Une soirée-débat s'est déroulée à la Villeneuve (Isère) le 2 mars dernier. Voici un résumé de l'intervention d'Omar Aziki, secrétaire général d'ATTAC Maroc pour présenter le Mouvement du 20 février, dont les manifestations et les revendications ont caractérisé l'année 2011 au Maroc.
Les actions de ce mouvement ont rencontré diverses formes de répression de la part des autorités: harcèlement des manifestants (notamment par les fameux groupes de "baltajis"), arrestations, tabassages, condamnations judiciaires. Certains manifestants en sont morts, des cas de tortures par la police ont été documentés. Nous joignons également à ce message des extraits d'une lettre écrite par un étudiant prisonnier, en grève de la faim depuis le 19 décembre 2011, qui sera publiée dans le prochain bulletin du Centre d'Information Inter-Peuples à la fin du mois de mars.
Depuis que cette lettre a été écrite, d'autres explosions sociales sont intervenues, comme à Beni Bouayach (Al Hoceima), et ont été réprimées avec violence, comme à Taza. Elles font actuellement l'objet d'une enquête par l'AMDH (Association Marocaine des Droits Humains) et le PJD (Parti de la Justice et du Développement).
Pour le bureau de l'association Maroc solidarités citoyennes
Marc Ollivier
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Soirée-débat du 2 mars 2012 à la Villeneuve
MAROC : Quelles luttes ? Quelles solidarités ?
avec Omar AZIKI, Secrétaire Général d'ATTAC Maroc
Principaux axes de son intervention:
Des mobilisations aux racines profondes
Depuis la crise de la dette au début des années 80 et les Plans d'Ajustement Structurel qui en découlaient, la crise sociale s’aggravait dans les différentes couches de la société sous le règne d’un régime despotique soutenu par les puissances impérialistes la France en tête (pays colonisateur).
A partir des années 90, le régime continua d’approfondir la dépendance de l’économie marocaine aux exigences des centres impérialistes surtout avec les accords de libre-échange avec l’UE et les USA, et sa soumission totale aux politiques néolibérales dictées par les institutions économiques internationales. Ces politiques approfondissent d’avantage la pauvreté, le chômage de masse, et l’exclusion généralisée.
La répression féroce n’a pas freiné le mouvement de contestation et de revendication qui se développait et qui se manifestât dans 3 grands soulèvements populaires presque uniques dans la région à l’époque : 1981, 1984 et 1990 réprimés férocement.
La vague démocratique au début des années 90 provoquée par l’effondrement des pays du bloc socialiste constitua une pression sur le régime qui a intégré une partie de l’opposition historique dans un gouvernement d’alternance avec la participation de l’USFP et l’institutionnalisation de la politique du « dialogue social » avec les syndicats en 1996.
C’est une ouverture dictée par la nécessité d’une transition douce du pouvoir suivie par d’autres initiatives telles que l’allègement de quelques aspects flagrants du despotisme : retour des exilés, libération des prisonniers politiques, l’instance de réconciliation et de l’équité, L’INDH, libertés publiques relatives…
Ces pseudo réformes ne permettaient plus de gérer la crise politique qui se manifesta dans les larges taux d’abstention en 2007 et 2009. Et les protestations s’élargissaient : marches des populations pauvres des régions rurales marginalisées et des montagnes qui revendiquent les services sociaux (écoles , services de santé, routes...) ; soulèvements régionaux au Sud à Tata et Sidi Ifni, et a l ‘Est à Bouaârfa ; coordinations contre la cherté de la vie ; montée des mouvements des diplômés chômeurs ; luttes syndicales...
C’est bien ce contexte politique et social local qui explique l’impact positif du processus révolutionnaire de la région arabe et maghrébine qui se manifesta par une montée en force de ces contestations sociales, par leur généralisation et par l’apparition d’un mouvement politique réclamant la démocratie et la justice sociale, le mouvement du 20 février (M20).
