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dimanche 21 juin 2015

Condamnation de 9 étudiants militants à des peines qui totalisent plus d'un siècle de prison au Maroc




Par le Comité de Soutien en France aux Détenus Politiques au Maroc, 20/6/2015



         Communiqué :     
 111 ans d’emprisonnement pour crime de lèse-majesté 

Nous avons appris avec grande tristesse que la machine répressive judiciaire sous ordre politique du régime a frappé fort , très fort, ce 18 juin 2015  et ,  appliquant à la lettre les ordonnances d’en Haut, le juge a condamné les militants de la Voie Démocratique Basiste ( VDB), à une peine de plus d’un siècle d’emprisonnement, 111 ans de prison étalés comme suit : 

Med Ghaloud :         15 ans d’emprisonnement ferme

Mustapha Chaoul : 15 ans d’emprisonnement ferme

Abdennabi Chaoul : 15 ans d’emprisonnement ferme

Yassine El msaih :         15 ans d’emprisonnement ferme

Belkacem Ben Az : 15 ans d’emprisonnement ferme

Hicham Bouleft :         15 ans d’emprisonnement ferme

Abdel Ouhab  E ramadi  : 15 ans d’emprisonnement ferme

Oussama ZEntar : 3 ans d’emprisonnement ferme

Zakaria Menhich: 3 ans d’emprisonnement ferme



Le régime n’a ni raccourci le manche, ni changé de marteau pour frapper les opposants et instaurer son autorité contestée discrètement  dans tous les foyers du peuple marocain, aux  quatre coins du pays.  Tout un chacun peut observer, et ce  à l’œil nu,   la présence policière qui quadrille les villes, les bourgs et les villages de campagnes lointaines, la peur ravage les tripes des autorités administratives policières, judiciaires et politiques à tous les niveaux. 

Face à la détermination, au militantisme et à la persévérance des forces révolutionnaires dont font partie les détenus politiques condamnés à ces lourdes peines, le régime a tremblé et a usé ouvertement de la machine judiciaire policière et pénitentiaire  afin de faire taire ou tenter de  faire taire les réelles forces de changement du pays. 

Nous rappelons que les militants condamnés à ces lourdes peines sont de vrais activistes militants pour le changement au Maroc, et participaient activement aux mouvements populaires qui traversent le royaume( UNEM, 20 février, AMDH etc ). Et c’est pour cette raison et seulement pour cette raison, que le juge sous ordre a levé plus haut son marteau, a hautement réprimé,  a enfermé de jeunes militants capables de dynamiser les mouvements de changement là où ils se trouvent. Le juge sous ordre peut  être fier de sa subordination implicite au parquet et aux autorités politiques de ce pays. 

Assez coutumier, le juge pénal, civil, d’instruction etc, au Maroc, n’est jamais autonome, ni indépendant du garde des sceaux, ni même impartial, ni même révocable, le juge d’instruction est totalement sous l’influence du parquet qui , rappelons-le, défend les intérêts de l’ordre public : la royauté. Le droit pénal marocain ne reconnait ni les détenus politiques ni les peines politiques, il englobe tout et dans les faits, dans la case du crime de lèse-majesté. La procédure pénale reflète la nature même du régime et de sa Justice, justice qui ne connait pas les impératifs d’un procès équitable  fondé sur les principes élémentaires des droits et libertés individuelles et collectives. 

111 ans d’emprisonnement ne peut être qu’une peine correspondant à un crime de lèse-majesté. 

111 ans d’emprisonnement ne peut être qu’une lettre politique messagère d’un ordre public qui règne par la peur et la répression envers toutes les forces qui œuvrent pour le changement au pays. 

Pour la forme, le juge a balayé toutes les demandes de la défense et n’a même pas pris le soin d’entendre les témoins ni les inculpés condamnés préalablement au procès et au marathon  des audiences . Le juge n’a même pas pris le soin que les audiences respectent les formalités de la procédure y compris le droit de la défense.  

