Karima Bennour,
Le Courrier d'Algérie, 21/6/2015
Le Conseil de l’UE blasé par les
violations des droits et les lenteurs dans les réformes : le Maroc au
pilori ce mardi à Strasbourg
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe tiendra ce mardi,
une session de travail consacrée à l’évaluation « du partenariat pour la
démocratie » accordé par le Conseil de l’UE au Maroc.
Deux projets, une
résolution et un rapport seront au menu de cette session, dans
lesquelles les parlementaires européens interpellent le Maroc sur les
violations des droits de l’Homme au Sahara occidental, territoire occupé
depuis 1975 par le Royaume chérifien. C’est en s’appuyant sur des
rapports d’organismes des Nations unies, d’ONG internationales en charge
des questions des droits de l’Homme et aussi de comptes rendus de
députés européens, dont ceux qui se sont vu interdire par les autorités
coloniales marocaines l’ accès aux territoires sahraouis occupés, que les
parlementaires ont élaboré la teneur des deux projets de textes
précités. Dans les deux projets -résolution et rapport, les députés
européens ont tenu à rappeler que la communauté internationale ne
reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Territoire autonome, le Sahara-Occidental est la dernière question de
décolonisation en Afrique, inscrite sur l’agenda de l’ONU et le Maroc
est rappelé à l’ordre, par l’assemblée parlementaire européenne sur sa
politique coloniale dans les territoires sahraouis.
Dans sa résolution l’Assemblée s’inquiète d’un certain nombre de
violations des droits de l’Homme, dans les territoires sahraouis
occupés. Des atteintes à la liberté, d’expression, de réunion,
d’association, procès irréguliers, torture, violation des droits de
prisonniers sahraouis et spoliation des ressources naturelles du peuple
sahraoui sont les questions parmi d’autres contenues dans les documents
des parlementaires et sur lesquelles le système colonial marocain est
pointé du doigt. Dans son projet de rapport, l’assemblée parlementaire
de l’UE a rappelé les préoccupations soulevées par le Haut-commissaire
de l’ONU pour les Droits de l’Homme, Navi Pillay, en mai 2014, relatives
aux droits fondamentaux, notamment au Sahara occidental, appelant Rabat
au respect de ces droits dans les territoires sahraouis sous occupation
marocaines. Autre documents référence figurant dans le projet de
rapport de l’Assemblée parlementaire de l’UE, c’est le rapport du
rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, rédigé en 2012, après sa
visite de travail, au Maroc et au Sahara-Occidental, ainsi que le
document-rapport, de décembre 2013, du groupe de travail sur la
détention arbitraire. Des documents dont la teneur fait état des
violations par les autorités coloniales marocaines des droits des Sahraouis dans les territoires occupés, dont les atteintes récurrentes
et au quotidien par le Maroc du droit des Sahraouis à l’expression libre
pour l’autodétermination. C’est ce qui a été mentionné dans le rapport
du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Sahara occidental,
d’avril dernier, indiquant que des ONG de défense des droits de l’Homme
au niveau international, relèvent qu’il y a « interdiction » par les
autorités marocaines « de manifestations au Sahara occidental, pour
appelant à l’autodétermination ».
Dans son projet de rapport qui sera présenté mardi prochain, lors de
la session de travail précitée des députés européens, il est aussi
précisé que de nombreux « rapports crédibles » d’ONG « respectés »
activant sur le plan, local et mondial fournissent « des informations
fiables » sur les violations » par le Maroc des droits fondamentaux du
peuple du Sahara occidental. La session de travail de l’assemblée
parlementaire de l’UE , mardi prochain, pour l’examen et l’évaluation
«du partenariat pour la démocratie » accordé par le Conseil de l’UE au
Maroc, coïncide avec une actualité politico-médiatique qui met à nu,
encore une fois, le système colonial marocain au Sahara Occidental. En
premier lieu la grève de la faim de Tekber Haddi, mère du jeune du jeune
sahraoui, mort à 21 ans, à Lâayoune, ville sahraouie occupé, réclamant
la dépouille de son défunt enfant. Depuis le 15 mai dernier, cette mère
est en grève de la faim, à Las Palmas, Espagne, pour pouvoir récupérer
le corps de son défunt enfant et procéder à un examen d’autopsie pour
déterminer les causes de sa mort et par conséquent définir les
responsabilités, ce que les autorités marocaines refusent. Le Maroc sera
vivement interpellé, ce mardi, par l’Assemblée parlementaire du Conseil
de l’Europe, par le contenu des deux projets précités au lendemain de
l’examen par la Cour européenne de l’accord agricole, UE-Rabat,
n’excluant par le Sahara-occidental, comme l’exige la législation
internationale.
Karima Bennour
Le Courrier d'Algérie, 21/6/2015
Le Courrier d'Algérie, 21/6/2015
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