Par le Comité de Soutien en France
aux Détenus Politiques au Maroc, 20/6/2015
Communiqué :
111 ans
d’emprisonnement pour crime de lèse-majesté
Nous avons appris
avec grande tristesse que la machine répressive judiciaire sous ordre politique
du régime a frappé fort , très fort, ce 18 juin 2015 et , appliquant
à la lettre les ordonnances d’en Haut, le juge a condamné les militants de la Voie
Démocratique Basiste ( VDB), à une peine de plus d’un siècle d’emprisonnement,
111 ans
de prison étalés comme suit :
Med Ghaloud : 15 ans d’emprisonnement
ferme
Mustapha Chaoul : 15 ans d’emprisonnement
ferme
Abdennabi Chaoul : 15 ans d’emprisonnement
ferme
Yassine El msaih : 15 ans d’emprisonnement
ferme
Belkacem Ben Az : 15 ans d’emprisonnement
ferme
Hicham Bouleft : 15 ans d’emprisonnement
ferme
Abdel Ouhab E ramadi : 15 ans
d’emprisonnement ferme
Oussama ZEntar : 3 ans
d’emprisonnement ferme
Zakaria Menhich: 3 ans
d’emprisonnement ferme
Le régime n’a ni raccourci le
manche, ni changé de marteau pour frapper les opposants et instaurer son
autorité contestée discrètement dans tous les foyers du peuple marocain, aux
quatre coins du pays. Tout un chacun peut observer, et ce à l’œil nu, la
présence policière qui quadrille les villes, les bourgs et les villages de
campagnes lointaines, la peur ravage les tripes des autorités administratives
policières, judiciaires et politiques à tous les niveaux.
Face à la détermination, au
militantisme et à la persévérance des forces révolutionnaires dont font partie
les détenus politiques condamnés à ces lourdes peines, le régime a tremblé et a
usé ouvertement de la machine judiciaire policière et pénitentiaire afin de
faire taire ou tenter de faire taire les réelles forces de changement du
pays.
Nous rappelons que les militants
condamnés à ces lourdes peines sont de vrais activistes militants pour le
changement au Maroc, et participaient activement aux mouvements populaires qui
traversent le royaume( UNEM, 20 février, AMDH etc ). Et c’est pour cette raison
et seulement pour cette raison, que le juge sous ordre a levé plus haut son
marteau, a hautement réprimé, a enfermé de jeunes militants capables de
dynamiser les mouvements de changement là où ils se trouvent. Le juge sous ordre
peut être fier de sa subordination implicite au parquet et aux autorités
politiques de ce pays.
Assez coutumier, le juge pénal,
civil, d’instruction etc, au Maroc, n’est jamais autonome, ni indépendant du
garde des sceaux, ni même impartial, ni même révocable, le juge d’instruction
est totalement sous l’influence du parquet qui , rappelons-le, défend les
intérêts de l’ordre public : la royauté. Le droit pénal marocain ne reconnait ni
les détenus politiques ni les peines politiques, il englobe tout et dans les
faits, dans la case du crime de lèse-majesté. La procédure
pénale reflète la nature même du régime et de sa Justice, justice qui ne connait
pas les impératifs d’un procès équitable fondé sur les principes élémentaires
des droits et libertés individuelles et collectives.
111 ans
d’emprisonnement ne peut
être qu’une peine correspondant à un crime de lèse-majesté.
111 ans
d’emprisonnement ne peut
être qu’une lettre politique messagère d’un ordre public qui règne par la peur
et la répression envers toutes les forces qui œuvrent pour le changement au
pays.
Pour la forme, le juge a balayé
toutes les demandes de la défense et n’a même pas pris le soin d’entendre les
témoins ni les inculpés condamnés préalablement au procès et au
marathon des audiences . Le juge n’a même pas pris le soin que les audiences
respectent les formalités de la procédure y compris le droit de la défense.
