Le 1er novembre dernier,
Karima El Berhihi, la fiancée d'un défenseur des droits de l'homme a été
enlevée, torturée puis relâchée par les services de renseignement
marocains à Larache au nord du Maroc. Une fois libérée, elle a porté
plainte au poste de police le plus proche malgré les menaces des agents
des services de renseignement de l'enlever de nouveau. Les agents de
police ont refusé d'enregistrer sa plainte.
Karima El Berhihi sort de chez elle vers dix heures ce matin-là, le
1er novembre. A peine quelques minutes plus tard, elle est abordée par
deux hommes. Des agents des services de renseignement en civil. Ils
disent vouloir « discuter un peu avec elle ». Elle refuse de répondre à
leurs questions. Les hommes la forcent alors à entrer dans la voiture
noire aux vitres teintées qui les suivait. A l'intérieur, on lui ordonne
de garder la tête posée sur les genoux durant toute le trajet pour
qu'elle ne puisse pas voir où ils l'emmènent.
La voiture s'arrête enfin. Ses kidnappeurs lui bandent les yeux et la
font entrer dans un bâtiment pour l'interroger. Là, elle est interrogée
pendant de longues heures sur ses liens avec Anas El Haloui,
porte-parole de la Coordination conjointe pour la défense des détenus
islamistes, prisonnier politique et défenseur des droits de l'homme. Les
agents lui posent des questions sur ses activités et sur ce qui l'a
conduit à se fiancer avec lui. Devant son refus de répondre, les agents
se mettent à l'insulter, l'humilier et à la battre. Ils la menacent même
de viol. Les agents finissent par libérer la jeune femme de 26 ans en
pleine nuit dans les faubourgs de Larache après l'avoir menacée de
l'enlever de nouveau si elle osait raconter à qui que ce soit ce qui
venait de lui arriver.
Le lendemain de son enlèvement, Karima se rend au poste de police
pour déposer plainte pour enlèvement et torture. Les agents de police
refusent toutefois d'enregistrer sa plainte, rétorquant qu'il s'agissait
« encore une manœuvre de (s)on futur mari ».
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