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mercredi 14 novembre 2012

Maroc: La fiancée d'un défenseur des droits de l'homme maltraitée, puis relâchée par les services de renseignement

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Le 1er novembre dernier, Karima El Berhihi, la fiancée d'un défenseur des droits de l'homme a été enlevée, torturée puis relâchée par les services de renseignement marocains à Larache au nord du Maroc. Une fois libérée, elle a porté plainte au poste de police le plus proche malgré les menaces des agents des services de renseignement de l'enlever de nouveau. Les agents de police ont refusé d'enregistrer sa plainte.

Karima El Berhihi sort de chez elle vers dix heures ce matin-là, le 1er novembre. A peine quelques minutes plus tard, elle est abordée par deux hommes. Des agents des services de renseignement en civil. Ils disent vouloir « discuter un peu avec elle ». Elle refuse de répondre à leurs questions. Les hommes la forcent alors à entrer dans la voiture noire aux vitres teintées qui les suivait. A l'intérieur, on lui ordonne de garder la tête posée sur les genoux durant toute le trajet pour qu'elle ne puisse pas voir où ils l'emmènent.

La voiture s'arrête enfin. Ses kidnappeurs lui bandent les yeux et la font entrer dans un bâtiment pour l'interroger. Là, elle est interrogée pendant de longues heures sur ses liens avec Anas El Haloui, porte-parole de la Coordination conjointe pour la défense des détenus islamistes, prisonnier politique et défenseur des droits de l'homme. Les agents lui posent des questions sur ses activités et sur ce qui l'a conduit à se fiancer avec lui. Devant son refus de répondre, les agents se mettent à l'insulter, l'humilier et à la battre. Ils la menacent même de viol. Les agents finissent par libérer la jeune femme de 26 ans en pleine nuit dans les faubourgs de Larache après l'avoir menacée de l'enlever de nouveau si elle osait raconter à qui que ce soit ce qui venait de lui arriver.
Le lendemain de son enlèvement, Karima se rend au poste de police pour déposer plainte pour enlèvement et torture. Les agents de police refusent toutefois d'enregistrer sa plainte, rétorquant qu'il s'agissait « encore une manœuvre de (s)on futur mari ».
Rachid Mesli, Directeur juridique d'Alkarama se déclare inquiet de ces « actes d'intimidation (qui) visent de toute évidence à terroriser Mme El Berhihi en raison de ses liens avec un défenseur des droits de l'homme ». Ceci est d'autant plus alarmant qu'il est à craindre que ces pratiques constituent également des mesures de représailles contre M. El Haloui lui-même en raison de sa rencontre avec M. Méndez, Rapporteur spécial sur la torture lors de sa visite au Maroc en septembre dernier.
Aussi, Alkarama a décidé de soumettre le cas de la jeune Marocaine à la Mme Sekaggya, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme et à M. Méndez, Rapporteur Spécial sur la torture. Alkarama appelle les autorités marocaines à mettre un terme aux actes d'intimidation à l'encontre de Karima El Berhihi et de son fiancé défenseur des droits de l'homme et d'ouvrir une enquête impartiale sur les actes d'enlèvement et de mauvais traitements auxquels Karima a été soumise.

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