Toutes les déclarations
préalables officielles et publiques du régime, de son gouvernement et même
celles des forces révisionnistes de gauche, ont criminalisé publiquement et
formellement les détenus politiques depuis l’offensive paramilitaire des
intégristes de Benkirane et compagnie dans le complexe universitaire de Fès
visant l’UNEM et la Voie démocratique Basiste et les libertés syndicales au sein
des universités. L’alliance sacrée entre le régime, son gouvernement et les
forces politiques révisionnistes de gauche s’est manifestée au grand jour et
tous ont cherché, chacun à sa manière, à enterrer ou à faire courber l’échine
du mouvement révolutionnaire au pays, du moins ils ont essayé ; et les peines
prononcées contre les militants de la VDB n’est qu’une illustration de cette
alliance honteuse.
Le dossier est si
sensible politiquement que le juge s’est précipité pour prononcer des lourdes
sanctions dictées par le plus haut rang du système et n’a même pas pris le soin
de préserver les apparences d’un procès équitable.
Ces détenus politiques condamnés
aux lourdes peines ont été poursuivis pour des crimes qu’ils n'ont jamais commis
et dont ils sont innocents, leur procès a été d’une nature sommaire. Le régime
a, depuis longtemps , pris le soin d’incriminer les opposants à sa politique, et
de les enfermer dans ses geôles où les conditions de vie sont celles des temps
des Carolingiens. Il ne tient qu’à la répression afin d’exploiter au maximum les
richesses énormes de tout le pays sans se soucier de la vie sociale de tout un
peuple. Le pays est un grand marché grand ouvert aux entreprises multinationales
qui pillent les richesses et sillonnent les arcanes administratives de l’État
pour plus de part de marché.
Nous condamnons le
procès et le sort réservé aux détenus politiques et nous demandons à toutes les
forces au Maroc et au niveau international de se mobiliser afin de libérer tous
les détenus politiques au Maroc.
Nous demandons à toutes les
forces politiques , syndicales et associatives de soutenir les actions de
soutien et de solidarité à venir pour libérer les détenus politiques du Maroc et
de s’inscrire dans des démarches de solidarité internationale afin
d’exiger la liberté des détenus coupables d'agir pour la liberté de
tout un peuple au Maroc, pour sa dignité, son autodétermination et luttent pour
un régime démocratique.
Nous appelons les militants et
associations progressistes marocains à l’étranger de briser le silence et de
soutenir les détenus politiques , leurs familles et leurs amis et
camarades.
Le Comité de Soutien en France
aux Détenus Politiques au Maroc.
contact : ezedinetaza@yahoo.fr
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solidmar05@gmail.com Rappel de l'évènement du 24/4/2014
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solidmar05@gmail.com Rappel de l'évènement du 24/4/2014
samedi 10 mai 2014
Point hebdomadaire n°61 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc
Association
de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue
des Suisses 92000 Nanterre
|
Extrait : Un bref retour sur les événements dramatiques de Fès s’impose.
Ces violences ont opposé le 24 avril 2014 les étudiants de l’UNEM-Fès, essentiellement de la Voie Démocratique Basiste (Marxiste-léniniste), à ceux du Renouveau estudiantin (islamistes du PJD) au moment où ces derniers se préparaient à accueillir une conférence sur le dialogue entre les islamistes et la gauche marocaine. L’un des conférenciers et animateurs de cette conférence n’est autre que Abdelali Hami-Eddine, à qui les militants de l’UNEM reprochent d’être l’un des assassins de leur camarade Benaissa Ait El-Jid. Son procès d’ailleurs court toujours. Pour alerter la présidence de l’université de Fès et l’emmener à annuler l’évènement, ils ont publié quelques jours avant un communiqué pour dire leur mécontentement de le voir revenir sur le lieu du crime qui reste impuni. La présidence, consciente des risques, n’a toutefois pas interdit la tenue de cette conférence, contrairement à il y a quelques mois où, aidée par les autorités locales, elle avait interdit une conférence sur le mouvement 20-Février, que devait organiser l’UNEM-Fès, en invoquant « l’atteinte à l’ordre public ».