Quelques caractéristiques du M20
Le mouvement de 20 Février, initié par les marches populaires massives du 20 février 2011 dans la majorité des villes et campagnes du pays, a permis pour la première fois de poser la question de la corruption généralisée et de la démocratie. Et depuis , il a organisé 12 journées nationales avec des participations atteignant 600.000 à 700.000 personnes dans l'ensemble du pays, et des dizaines de journées locales atteignant 100.000 participants dans des principales villes comme Casablanca ou Tanger.
Le M20 est un mouvement pluraliste, de jeunes, de femmes, dans les villes et campagnes, démocratique, prenant ses décisions par consensus. Il travaille par coordinations, n’a pas de direction centrale, en utilisant les réseaux internet. Il a réussi à stimuler des dynamiques militantes diverses, mais il n’a pas encore pu intégrer toutes les composantes du mouvement social (le mouvement syndical, diplômés chômeurs, étudiants, jeunes ..). C’est là justement où réside son salut vu la crise sociale profonde et le peu d’intérêt aux questions politiques et de pouvoir dans un pays où existent encore près de 60% d'analphabètes. Le M20 a des objectifs, mais n’a pas de programme ni de plan d’action propre et se contente d’adapter ses actions par rapport aux initiatives du régime.
Dynamiques militantes existantes stimulées par le M20 et concessions immédiates du pouvoir
Le mouvement des diplômés chômeurs, dont les actions sont devenues de plus en plus combatives, la lutte des pauvres pour les services publics dans les régions marginalisées, le mouvement syndical avec la montée du nombre des grèves passant de 210 en 2009 et 230 grèves en 2010 à 400 en 2011.
En réaction, l'augmentation des salaires (15% pour le salaire minimum garanti , et 600 dh pour les employés du public), l'embauche directe d’une partie des diplômés chômeurs, le maintien des subventions de la Caisse de compensation, quelques dossiers de dilapidation des deniers publics présentés aux tribunaux, une réforme formelle de la constitution (le roi continue à monopoliser le pouvoir), et des élections anticipées en novembre 2011 où le taux de participation n’a pas dépassé 25%.
Ces concessions y compris la participation d’un parti islamique très modéré au gouvernement sur la base d’une majorité relative au parlement, ont contribué au faire régresser la participation aux marches du M20. En plus le retrait du mouvement intégriste radical « justice et bienfaisance » avec sa grande base sociale et sa puissance organisationnelle a aussi relativement affaibli le M20.
Mais ces succès relatifs à contenir les revendications du M20 ne seront que temporaires, surtout que la déclaration du gouvernement, votée par le parlement, poursuit les mêmes politiques économiques et sociales dictées par les Institutions Financières Internationales dans un contexte de crise généralisée.
Le contexte de crise mondiale et dans la zone euro
L’économie marocaine se base essentiellement sur le tourisme, les transferts des RME (résidents marocains à l'étranger) qui rapportent une moyenne de 5 millions d’euros par an, le phosphate, quelques produits alimentaires et textiles. Le Dirham marocain est aligné sur l’Euro avec un pourcentage de 80% par rapport au Dollar américain.
Le marché de l’UE constitue 60% des exportations marocaines et 70% des importations. La France est le premier investisseur au Maroc avec une moyenne de 1,2 milliards d’euros des IDE (investissements directs étrangers) sur la période 2001-2009, soit environ 60% du total des IDE au Maroc, et l’Espagne est classée deuxième avec 15% d’IDE. Le nombre de sociétés françaises présentes au Maroc avoisine 750 plus 340 sociétés à participation française. La dépendance alimentaire est très aigüe, et notre plat principal dépend des importations et donc des multinationales qui spéculent sur les denrées alimentaires.
Tournant répressif et nécessité de la solidarité internationale
Le pouvoir n’aura alors que la répression comme réponse. Vagues d’arrestations dans les rangs des diplômés chômeurs, populations dont les habitations sont démolies, violences contre les protestations populaires (Taza, Kenitra, Beni Mellal, Safi,…), les étudiants, le M20...
Ce qui nécessite la mise en place de collectifs de solidarité internationale.
AZIKI OMAR
Secrétaire général ATTAC Maroc.