Toutes les déclarations préalables officielles et publiques du régime, de son gouvernement et même celles des forces révisionnistes de gauche,  ont criminalisé publiquement et formellement les détenus politiques depuis l’offensive paramilitaire des intégristes de Benkirane et compagnie  dans  le complexe universitaire de Fès visant l’UNEM et la Voie démocratique Basiste et les libertés syndicales au sein des universités. L’alliance sacrée entre le régime, son gouvernement et les forces politiques révisionnistes de gauche s’est manifestée au grand jour et tous ont cherché, chacun à sa manière, à enterrer ou à  faire courber l’échine du mouvement révolutionnaire au pays, du moins  ils ont essayé ;  et les peines prononcées contre les militants de la VDB n’est qu’une illustration de cette alliance  honteuse. 

Le dossier  est si  sensible politiquement que le juge s’est précipité pour prononcer  des lourdes sanctions dictées par le plus haut rang du système et n’a même pas pris le soin de préserver les apparences d’un procès équitable. 

Ces détenus politiques condamnés aux lourdes peines ont été poursuivis pour des crimes qu’ils n'ont jamais commis et dont ils sont innocents,  leur procès a été d’une nature sommaire. Le régime a, depuis longtemps , pris le soin d’incriminer les opposants à sa politique, et de les enfermer dans ses geôles où les conditions de vie sont celles des temps des Carolingiens. Il ne tient qu’à la répression afin d’exploiter au maximum les richesses énormes de tout le pays sans se soucier de la vie sociale de tout un peuple. Le pays est un grand marché grand ouvert aux entreprises multinationales qui pillent les richesses et sillonnent les arcanes administratives de l’État pour plus de part de marché.  



Nous condamnons le procès et le sort réservé aux détenus politiques et nous demandons à toutes les forces  au Maroc et au niveau international de se mobiliser afin de libérer tous les détenus politiques au Maroc. 

Nous demandons à toutes les forces politiques , syndicales et associatives de soutenir les actions de soutien et de solidarité à venir pour libérer les détenus politiques du Maroc et de s’inscrire dans des démarches de solidarité internationale afin d’exiger la liberté des détenus coupables d'agir pour la liberté de  tout un peuple au Maroc, pour sa dignité, son autodétermination et luttent pour un régime démocratique. 

Nous appelons les militants et associations progressistes marocains à l’étranger de briser le silence et de soutenir les détenus politiques , leurs familles et leurs amis et camarades.

Toute notre solidarité avec les détenus et leurs familles et amis et le peuple marocain. 



Le Comité de Soutien en France aux Détenus Politiques au Maroc.

contact  : ezedinetaza@yahoo.fr
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solidmar05@gmail.com Rappel de l'évènement du 24/4/2014

samedi 10 mai 2014


Point hebdomadaire n°61 sur la campagne de parrainage des prisonniers d’opinion au Maroc




Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre
Extrait :  Un bref retour sur les événements dramatiques de Fès s’impose.
 