Après les affrontements condamnables, Abderrahim El-Hasnaoui, blessé gravement au pied, a été transporté aux urgences de l’hôpital où il a subi une opération. Le communiqué des médecins, publié le lendemain, et les examens médicaux indiquent que l’opération a réussi, qu’aucun organe vital n’était touché et que son état de santé se stabilisait. Qu’est-ce qui explique alors sa mort annoncée quelques heures après ? On comprend dès lors que des médecins de Fès se sont offusqués, sous couvert d’anonymat. Ils considèrent que cette affaire, politisée et entourée de zones d’ombre, met en cause leur compétence et salit leur image.
Les arrestations opérées rapidement après les affrontements et avant la mort du défunt n’ont touché qu’un groupe des antagonistes. Pourquoi pas l’autre ? Et pourquoi ces arrestations pour violences, et qui vont être suivies d’accusation grave requalifiée de « meurtre avec préméditation », ont touché des anciens prisonniers politiques de l’UNEM-Fès qui n’étaient pas présents le jour des affrontements tel que Mohamed Ghalout qui a coupé définitivement avec l’université de Fès ?
Les opérations de police se sont poursuivies au-delà de Fès, dans d’autres universités du pays, comme à l’université de Marrakech, où un groupe de criminels non identifié s’est attaqué aux militant(e)s de l’UNEM. C’est dans ce climat de peur et de terreur qui rappelle ce nouveau phénomène étrange dit « Tcharmil », secouant la société marocaine, que les ministres de l’Intérieur et de l’Education nationale ont décidé mardi 6 mai d’autoriser les interventions policières au sein des universités marocaines. Le « pompier pyromane » n’est-il pas en train de mettre le pays à feu et à sang pour justifier ses interventions musclées et son approche sécuritaire ?
Nous restons vigilants et nous mettons en garde les autorités marocaines contre cette escalade de violence et contre toute tentative de son exploitation pour venir à bout de tout mouvement de protestation populaire et pacifique. Assimiler les militant(e)s de l’UNEM, du mouvement 20-Février, du mouvement des diplômés chômeurs et les défenseurs des droits de l’Homme à de vulgaires criminels n’est pas acceptable. Nous refusons qu’ils soient victimes de procès non équitables, montés de toutes pièces, où ils sont généralement accusés à tort de « violences à l’encontre d’agents de l’État, rassemblements armés et non autorisés, destruction de biens publics, désobéissance, etc. »
L’ASDHOM continuera donc à défendre ces victimes d’atteinte aux droits qu’elle considère comme des prisonniers d’opinion en les proposant au parrainage dans le cadre de sa campagne de solidarité internationale lancée en 2012 (voir le site www.asdhom.org).
Nous consacrons le reste de ce point aux récentes arrestations et condamnations qui témoignent de la volonté des autorités marocaines de s’attaquer aux droits les plus élémentaires.
Groupe UNEM-Fès : Suite aux affrontements violents du 24 avril 2014, sujet principal de ce point, plusieurs arrestations et enlèvements, suivis de procès avec de lourdes accusations, vont toucher les seuls militants de l’UNEM-Fès appartenant au courant la Voie Démocratique Basiste. Au total, 9 militants ont été arrêtés et placés à la prison locale Ain Kadous, portant ainsi le nombre de prisonniers de l’UNEM-Fès à 21. Il s’agit de Mohamed Ghalout, Omar Taybi, Mohamed Janati, Abderrazak Aârab, Belkacem Benâzza, Oussama Zantar, Abdennabi Chaoul, Yacine Lamsih et Zakaria Manhich. Brahim Lahboubi et la sœur de Yacine Lamsih sont poursuivis en liberté. A ceux-là s’ajoutent les douze (voir point précédent), déjà condamnés à 4 mois de prison ferme, et qui mènent une grève de la faim d’une semaine à partir du 29 avril pour dénoncer leurs conditions de détention et affirmer leur attachement à l’UNEM qui se bat contre la réforme qui prévoit, entre autres, l’instauration des droits d’inscription (2000 DH).
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Lire aussi :
http://solidmar.blogspot.fr/2014/05/universite-de-fes-qui-veut-demanteler.html
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