----------------------------------------------------Journal de la torture
Par Ezedine ERROUSSI, détenu politique au Maroc
Prison locale de Taza, n°d’écrou 7000096
Les gouvernants français ne cessent de couvrir de louanges le roi du Maroc. Notre ineffable Alain Juppé déclare « j'ai de l'admiration pour le modèle marocain » et prend ainsi au Maroc le même chemin suivi par Alliot Marie en Tunisie. Comme s'il était vital pour la France de préserver nos dictateurs arabes préférés, en continuant à fermer les yeux sur les violences inqualifiables exercées par leurs policiers envers les jeunes manifestants qui exigent dans tous les pays arabes la démocratie et la justice sociale. Tabassages et tortures policières continuent pourtant à caractériser les réactions du roi du Maroc à l'agard des dizaines de milliers de manifestants du printemps arabe (qui a explosé au Maroc sous le nom de « Mouvement du 20 février ») qui occupent régulièrement les rues de toutes les villes du pays. Pour mettre en pleine lumière cette répression, nous publions ci-dessous les extraits les plus significatifs d'une lettre d'Ezedine Erroussi, transmise par son comité de soutien.
Et pour éclairer le contexte de la situation dramatique où se trouve cet étudiant de Taza, rappelons que d'autres prisonniers politiques en sont à plus de quarante jours de grève de la faim, depuis le 23 janvier 2012, dans la prison de Ain Kadouss à Fès: Mohamed Ghloud, Mohamed Zghdidi, Mohamed Fetal et Ibrahim Saidi, tous des étudiants militants de l'UNEM enlevés et incarcérés depuis plusieurs mois sans jugement. D'autres sont en grève de la faim à la prison de Taza, Errachidia et ailleurs. Le 18 janvier, quatre jeunes manifestants insultés par les policiers se sont immolés par le feu à Rabat dont l'un, Abdelwahab Zidoun, diplômé en droit, est décédé à l'hôpital et plusieurs autres ont menacé de se suicider de la même façon à Benguerir et à Nador. De même, un militant d'ATTAC Maroc, Kamal Amari, est décédé après son interpellation par la police à Safi lors d'une manifestation et une quinzaine d'autres manifestants ont été condamnés dans cette ville à de lourdes peines de prison. Bref c'est à nouveau risquer la torture, la prison et la mort que de vouloir exercer ses droits à la liberté d'expression au Maroc
[…] Comme tout le monde le sait, j’ai été arrêté le jeudi 01/12/2011, quand les forces de l’ordre de tous bords sont intervenues alors que nous menions notre glorieuse bataille avec un cahier de revendications bien précises. La réponse du régime a été d’envoyer ses espions et ses agents pour épier nos actions. Les forces de l’ordre ont commis une boucherie à notre encontre. Elles ne cessent de militariser l’université et continuent à s’opposer violemment à notre mouvement contestataire, celui des étudiants et du peuple marocain en général.
J’ai été arrêté par trente agents répressifs, ils m’ont tabassé à coups de matraque jusqu’à ce que je m’évanouisse. Ils m’ont ligoté et tiré par les pieds jusqu’à la voiture blindée, stationnée devant la fac porte ouest du coté du cimetière. Là ils m’ont déshabillé. Ils ont commencé à m’insulter et à me frapper violemment. À plusieurs reprises, ils ont piétiné ma tête et mon ventre avec leurs pieds. Ensuite un des agents m’a mis un pistolet dans ma bouche en disant « une seule balle et c’en est fini de toi, les années de plomb ne sont pas terminées et tu verras les horreurs que tu n’as jamais vues depuis ta venue au monde ». Soudain, l’estafette blindée a redémarré, elle s’est arrêtée plus loin devant la station d’essence OL LYBIA qui est située en face de l’autre porte de la FAC du côté de l’institut de technologie appliquée. Les agents ont ouvert la porte de la voiture, j’ai vu des agents qui ont l’air haut gradés, ils étaient officiers, un des leurs a dit aux autres « voilà un de ces morveux qui vient de tomber » ; ils reprirent alors les insultes, les injures et les coups. Après quinze minutes, je fus transporté au commissariat. A mon arrivée, ils m’ont poussé de toutes leurs forces. Je suis tombé par terre et mon visage s’est cogné. Ils ont ligoté mes pieds et m’ont roué de coups de pied. Ensuite ils ont bandé mes yeux, ils ont ligoté mes pieds et mes mains.
