Le journaliste Omar El Mouzaine, correspondant de notre confrère Goud à
Fès et spécialisé dans les affaires criminelles locales comparait lundi
22 juin devant le tribunal de première instance de Fès.
Ce jeune journaliste âgé de 24 ans est poursuivi en état de liberté pour « outrage à fonctionnaires publics à travers des écrits et atteinte à leur honneur et non respect dû à leur autorité » ainsi que pour « publication de fausses informations de mauvaise foi », conformément à l’article 263 du code pénal et à l’article 42 du code de la presse.
Il risque entre un mois et un an de prison.
Dans une lettre, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM)
avait demandé l’abandon des charges et la séparation du code pénal et
celui de la presse. Mais comme il l’a fait de manière assez molle, ce
n’est pas sûr qu’il soit écouté.
El Mouzaine assure avoir subi un très long interrogatoire qui a duré
trois jours au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ),
dont le siège est à Casablanca et qui dépend du ministre de la justice
et des libertés (sic). C’était en 2013 et le journaliste avait été
convoqué sur la base d’une plainte déposée par Mohammed Hammouchi, chef de la police judiciaire de la ville de Fès.
Selon le journaliste, le chef de la PJ l’accuse de « publier de
fausses informations dans l’intention de semer la terreur au sein de la
population et de saper le moral des fonctionnaires de la Direction
générale de la sécurité nationale (DGSN)« .
Si de simples articles de presse sapent le moral des fonctionnaires
de la DGSN, alors nos vaillants policiers devraient songer à changer de
métier. Peut-être devenir journalistes ?
Omar pense que la police de Fès veut, à travers ce procès faire taire
les lanceurs d’alertes, les associations locales et les citoyens qui
dénoncent la dégradation de la situation sécuritaire dans leur ville
dont certains quartiers se sont transformés en zone de non droit. Il
affirme avoir été menacé par une personne se présentant comme étant
l’intermédiaire d’un « très haut responsable sécuritaire local ».
Notre confrère a beaucoup de soucis à se faire. Avec Mohamed Hassad à la tête du ministère de l’intérieur et Abdellatif Hammouchi
à la tête de toutes les polices civiles, secrètes et pas secrètes, du
régime, les Marocains goûtent, comme ils le font depuis toujours, à l’État policier.
Demain
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