Ces violences ont opposé le 24 avril 2014 les étudiants de l’UNEM-Fès, essentiellement de la Voie Démocratique Basiste (Marxiste-léniniste), à ceux du Renouveau estudiantin (islamistes du PJD) au moment où ces derniers se préparaient à accueillir une conférence sur le dialogue entre les islamistes et la gauche marocaine. L’un des conférenciers et animateurs de cette conférence n’est autre que Abdelali Hami-Eddine, à qui les militants de l’UNEM reprochent d’être l’un des assassins de leur camarade Benaissa Ait El-Jid. Son procès d’ailleurs court toujours. Pour alerter la présidence de l’université de Fès et l’emmener à annuler l’évènement, ils ont publié quelques jours avant un communiqué pour dire leur mécontentement de le voir revenir sur le lieu du crime qui reste impuni. La présidence, consciente des risques, n’a toutefois pas interdit la tenue de cette conférence, contrairement à il y a quelques mois où, aidée par les autorités locales, elle avait interdit une conférence sur le mouvement 20-Février, que devait organiser l’UNEM-Fès, en invoquant « l’atteinte à l’ordre public ».
Après les affrontements condamnables, Abderrahim El-Hasnaoui, blessé gravement au pied, a été transporté aux urgences de l’hôpital où il a subi une opération. Le communiqué des médecins, publié le lendemain, et les examens médicaux indiquent que l’opération a réussi, qu’aucun organe vital n’était touché et que son état de santé se stabilisait. Qu’est-ce qui explique alors sa mort annoncée quelques heures après ? On comprend dès lors que des médecins de Fès se sont offusqués, sous couvert d’anonymat. Ils considèrent que cette affaire, politisée et entourée de zones d’ombre, met en cause leur compétence et salit leur image.
Les arrestations opérées rapidement après les affrontements et avant la mort du défunt n’ont touché qu’un groupe des antagonistes. Pourquoi pas l’autre ? Et pourquoi ces arrestations pour violences, et qui vont être suivies d’accusation grave requalifiée de « meurtre avec préméditation », ont touché des anciens prisonniers politiques de l’UNEM-Fès qui n’étaient pas présents le jour des affrontements tel que Mohamed Ghalout qui a coupé définitivement avec l’université de Fès ?
Les opérations de police se sont poursuivies au-delà de Fès, dans d’autres universités du pays, comme à l’université de Marrakech, où un groupe de criminels non identifié s’est attaqué aux militant(e)s de l’UNEM. C’est dans ce climat de peur et de terreur qui rappelle ce nouveau phénomène étrange dit « Tcharmil », secouant la société marocaine, que les ministres de l’Intérieur et de l’Education nationale ont décidé mardi 6 mai d’autoriser les interventions policières au sein des universités marocaines. Le « pompier pyromane » n’est-il pas en train de mettre le pays à feu et à sang pour justifier ses interventions musclées et son approche sécuritaire ?
Nous restons vigilants et nous mettons en garde les autorités marocaines contre cette escalade de violence et contre toute tentative de son exploitation pour venir à bout de tout mouvement de protestation populaire et pacifique. Assimiler les militant(e)s de l’UNEM, du mouvement 20-Février, du mouvement des diplômés chômeurs et les défenseurs des droits de l’Homme à de vulgaires criminels n’est pas acceptable. Nous refusons qu’ils soient victimes de procès non équitables, montés de toutes pièces, où ils sont généralement accusés à tort de « violences à l’encontre d’agents de l’État, rassemblements armés et non autorisés, destruction de biens publics, désobéissance, etc. »
L’ASDHOM continuera donc à défendre ces victimes d’atteinte aux droits qu’elle considère comme des prisonniers d’opinion en les proposant au parrainage dans le cadre de sa campagne de solidarité internationale lancée en 2012 (voir le site www.asdhom.org).
Nous consacrons le reste de ce point aux récentes arrestations et condamnations qui témoignent de la volonté des autorités marocaines de s’attaquer aux droits les plus élémentaires.

 Groupe UNEM-Fès : Suite aux affrontements violents du 24 avril 2014, sujet principal de ce point, plusieurs arrestations et enlèvements, suivis de procès avec de lourdes accusations, vont toucher les seuls militants de l’UNEM-Fès appartenant au courant la Voie Démocratique Basiste. Au total, 9 militants ont été arrêtés et placés à la prison locale Ain Kadous, portant ainsi le nombre de prisonniers de l’UNEM-Fès à 21. Il s’agit de Mohamed Ghalout, Omar Taybi, Mohamed Janati, Abderrazak Aârab, Belkacem Benâzza, Oussama Zantar, Abdennabi Chaoul, Yacine Lamsih et Zakaria Manhich. Brahim Lahboubi et la sœur de Yacine Lamsih sont poursuivis en liberté. A ceux-là s’ajoutent les douze (voir point précédent), déjà condamnés à 4 mois de prison ferme, et qui mènent une grève de la faim d’une semaine à partir du 29 avril pour dénoncer leurs conditions de détention et affirmer leur attachement à l’UNEM qui se bat contre la réforme qui prévoit, entre autres, l’instauration des droits d’inscription (2000 DH).

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Lire aussi :

http://solidmar.blogspot.fr/2014/05/universite-de-fes-qui-veut-demanteler.html

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