Par Abdellatif GueznayaDemainonline, 21/6/2015
Casablanca.- Abdellah El Hattach, le conseiller du président du conseil d’administration du groupe Massae Media, qui édite le quotidien Al Massae, a été victime hier, vers 22h40, d’une violente agression qui aurait pu mal finir.
Trois hommes, à l’allure sportive et à visage découvert, l’ont
attendu devant le 219 du boulevard d’Anfa à Casablanca, avant de se ruer
vers lui et quand il est sorti de l’immeuble où il rendait visite à une
collègue.
Les trois assaillants, qui l’ont attendu, selon un témoin, de 19h00 jusqu’à 22h40, étaient armés de battes de baseball.
Frappé violemment à la tête et aux membres supérieurs, durant
plusieurs minutes, El Hattach a perdu connaissance et est tombé par
terre. Après le départ de ses agresseurs, qui ont quitté tranquillement
les lieux sans se soucier des témoins, il a pu contacter des amis et des
collègues qui ont rapidement accouru.
Transporté à la clinique Al Andalous, les médecins ont diagnostiqué
un traumatisme crânien et la fracture des deux bras avec lesquels il
s’est servi pour se défendre. Selon une source médicale, l’agression
aurait pu être fatale à El Hattach, la victime souffrant de problèmes
cardiaques. Hier, une grosse tâche de sang était toujours visible sur
les lieux de l’agression.
Selon toute probabilité, l’agression n’aurait rien à voir avec un
crime de droit commun, puisque ce cadre supérieur du quotidien Al Massae n’a pas été cambriolé. On ne lui a rien pris, ni ses deux portables neufs ni son portefeuille.
« Les coups portés étaient vraiment terribles. Ce types sont venus pour le tuer, pas pour lui faire peur« , insiste Mustapha El Fanne, un journaliste d’Al Massae qui a été le premier arrivé sur les lieux.
Deux témoins oculaires, dont l’un, le gardien de voitures qui avait
repéré les agresseurs dès 19h00, ont indiqué à un reporter de Demain
qu’ils ont bien dévisagé les agresseurs d’Abdellah El Hattach. Et selon
une source policière, les témoignages oculaires des deux témoins ainsi
que les cheveux arrachés à l’un des agresseurs, que la police
scientifique a récupérés, sont autant d’éléments qui promettent « une résolution rapide du crime ».
Il n’empêche, ce n’est pas la première fois qu’un journaliste ou une
personnalité du monde de la culture sont agressés en pleine rue sans
qu’il y ait « résolution rapide du crime ».
Le directeur d’Al Massae, Rachid Niny, ainsi qu’un
ex-journaliste de ce quotidien, Abdelilah Sakhir, et l’ex-rescapé de
Tazmamart, Mohamed Marzouki (celui-là à Bruxelles) ont été violemment
agressés par des inconnus parlant marocain sans qu’on connaisse
aujourd’hui les noms de leurs agresseurs ou de leurs commanditaires.
De même, l’humoriste marocain Ahmed Snoussi, « Bziz » se plaint
depuis plusieurs mois de menaces de mort sans que le parquet, si prompt à
diligenter des enquêtes contre des journalistes et des dissidents, ne
daigne bouger le petit doigt.
Hier, certains journalistes présents à la clinique A Andalouss
étaient formels : l’agression d’El Hattach est un message qu’on envoie à
ceux qui seraient tentés d’évoquer des sujets sensibles en ces temps
incertains.
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