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mardi 20 mars 2012

Taza : Les manifestations dégénèrent en arrestations et grèves de la faim

Par Houda Belabd,Yabiladi,19/3/2012

Aujourd’hui, les affrontements à Taza ont refait surface. Et pour cause, le souvenir de la mort de Nabil Zouhri est encore frais. Décédé dans des conditions non-élucidées, hier, ses funérailles ont rassemblé près de 20 000 manifestants. Le climat d’abattement afflige d'autant plus cette ville en raison du nombre d'étudiants détenus qui frôlent l’agonie. Azzeddine Rouissi, Lahsen Drajou, Jadda Boubker, Mohammed Bouguemmara, Tarik Hemmani et Youssef Ahjij ont entamé une grève de la fin depuis plusieurs semaines.

« Azzeddine Rouissi en est à son 92ème jour de grève de la faim. Celui qui a envoyé une lettre ouverte à ses concitoyens a su mobiliser l’opinion publique étrangère mais pas les autorités locales », témoigne Soumaya Elouali, amie d’Azzedine. Contactée par nos soins, la jeune étudiante en droit privé à l’université des sciences juridiques de Taza interpelle l’attention du gouvernement marocain et l’exhorte à faire cesser ce qu’elle qualifie de barbarie policière. De même, elle juge la détention de Rouissi et sa condamnation à 5 mois de prison d’ « absurde » et de « systématique ». Selon ses termes : « pour avoir côtoyé Azzeddine et les autres, je peux affirmer qu’ils ne demandent pas plus qu’une prise en considération gouvernementale des soucis socio-économiques des habitants de la ville de Taza et de ses communes et villages limitrophes ». 
En cette fin d’après-midi, à l’heure de l’entretien téléphonique réalisé avec Soumaya par Yabiladi.com, elle était à quelques centaines de mètres d’une houleuse manifestation au centre-ville de Taza. « Les huées et les cris se font entendre à cent lieues à la ronde, rien n’arrête les forces auxiliaires. Ces derniers jours, il ne se passe pas une demie journée sans qu’il y ait une guéguerre de matraque entre étudiants manifestants et agents de la sûreté nationale. Cependant, le climat de consternation est plus révolté aujourd’hui », entrevoit-elle.

« Aujourd’hui à midi, la famille d’Azzeddine Rouissi a entendu parler d’une information non-vérifiée selon laquelle un gardien de prison a essayé de mettre un terme à la vie d’Azzeddine en l’assommant à coup de bâton. D’autres personnes interrogées sur place mentionnent qu’il a été agressé suite à une houleuse dispute entre les deux personnes », continue Soumaya et ce, avant d’ajouter qu’il n’y a pas eu moyen de vérifier ces informations pour le moins inquiétantes. Car le corps médical de l’hôpital qui accueille le jeune homme interdit les visites de son entourage à cause de son état lamentable. « La tentative de meurtre de Azzeddine n’est pas vérifiée, mais les coups qu’il a reçu au niveau du crâne ont malheureusement été confirmés », augmente-t-elle.

Parvenue à notre rédaction, la lettre ouverte d’Azzeddine mentionne qu’il continuerait sa grève de la faim jusqu’à sa libération ainsi que celle de tous les prisonniers désormais catégorisés comme « détenus politiques ». Ceux-ci militaient entre autre, jusqu’au moment de leur détention, pour la prise en considération des droits étudiants de la ville de Taza.

Un député du PCF s’en mêle…
Le député Jean-Paul Lecoq du Parti communiste français (PCF) vient d’envoyer une lettre au ministre français des affaires étrangères incitant ce dernier à demander la libération de Rouissi et des autres. Pour le député français, les manifestants marocains sont en danger et une mobilisation française est plus que jamais souhaitable pour lutter contre la torture et la recrudescence des grèves de la faim au Maroc.

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