Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé vendredi
les protagonistes du conflit au Sahara occidental à "redoubler d’efforts
pour négocier une solution politique", quelques semaines après une
tournée de son émissaire dans la région.
Dans un rapport transmis
vendredi au Conseil de sécurité en prévision du renouvellement annuel du
mandat de la Minurso (Mission de l’ONU au Sahara occidental), M. Ban
invite le Maroc et le Front Polisario à "dialoguer sérieusement" avec
son émissaire personnel Christopher Ross.
Celui-ci a effectué en
février et mars une tournée qui l’a mené à Rabat, dans les camps de
réfugiés sahraouis, à Alger et à Nouakchott, et qui représentait son
premier déplacement dans la région depuis un an.
Le Maroc s’est
engagé à soutenir les efforts de médiation de M. Ross, auquel Rabat
avait un temps retiré sa confiance en 2012 en l’accusant de
"partialité". Le Polisario a aussi réaffirmé qu’il était disposé "à
coopérer" avec l’ONU.
"Manque de progrès"
"Je réitère mon appel aux parties (..) à redoubler d’efforts pour négocier une solution politique mutuellement acceptable, qui permette une auto-détermination pour la population du Sahara occidental", écrit M. Ban dans ce rapport dont l’AFP a eu copie. Mais il reconnait le "manque de progrès" des discussions.
Le
Sahara occidental est une ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc
mais revendiquée par des indépendantistes (le Polisario). Rabat propose
une large autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire de
moins d’un million d’habitants, tandis que le Polisario, soutenu par
Alger, réclame un référendum d’autodétermination.
"Il est trop tôt, ajoute M. Ban, pour dire si la nouvelle approche choisie" par M. Ross –qui combine contacts bilatéraux et navettes diplomatiques mais sans négociations directes– "portera ses fruits". "40 ans après le début de ce conflit (..) rien ne justifie de maintenir le statu quo", affirme-t-il.
"Frustration croissante…"
M.
Ban souligne que "la frustration croissante parmi les Sahraouis et
l’expansion des réseaux criminels et extrémistes dans la région
Sahel-Sahara présentent des risques accrus pour la stabilité et la
sécurité de la région". Un règlement au Sahara occidental "diminuerait
ces risques".
Le rapport réitère les appels à "améliorer la
coopération" en matière de droits de l’homme, notamment en facilitant la
visite d’experts de l’ONU sur place.
Il salue aussi "les mesures
positives prises par le Maroc", en particulier l’adoption d’un nouveau
code de justice militaire et l’adhésion au Protocole optionnel de la
Convention contre la torture.
Rabat avait critiqué le précédent
rapport de M. Ban en avril 2014, refusant l’élargissement du mandat de
la Minurso à la surveillance des droits de l’homme.
Le Conseil
avait finalement adopté une résolution modérée qui n’instaurait pas de
mécanisme de contrôle. La Minurso, dont le mandat arrive à échéance le
30 avril, est actuellement essentiellement chargée de surveiller un
cessez-le-feu conclu en 1991.
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