Ils m’ont fait rentrer dans une chambre et ont commencé l’interrogatoire. J’ai refusé de parler et j’ai gardé le silence. Alors un des agents a mis encore une fois un pistolet dans ma bouche et sur ma tempe, il m’insultait et me menaçait « je vais t’exploser la tête si tu ne parles pas.. » J’ai quand même gardé le silence, alors ils ont commencé à arracher mes cheveux à tel point que qu’il arrachait mon cuir chevelu. Les questions se sont concentrées sur des détails de l’organisation de la mouvance des basistes. J’ai gardé le silence et là, ils se sont tous mis à me tabasser. Ils se sont mis à me provoquer pour m’amener à parler. Comme ils n’ont pas réussi, ils ont repris la torture. Ils ont mis un torchon plein de boue et d’huile de moteurs dans ma bouche. J’ai failli m’étouffer car ils ont continué à me rouer de coups sur la totalité de mon corps surtout sur les parties sensibles. Tout ça était accompagné de provocations verbales et de mots injurieux. Face à mon mutisme, ils m’ont transporté dans la cave, là ils ont trempé ma tête dans un seau d’eau et la torture a continué longtemps à ce rythme. J’ai gardé le silence, ils m’ont alors tiré, ont mis ma tête parterre et ont compressé ma poitrine avec leurs pieds ; ils ont mis encore un torchon plein d’eau de la cuvette des WC sur mon visage et ma bouche. Cette torture a duré plus de six heures non-stop sans que je dise un mot. Ils m’ont alors transporté dans ma cellule. Là, ils m’ont déshabillé encore une fois, et ont refusé de me donner des couvertures avec le temps glacial qu’il fait à cette époque de l’année ; cette séance de torture a perduré pendant tout le temps que j’ai passé au commissariat. Ils me sortaient de ma cellule, j’avais les pieds et les mains ligotées avec les yeux bandés, ils me torturaient et me ramenaient de nouveau dans la cellule. J’avais refusé de parler et mon corps me faisait mal. Tout mon corps était dévoré de douleurs. J’avais les mains et les pieds cassés. Je ne savais pas ce qui était arrivé à mes mains, ils ne m’avaient pas amené à l’hôpital. Je ne pouvais pas bouger et des douleurs aiguës ravageaient mon corps. J’ai refusé de signer leur procès verbal (je ne savais pas ce qu’ils y avaient écrit.) Alors, ils se sont mis à me taper dessus, à me donner des coups de pieds, m’insulter et m’injurier.
Je n’ai pas signé et je ne sais pas s’ils ont signé à ma place. Est-ce que c’est ça la constitution avancée, la constitution des droits et libertés, la constitution qui garantit les droits de l’homme et les droits des détenus, c’est ce qu’a promis le discours historique du 9 mars ?
Nous étions convaincus de la démagogie de ces étendards et nous ne nous sommes jamais leurrés. Seuls les ennemis du peuple marocain, tous les collabos et traîtres les ont applaudis.
La torture psychologique et physique épuisée, le régime en place a eu recours à d’autres méthodes plus perverses et plus criminelles, me sous-estimant et croyant que tous les marocains sont du bétail. Le régime a même recours à des parlementaires et à des gens qui se prétendent des défenseurs des droits de l’homme et qui ont essayé d’influencer ma famille. J’ignore pour qui ils travaillent.
Dans le cadre de ces pratiques perverses, j’ai reçu, il y a trois semaines, la visite du procureur du roi en présence de mon père. C’était une tentative pour atteindre mon père psychologiquement : ils l’ont convoqué devant le procureur pour me faire du chantage. Ils m’ont promis une bourse permanente comme c’est dû aux étudiants sahraouis. J’ai obtenu le baccalauréat à Esmara dans le Sahara occidental ; j’y ai été scolarisé pendant six ans ; le procureur m’a également promis un droit de visite ouvert à tous mes amis et à tous ceux qui souhaitent me voir ; il m’a promis de me « choyer ». Il est allé loin dans le chantage en me promettant de me trouver un travail stable à condition que je mette un terme à ma grève de la faim, d’arrêter la fronde et de m’éloigner des contestataires.
