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dimanche 26 mai 2013

Point hebdomadaire n°25 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc


Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°25 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, 26/5/2013

Pour commencer, nous vous annonçons cette bonne nouvelle que nous avons reçue de Marrakech concernant le procès intenté au syndicaliste Hamid Majdi. Le mercredi 22 mai, le tribunal de première instance de Marrakech qui jugeait l’élu syndicaliste d’Ouarzazate Hamid Majdi (CDT et PSU) pour « détention de drogue » a retenu la relaxe à son encontre. Hamid est donc innocenté de toutes les charges que le parquet avait retenues contre lui. Le syndicaliste et ses nombreux soutiens qui ont assisté au procès ont qualifié cette décision de victoire et Hamid Majdi d’ajouter : «il est important maintenant de trouver ceux qui sont derrière ce coup monté». (Voir nos précédents points hebdomadaires sur www.asdhom.org)
Autre bonne nouvelle, même si on l’a reçue tardivement, c’est la libération en novembre dernier de Doha Aboutabit, mise injustement en détention provisoire avec le groupe Belliraj pour des « faits de terrorisme », et de son ex-mari Khalid Etefia qui avait été arrêté à son hôtel de Rabat lorsqu’il était venu de France, où il est chercheur au CNRS, lui rendre visite à la prison Zaki de Salé. Leurs marraines, qui d’ailleurs n’avaient reçu aucune nouvelle d’eux, peuvent se tourner vers d’autres prisonniers politiques de la liste proposée au parrainage (Voir Listes
Les autres informations relatives aux détenu-e-s politiques sont malheureusement moins réjouissantes même si dans le cas d’un certain nombre de grévistes de la faim dans les prisons de Taza et de Meknès, les conditions de détention se sont un petit peu améliorées suite à leur action.
C’est à ce sujet-là que nous allons consacrer ce point hebdomadaire.

Groupe UNEM-Fès : Les 22 détenu-e-s politiques dont deux étudiantes, militant-e-s de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc (UNEM), arrêté-e-s entre le 15 avril et le 1er mai 2013 suite à leur participation à un mouvement de protestation sur le campus Dhar El-Mahraz de Fès, ont publié des témoignages poignants sur leurs arrestations et les conditions des interrogatoires subis avant leur mise en détention à la prison locale Ain Kadous. Ils dénoncent tous les violences et la torture physique et psychologique subies pendant 48 heures passées au commissariat de la ville avant d’être présenté-e-s au procureur du roi. L’ASDHOM qui a commencé à leur dresser des fiches pour le parrainage avec leurs numéros d’écrou, va traduire tous ces témoignages pour les publier sur son site afin de vous mettre le tout près de la réalité de ces arrestations.
Plusieurs d’entre eux ont déjà été jugés (voir le point n° 24), deux ont été condamnés le 20 mai 2013 à 3 mois de prison ferme (Yassine Tirid et Anas Bachiri), les autres attendent toujours. Ensemble, ils ont entamé une grève de la faim de dix jours (du 12 au 22 mai) pour réclamer leur libération et dénoncer les conditions de détention.

Groupe UNEM-Meknès : Les cinq prisonniers politiques, militants de l’UNEM, incarcérés depuis décembre 2012 sans jugement à la prison Toulal 2 de Meknès (Hassan Koukou, Mounir Ait Khafou, Soufiane Sghéri, Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch) continuent leur grève de la faim. Ils en sont à leur 76ème jour malgré quelques acquis arrachés à l’administration pénitentiaire (Accès aux soins, séparation des prisonniers de droit commun, 2 douches par semaine, etc.). Ils réclament leur libération et celle de tous les prisonniers politiques au Maroc ou du moins un procès équitable dans les meilleurs délais. Les rapports que reçoit l’ASDHOM sur leur situation sont alarmants. Leur santé ne cesse de se dégrader. Plusieurs évanouissements nous ont été signalés.

Groupe UNEM-Taza : Les deux détenus politiques, Tarek Hammani et Abdessamad Haidour, avait décidé de suspendre leur grève de la faim, entamée le 3 mars, à son 69ème jour après avoir reçu des garanties de la part de l’administration pénitentiaire et des représentants du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Nous avions signalé l’amélioration relative de leurs conditions de détention (Visites libres, accès aux soins réguliers, accès à une salle d’étude, douches régulières, etc.) Ils avaient même reçu une promesse de leur libération. Mais nous venons d’apprendre que la Cour de cassation de Rabat vient de confirmer, le 22 avril 2013, la condamnation en appel de Tarek Hammani à 6 ans de prison ferme et 25 000 € d’amende.

Groupe Sahraouis-Laâyoune : Le 23 mai 2013, le prisonnier politique sahraoui Mohamed Manolo a été mis au cachot pendant une heure à deux reprises après avoir subi les affres du directeur de la prison locale de Laâyoune et de ses adjoints. Le directeur voulait le punir pour avoir tenu et soutenu des positions en faveur de l’autodétermination au Sahara Occidental.

Groupe Sahraouis-Gdeim Izik : Le Comité des familles des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik (prison de Salé 1) nous a fait parvenir un rapport inquiétant sur la situation actuelle du groupe après son fameux procès qui a débouché le 17 février dernier sur des condamnations lourdes allant jusqu’à la perpétuité. Après l’attention des premiers jours qui ont suivi le procès, le groupe s’estime laissé à l’abandon et subit la vengeance de l’administration pénitentiaire. Tous les membres du groupe souffrent pratiquement de graves problèmes de santé et cette situation ne cesse de se détériorer. Leurs familles regroupées au sein de ce comité lancent un appel pour que ces prisonniers politiques bénéficient de soins et de meilleurs conditions de détention. L’ASDHOM mettra ce rapport, après sa traduction, sur son site internet.

Pour clore ce point hebdomadaire, nous signalons l’information que nous venons d’apprendre aujourd’hui et qui concerne les arrestations opérées hier à Demnate parmi les militants de l’AMDH, de l’ANDCM et du FMVJ. Imad Bouyazlan, Abdelouahed Lahmar, Abdelmalek Kaz et Lahcen Jidou sont actuellement au commissariat d’Azilal pour interrogatoires après les événements « violents » qu’a connus la ville de Demnate suite la coupure d’électricité et d’eau toute la journée d’hier. Nous n’avons pas plus d’éléments sur le sujet.

Pour le bureau exécutif
Ayad Ahram
Président de l’ASDHOM
Paris, le 26 mai 2013

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