’elle pense de l’aide de la diplomatie française. Mais la conversation est sans nouvelle favorable. Nous avons compris que les autorités égyptiennes veulent que toutes les femmes retournent d’où elles sont venues. Chose faite le soir même.
 
Un séjour à l’aéroport parmi des gardes de sécurité, quelques rafraîchissements offerts au premier jour, une raison louche maintes fois répétée… Charmante visite ! 
 
Source : Investig'Action 

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Chères amies, Chers amis,
Comme vous l’avez sans doute appris, le retentissement médiatique ayant été considérable, nous n’avons pu entrer dans la Bande de Gaza, où nous étions invitées par de nombreuses associations de femmes, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme.
 Nous avons été bloquées, pour la plupart d’entre nous, à l’aéroport du Caire, par le gouvernement égyptien, qui a bassement relayé son homologue israélien, et ainsi montré au monde entier qu’il collaborait pleinement au blocus de Gaza.
La frontière entre l’Egypte et la Bande de Gaza est en effet hermétiquement fermée, et non pour des raisons de sécurité. En effet, comme viennent de l’écrire des jeunes de Gaza qui lancent à leur tour un appel au secours, de même que le PCHR (Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme), le motif sécuritaire n’est qu’un prétexte, puisque la frontière égypto-israélienne de Taba, qui est celle où ont eu lieu récemment des attentats, n’a pas été fermée un seul jour !
Mais qu’a gagné la dictature militaire du général Sisi à nous bloquer au Caire ?
Une grande manifestation qui a duré quelque 48 h dans l’aéroport, au vu et au su de tous les passagers égyptiens et du personnel qui, au grand dam des exécuteurs de basses oeuvres, nous ont manifesté leur approbation et leurs encouragements, montrant qu’ils ne sont pas dupes de la propagande anti-palestinienne gouvernementale.
Les dizaines de femmes venues de différents pays ont transformé ce checkpoint en une véritable dénonciation publique et ridiculisé leurs geôliers à la face du monde, comme vous pouvez en juger par ces images :

Les Palestiniennes qui nous attendaient, nous ont dit à quel point elles étaient fières de notre résistance et de notre solidarité. Plus qu’un passage de quelques jours parmi elles, ce qu’elles attendent de nous, de nous tous, c’est que nous les aidions à ouvrir la grande prison dans laquelle elles se trouvent, que nous les aidions à ne pas dépendre de la charité d’institutions européennes ou autres, que nous les aidions à briser le silence sur la barbarie de ce camp de concentration du 21ème siècle, que nous les aidions à recouvrer la liberté.
Nous vous invitons donc tous à poursuivre la lutte pour cette libération avec elles, avec nous, par tous les moyens à notre disposition : la campagne de boycott contre l’occupant israélien, l’expression publique de notre indignation, nos voix pour les seuls candidats aux élections qui dénoncent l’existence de ce blocus et qui veillent à ce que les commerçants de leur municipalité ne vendent pas les produits illégaux exportés par l’occupant israélien.
Et nous pouvons également demander à tous les élus, à tous les partis, à toutes les associations qui disent « plus jamais ça » d’inviter officiellement des Palestiniennes de la bande de Gaza à venir nous rendre visite en France.
 
Si vous souhaitez en débattre avec nous, avec elles, 
nous vous invitons à une grande réunion
 le samedi 22 mars
 à partir de 17 H
 à la librairie Résistances
 à Paris.
 Au programme : une visioconférence avec des Femmes de Gaza, la projection de films sur notre blocage au Caire et sur notre campagne contre le blocus de Gaza, en présence de nombreuses femmes de la Coalition qui viendront témoigner.
Nous vous informons également que les dons recueillis avant notre départ, et devant être remis à des associations de femmes à Gaza, le seront rapidement. Nous vous tiendrons informés de leur utilisation précise et nous vous remercions à nouveau pour votre solidarité..
Amicalement,
CAPJPO-EuroPalestine
http://www.europalestine.com

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