J’ai refusé et j’ai réitéré ma demande de satisfaire les revendications des étudiants et de libérer les détenus politiques, seules conditions à laquelle je mettrai fin à ma grève de la faim. Il a répondu en s’adressant à mon père « regardez votre fils à qui j’ai voulu du bien, il gâche tout et me le rend en mal ». Mon père lui a répondu : « je préfère que mon fils meure plutôt que de vivre humilié, il sait ce qu’il fait, et si moi-même je faisais des études, j’aurais été avec lui ici en prison ».
Mercredi dernier, le procureur auprès de la cour d’appel de Taza est venu me voir avec d’autres illusions à me proposer ; Il m’a appelé « MONSIEUR ERROUSSI» et m’a demandé de rédiger une demande de grâce, seule solution, selon lui, pour ma libération.
J’ai répondu clairement que je n’écrirai pas de demande de grâce, je ne m’inclinerai pas, je ne baiserai pas leurs pieds pour ma liberté. Je ne solliciterai personne et je ne me soumettrai à quiconque, quel que soit son pouvoir.
Notre cause est juste et légitime. Nous seuls, les militants, nous décidons de nos outils démocratiques pour mener nos combats en face des politiques que mène le régime collaborateur, régime qui est contre les intérêts de la nation, anti-démocratiques et antipopulaires. Il sera toujours l’ennemi historique de notre peuple qui trime et qui, pourtant, souffre de la pauvreté et de la répression.
Jeudi dernier, évanoui, j’ai été transféré à l’hôpital régional « Ibn Bayah » comme ça s’est produit à plusieurs reprises. A mon réveil, j’étais crucifié comme le fut Jésus sur sa croix : ils m’avaient ligoté les pieds et les mains avec huit menottes. J’avais auparavant refusé la perfusion. Pour m’en administrer, ils m’ont ligoté. J’ai alors reçu trente sachets de sérum en soixante-douze heures à l’hôpital ; j’étais sous surveillance très rapprochée. Six personnes alternaient pour me surveiller, m’injurier, m’insulter, me provoquer et m’ajuster les menottes. Ils étaient en extase et jouissaient de leur toute puissance en me demandant « il ne veut pas mourir celui-là encore ! » Ils m’ont en outre envoyé un psychiatre pour me faire douter de mes capacités mentales. A force d’ajuster mes menottes fortement, mes muscles ont été gravement abîmés et je ne peux plus bouger mes pieds.
Il est clair que le régime est dans l’impasse ; il s’acharne sur moi, en me maintenant en vie sous sérum. Tout ça pour briser ma volonté à mener ma grève de la faim illimitée. Jusqu’à quand le sérum me maintiendra-t-il en vie, jusqu’à quand j’aurai des veines et des vaisseaux sanguins pour continuer à me donner la vie ? Ceci ne durera pas longtemps dans quelques jours ce sérum n’aura plus d’effet ; j’indique aussi qu’on m’a administré des injections dont je ne sais pas l’intérêt ni le besoin. Actuellement, mon état de santé s’est détérioré, j’ai perdu vingt quatre kilos et les derniers jours je vomis et je pisse du sang. Je suis un cadavre couché jour et nuit.
Ce comportement est naturel au régime. Je ne m’attendais pas à des roses de sa part ni de jolis parfums. Ce régime ne peut offrir au peuple que plus d’appauvrissement et de liquidation.
Nous sommes convaincus que notre sacrifice jusqu’au dernier souffle n’est qu’une modeste participation à la libération de notre peuple. Nous offrirons notre vie pour notre cause.(…)
Restez, restons toujours fidèles aux luttes jusqu’à la victoire ou la mort !
20/02/2012
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