Communiqué
Secrétariat national, Rabat le 21 juin 2015
Secrétariat national, Rabat le 21 juin 2015
Tout notre soutien au peuple grec face à la
tyrannie des créanciers
Solidarité avec le peuple grec face contre le dictat des
créanciers
Souveraineté populaire, libérée de
l’endettement
Pour un
mécanisme citoyen pour l’audit de la dette la publique marocaine
Après cinq ans de politique
d’austérité un nouvel horizon se dessine en Grèce. Cinq ans de licenciements,
de baisses des salaires et des pensions de retraite, de démantèlement des
services publics et privatisation des secteurs publics. Le 25 janvier 2015, le
peuple grec a élu le parti Syriza à la tête de l’Exécutif. Ce parti composé
d’une coalition de mouvements et de courants de gauche opposés au programme libéral
dicté par la Troïka (FMI, BCE et UE).
Ces trois institutions se sont
appliquées à piller le pays pour sauver les banques privées françaises,
allemandes et grecques. La Grèce est devenue ainsi un des pays les plus
endettés dans le monde, avec une dette publique de 322 milliards d’euros, soit
177% de son PIB. Le poids de la dette va peser durant les quarante prochaines
années, c'est-à-dire jusqu’à 2054 ! sur le dos du citoyen grec.
La Grèce a été soumise à
des conditionnalités exceptionnelles et injustes par les créanciers. La Troïka
veille chaque trois mois sur le suivi de ces mesures. Ce trio s’est permis de
modifier les lois de ce pays, d’imposer
la réduction de 25% des salaires des travailleurs de plus de 25 ans et de 32% pour les salariés de
moins de 25 ans. La Troïka a obtenu des anciens gouvernements la baisse de 40%
des pensions de retraite, faisant basculé a moitié des retraités sous le seuil
de la pauvreté, le 13ème et 14ème mois dans le secteur
privé et public ont été supprimés, des hôpitaux ont été fermé, la TVA a été
augmenté à 23% sur la grande partie des produits, etc...
Le
parlement grec a créé en avril 2015 la Commission pour la vérité sur la dette
publique pour réaliser un audit global de la dette grecque. Cette commission avait
mission de réaliser un audit approfondi et rigoureux sur l’endettement de la Grèce depuis les
années 80 jusqu’à 2015, et particulièrement la période 2010-2015. Cette
commission se compose d’experts de divers domaines ainsi que de volontaires
venus de plusieurs pays. Eric Toussaint, porte-parole du Comité pour
l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM), a assuré la présidence
scientifique de cette structure. Ces missions ont été approuvées par le Parlement
hellénique : « Création d’une Commission spéciale du Parlement hellénique
en vue d’établir la vérité sur les causes de l’émergence et de l’accroissement
démesuré de la dette publique, d’auditer la dette et de promouvoir la
coopération internationale du Parlement grec avec le Parlement européen et les
Parlements d’autres pays ainsi qu’avec les organisations internationales qui
s’occupent de dette, ceci afin de stimuler la prise de conscience du problème
par la population grecque, la communauté internationale et l’opinion publique
internationale».
Le Commission a présenté au Parlement le 17 et 18 juin
son rapport préliminaire composé de neuf chapitres. Lors d’une séance plénière
et en présence de parlementaires progressistes venus des quatre coins de la
planète, le rapport a conclu que : « la Grèce ne doit pas payer cette
dette, du fait de son caractère illégal, illégitime et odieux. ». Le
service de la dette de ce pays est devenu un obstacle pour assurer le respect
minime des droits de l’homme. La Commission considère que la Grèce a été et est
toujours la victime d’une tentative de meurtre froidement préméditée par le
trio que sont le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne
et la Commission européenne. Cette attaque violente, illégale et immorale a été
réalisée avec l’assentiment et la complicité des États européens qui, au lieu
de servir et défendre l’intérêt généra, dettel, ont préféré se mettre au service des
banques et des intérêts particuliers d’une minorité.
Les
expériences de l’audit de la dette se multiplient dans plusieurs régions dans
le monde. Elles se réunissent autour d’un même objectif : Fonder les bases
de l’annulation de la dette. Le réseau CADTM international assure un rôle
historique dans ces dynamiques à travers la présentation d’expériences, de
propositions et de revendications pour atteindre la libération de l’emprise de
la dette. Notre réseau avait été présent lors de l’audit de la dette de
l’Equateur, une initiative du président Rafael Correa en 2007. Au Paraguay, une
expérience similaire avait été promue par le président Fernando Lugo en 2008.
En Europe, plusieurs initiatives ont été lancées à partir de 2010 en Belgique,
Espagne, France, Grèce et Portugal. Au Brésil, le CADTM a été aussi partie
prenante d’une commission parlementaire pour l’audit de la dette en 2011 et en
2013. En Tunisie, une campagne internationale pour l’annulation de la dette
odieuse a été lancée début 2011. En Argentine, le CADTM contribue également
pour mettre en place une commission d’audit suite à l’adoption d’une motion au
sein du parlement en septembre 2014. Enfin, en Grèce, le CADTM est impliqué
fortement dans la Commission vérité dès avril 2015.
ATTAC
Maroc, qui assure la co-gestion du secrétariat international du réseau CADTM
international, suit avec intérêt le travail accompli par la Commission
d’investigation sur la vérité de la dette grecque et spécialement l’effort
énorme fourni par nos camarades du CADTM.
Notre association annonce ce
qui suit:
Notre solidarité totale avec le peuple grecque
pour se libérer de la tyrannie des créanciers.
Notre soutien au travail de la Commission et
nous lançons un appel à tous les mouvements et organisations de lutte dans le
monde pour soutenir leur combat.
Notre soutien à toutes les formes de solidarité
avec le peuple grec pour pousser l’actuel gouvernement à annoncer la suspension
du paiement de la dette et l’annulation des partis illégitimes, illégales,
insoutenables et odieuses. C’est la voie pour sortir la Grèce de la crise
et aux peuples de se libérer de la
dictature de la dette.
Nous appelons à:
·
La création d’un Comité pour l’audit de la
dette publique marocaine, avec la participation d’organisations de lutte
ouvrière, de jeunesse, de femmes, de syndicats, de partis de gauche, d’organisations
des droits de l’homme et des diplômés chômeurs. Cette instance élargie devra
compter des économistes, des juristes, des parlementaires, etc…Cette instance sera
l’expression populaire qui paie le prix
de l’endettement. Ce comité bénéficiera de la contribution d’expertise
internationale dans ce domaine.
·
La suspension du paiement du service de la dette
et le gel des intérêts
·
L’annulation de la dette qualifiée d’illégitime,
illégale, odieuse ou insoutenable par les résultats de l’audit.
Secrétariat national, Rabat le 21 juin 2015
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