par Salah Elayoubi, demainonline, 14/11/2012
Opinion. Le propre des laudateurs de la dictature,
c’est de ravaler toute fierté et boire toute honte, dans la défense de
l’objet de leur culte, pourvu que celui-ci leur prête vie, fortune,
célébrité et leur concède une emprise sur leurs semblables !
Samir et Samira partagent à un tel point cette définition de la
servitude volontaire, qu’ils en ont fait le fond de commerce du couple
Sitaïl, ou du couple Addahre. On ne sait plus très bien, depuis que ces
deux diaboliques ont uni leur destinée, s’inspirant mutuellement, pour
enchaîner les comportements, les postures et les déclarations les plus
indignes. Inutile de chercher à savoir qui de ces deux opportunistes a
pris le pas sur l’un, ni qui est le mauvais génie de l’autre. Les deux
font la paire !
On savait le nez pointu de Samira, au flair plus que approximatif,
depuis que, Directrice de l’information de la deuxième chaîne, elle
était apparue, sur le plateau de Thierry Ardisson, la bouche tordue et
asséchée par le trac, pour asséner péremptoire et suffisante: « ça-ne-pa-sse-ra-pas ! », en parlant des islamistes.
On connaît la suite, « ça-a-pa-ssé ! »
La sortie pitoyable de la dame n’a pas suscité l’opprobre de ses
« coopteurs », ni leur courroux, mais semble, au contraire, l’avoir
servie et contribué à lui faire prendre du grade, preuve s’il en était
que le rêve marocain, réussit exclusivement aux incompétents et aux
analystes du dimanche. C’est d’ailleurs à quelques uns d’entre eux, et
pour cause, que l’on doit, désormais, l’expression consacrée du « Plus
beau pays du monde » et celle de « l’exception marocaine ».
Alors, sans paraître céder à la superstition, voir ainsi cette
crieuse du régime marocain, immiscer son pif et remettre son ouvrage sur
le métier, à propos de l’affaire du Sahara, m’inspire une méfiance
toute légitime et n’augure rien de bon, pour la suite.
Il faut dire que depuis sa remise en place par le palais, à propos de
l’affaire de la réforme de l’audio-visuel, ambitionnée par ceux-là
mêmes dont elle prédisait qu’ils ne passeraient pas, la pauvre dame,
trépignait sur la méthode à envisager pour se remettre en selle.
La Directrice adjointe de la chaîne satellitaire « 2M », avait pris
le pli d’accomplir, aux frais du contribuable marocain, le grand écart
entre le Maroc et la Belgique, où sévit son ambassadeur de mari, au
« Service de Sa Majesté », comme il se plaît tant à le dire. La ficelle
aurait pu, un jour ou l’autre paraître grosse, même au Maroc, où le
Trésor , pourtant public, est pris au mot par quelques uns qui l’ont
privatisé.
Il fallait donc payer la vie de château, les voyages VIP, les frais
de déplacements, les dotations de voyage, les primes, la liberté que la
dame prenait avec son emploi du temps, à la tête d’une chaîne de
télévision et le reste. D’où l’idée de la manifestation bruxelloise.
Idée soufflée ou encouragée d’en haut, dans ce pays où on tolère
rarement les initiatives personnelles, fussent-elles courtisanes. Génése
indigente d’une idée tout aussi indigente :
« Pendant qu’elle y est, qu’elle se montre utile et nous monte une manif pour le Sahara ! »
Mais encore une fois, son nez inutilement pointu aura fait faux-bond à
Madame Sitail.C’est ailleurs qu’il fallait se trouver pour défendre le
Sahara marocain. Loin, très loin de la capitale européenne, de ses
restaurants huppés, de ses boutiques luxueuses, de ses rues propres et
de sa proximité immédiate avec la capitale française.
A bout de souffle et à court de subterfuges, à force d’en avoir usé
et abusé, le Makhzen et son patron, dénoncés de toutes parts pour les
crimes abominables du premier et la prédation éhontée du second, n’ont
rien imaginé mieux pour défendre leurs intérêts, que cette lamentable
sortie de Bruxelles. A voir Samira Sitaïl s’adresser suppliante à nos
compatriotes pour quémander une heure de leur temps, révèle, à tout le
moins, l’ampleur du désarroi de ces deux complices responsables de la
tragédie marocaine.
Difficile, en effet, d’imaginer idée plus saugrenue que celle d’aller
haranguer des belges, fussent-ils de souche marocaine, pour soutenir le
Maroc, dans la question de la récupération de ses territoires du Sud.
L’enjeu est assurément ailleurs ! A Dakhla, Layoune, Smara et partout
ailleurs au Sahara, dans le cœur des sahraouis que la monarchie
marocaine n’a pas su gagner ou a perdu à force de mépris, de flicage,
de tabassages, de tortures, de prédation et d’arrogance.
Le régime marocain avait pourtant bénéficié d’un temps mort, et d’une belle période de probation, au décès de Hassan II !
Au lieu de le mettre à profit pour concevoir une stratégie
intelligente de gestion de la crise, le roi n’a pas trouvé mieux que
mettre ses pas dans ceux du dictateur défunt, entre répression et déni
de leurs droits aux Sahraouis. La prédation du poisson, de
l’agriculture, des phosphates, de l’immobilier, des énergies
renouvelables auront fait le reste !
Un jour ou l’autre, quelqu’un devra bien payer l’addition. A coup sûr, elle sera salée !
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