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jeudi 15 novembre 2012

Le nez de Samira et le Sahara

par  Salah Elayoubi, demainonline, 14/11/2012


Samira Sitaïl en missi dominici à Bruxelles (Photo prise d’écran)

Opinion. Le propre des laudateurs de la dictature, c’est de ravaler toute fierté et boire toute honte, dans la défense de l’objet de leur culte, pourvu que celui-ci leur prête vie, fortune, célébrité et leur concède une emprise sur leurs semblables !
Samir et Samira partagent à un tel point cette définition de la servitude volontaire, qu’ils en ont fait le fond de commerce du couple Sitaïl, ou du couple Addahre. On ne sait plus très bien, depuis que ces deux diaboliques ont uni leur destinée, s’inspirant mutuellement, pour enchaîner les comportements, les postures et les déclarations les plus indignes. Inutile de chercher à savoir qui  de ces deux opportunistes a pris le pas sur l’un, ni qui est le mauvais génie de l’autre. Les deux font la paire !
On savait le nez pointu de Samira, au flair plus que approximatif, depuis que, Directrice de l’information de la deuxième chaîne, elle était apparue, sur le plateau de Thierry Ardisson, la bouche tordue et asséchée par le trac,  pour asséner péremptoire et suffisante: « ça-ne-pa-sse-ra-pas ! », en parlant des islamistes.
On connaît la suite, « ça-a-pa-ssé ! »
La sortie pitoyable de la dame n’a pas suscité l’opprobre de ses « coopteurs », ni leur courroux, mais semble, au contraire,  l’avoir servie et contribué à lui faire prendre du grade, preuve s’il en était que le rêve marocain, réussit exclusivement aux incompétents et aux analystes du dimanche. C’est d’ailleurs à quelques uns d’entre eux, et pour cause,  que l’on doit, désormais, l’expression consacrée du « Plus beau pays du monde » et celle de « l’exception marocaine ».
Alors, sans paraître céder à la superstition, voir ainsi  cette crieuse du régime marocain, immiscer son pif et remettre son ouvrage sur le métier, à propos de l’affaire du Sahara, m’inspire une méfiance toute légitime et n’augure rien de bon, pour la suite.
Il faut dire que depuis sa remise en place par le palais, à propos de l’affaire de la réforme de l’audio-visuel, ambitionnée par ceux-là mêmes dont elle prédisait qu’ils ne passeraient pas, la pauvre dame, trépignait sur la méthode à envisager pour se remettre en selle.
La Directrice adjointe de la chaîne satellitaire « 2M », avait  pris le pli d’accomplir, aux frais du contribuable marocain, le grand écart entre le Maroc et la Belgique, où sévit son ambassadeur de  mari, au  « Service de Sa Majesté », comme il se plaît tant à le dire. La ficelle aurait pu, un jour ou l’autre paraître grosse, même au Maroc, où le Trésor , pourtant public, est pris au mot par quelques uns qui l’ont privatisé.
Il fallait donc  payer  la vie de château, les voyages VIP, les frais de déplacements, les dotations de voyage, les primes, la liberté que la dame prenait  avec son emploi du temps, à la tête d’une chaîne de télévision et le reste. D’où l’idée de la manifestation bruxelloise. Idée soufflée ou encouragée d’en haut, dans ce pays où on tolère rarement les initiatives personnelles, fussent-elles courtisanes. Génése indigente d’une idée tout aussi indigente :
« Pendant qu’elle y est, qu’elle se montre utile et nous monte une manif pour le Sahara ! »
Mais encore une fois, son nez inutilement pointu aura fait faux-bond à Madame Sitail.C’est ailleurs qu’il fallait se trouver pour défendre le Sahara marocain. Loin, très loin de la capitale européenne, de ses restaurants huppés, de ses boutiques luxueuses, de ses rues propres et de sa proximité immédiate avec la capitale française.
A bout de souffle et à court de subterfuges, à force d’en avoir usé et abusé,  le Makhzen et son patron, dénoncés de toutes parts pour  les crimes abominables du premier et la prédation éhontée du second, n’ont rien imaginé mieux pour défendre leurs intérêts, que cette lamentable sortie de Bruxelles. A voir Samira Sitaïl s’adresser suppliante à nos compatriotes pour quémander une heure de leur temps,  révèle, à tout le moins, l’ampleur du désarroi de ces deux complices responsables de la tragédie marocaine.
Difficile, en effet, d’imaginer idée plus saugrenue que celle d’aller haranguer des belges, fussent-ils de souche marocaine, pour soutenir le Maroc, dans la question de la récupération de ses territoires du Sud.
L’enjeu est assurément ailleurs ! A Dakhla, Layoune, Smara et partout ailleurs au Sahara, dans le cœur des sahraouis que la monarchie marocaine n’a pas su gagner ou a perdu à force de mépris, de flicage,  de tabassages, de tortures, de prédation et d’arrogance.
Le régime marocain avait pourtant bénéficié d’un temps mort, et d’une belle période de probation, au décès de Hassan II !
Au lieu de le mettre à profit pour  concevoir une stratégie intelligente de gestion de la crise, le roi n’a pas trouvé mieux que mettre ses pas dans ceux du dictateur défunt, entre répression et déni de leurs droits aux Sahraouis. La prédation du poisson, de l’agriculture, des phosphates, de l’immobilier, des énergies renouvelables auront fait le reste !
Un jour ou l’autre, quelqu’un devra bien payer l’addition. A coup sûr, elle sera salée !

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