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jeudi 22 mars 2012

Tous des Marocaines...Pour l'abolition du dogme de la virginité !

Après la Tunisie et l'Egypte, le printemps arabe touche la Syrie, le Yemen, Bahreïn, ...
Par JEAN ZAGANIARIS Enseignant-chercheur, Ceram-EGE Rabat, 18/3/2012


Amina el-Filali, une jeune Marocaine contrainte d’épouser son violeur après les possibilités réparatrices qu’offre l’article 475 du code pénal marocain [l’agresseur échappe aux poursuites s’il épouse sa victime, ndlr], s’est suicidée à 16 ans en prenant de la mort-aux-rats.
Plusieurs sit-in de soutien ont été tenus, dont un ce samedi 17 mars devant les portes du Parlement à Rabat. La foule, constituée de quelques centaines de personnes, a été sans doute moins dense que le 20 février 2011 (importante manifestation au Maroc lors du «printemps arabe») mais le ton et l’atmosphère étaient les mêmes : il s’agissait de s’élever contre l’infamie et l’indignité en faisant entendre sa voix. L’Union de l’action féminine (UAF), l’Association Women Choufchouf et des membres du Mouvement du 20 Février, dont deux figures emblématiques telles que Betty Lachgar et Omar Radi, étaient présentes, ainsi que tout un ensemble de personnes de la société civile venues rendre un dernier hommage à Amina el-Filali et crier leur colère contre l’infamie du viol, contre l’abus sexuel à l’encontre des mineurs et les inégalités sociales entre les sexes. Des gens de tous les âges et de toutes les nationalités (marocaine mais aussi française, allemande et même mexicaine) étaient là pour dénoncer le patriarcat, l’absurdité juridique mais aussi l’absence de liberté de disposer de son corps lorsqu’on est une femme. Si c’est à Amina el-Filali que l’on a rendu hommage ce jour-là et si c’est l’affaire de son viol qui est rendue publique, il serait intéressant néanmoins de se demander combien de femmes parmi celles qui scandaient devant le Parlement «Supprimer l’article 475», «Égalité entre homme et femme» ou bien «Les gouvernements se succèdent, les lois restent les mêmes» ont été victimes de harcèlements, d’agressions, voire de viol ! Le chiffre pourrait être effrayant. Et ce n’est pas une réforme juridique ou un projet de loi qui va régler le problème.

C’est une vraie révolution sexuelle qui doit être mise en place, un bouleversement d’envergure dans les structures sociales de la domination patriarcale. Il s’agit de donner de véritables libertés sexuelles à des citoyennes et des citoyens capables de faire dans leur vie intime des choix autonomes en accord avec leur conscience et leur rapport à la religion ! Dès le 8 mars, un manifeste du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali) dénonçait les dérives de cet article 475. Le contexte actuel montre qu’il fallait tenir compte de ces formes d’avertissement.

Quel que soit le pays, les femmes restent bien souvent handicapées par les structures d’une société patriarcale, au sein de laquelle la domination masculine est une réalité effective. Au Maroc, on dit que la sexualité est taboue, censurée, voire impure. Il n’en est rien. Celle-ci existe dans l’espace public et constitue un enjeu politique énorme pour ceux qui luttent contre la violence symbolique et physique qui s’exerce sur les corps féminins. Ayant assisté ce jour-là à ce sit-in, et en tant qu’étranger, homme et intellectuel, j’avais envie de crier à haute voix avec les gens qui appelaient le Premier ministre à réformer le code pénal : «Nous sommes toutes des femmes marocaines, M. Benkirane».


http://www.liberation.fr/monde/01012397233-tous-des-marocaines

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Par Mohammed Belmaïzi, 21/3/2012

Pour l'abolition du Dogme de la Virginité !

C'est aux femmes de le proclamer haut et fort!

Mais je sais que chaque fois qu'on en parle, les femmes se replient derrière cette peur inextricable d'être condamnées de dévergondées... alors elles regardent ailleurs!

Pourtant on sait que des filles peuvent naître sans l'hymen, ou le perdre après un exercice. On sait aussi que cette membrane peut être tellement épaisse qu'elle ne laisse même pas les menstruations s'évacuer. Nawal Saâdaoui parle d'un cas d'une fille qui a été tuée par sa famille parce qu'elle avait un gros ventre par l'accumulation du sang des règles.

Et puis cette hypocrisie chirurgicale pour tromper la tradition du viol institutionnalisé!

Combien j'aimerais que nos "femmes libres" confectionnent une pancarte où il sera écrit : "Abolition du Dogme de la Virginité". Un combat qui doit être inscrit ouvertement dans nos luttes de libération.



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