Le Conseil de l’Europe dénonce dans un rapport le traitement des migrants irréguliers en Espagne, et en particulier dans les enclaves de Sebta et Melilia.
Des critiques à la fois sur les pratiques et sur la législation. Dans son rapport publié ce 9 avril,
le Comité anti-torture du Conseil de l’Europe dénonce le traitement des
migrants qui arrivent dans l’enclave espagnole de Melilia.
L’organisme se dit « préoccupé » par la nouvelle loi adoptée le 26 mars en Espagne qui légalise la pratique de l’éloignement forcé des migrants en situation irrégulière
sans les avoir identifiés au préalable ni avoir évalué leurs besoins.
Cette pratique, déjà existante, est en effet contraire à la convention
de 1951 relative aux réfugiés. Lors de l’adoption de cette loi, Mehdi
Alioua, président du Groupe anti-raciste d’accompagnement et de défense
des étrangers et migrants (Gadem), nous expliquait qu’il s’inquiétait du
sort réservé aux migrants en Espagne : « Cette loi est contraire aux engagements internationaux de l’Espagne donc qu’est-ce qui lui empêche d’en violer d’autres ? », s’interrogeait-t-il, parlant « d’une fuite en avant vers un système répressif ».
Le rapport accuse aussi l’Espagne de laisser les autorités marocaines
entrer sur le territoire européen pour appréhender les migrants « en dehors de tout cadre légal ». Il recommande « qu’aucun étranger ne soit remis à ces forces en raison des risques de mauvais traitements », faisant référence à des personnes qui assurent avoir été victimes de la violence de la police marocaine, «
comme des coups de pied, des coups de bâton et de branches d’arbre,
après leur arrestation par les FAM à l’intérieur des clôtures
frontalières situées sur le territoire espagnol ».
Le rapport évoque aussi la violence exercée par les autorités
espagnoles, en faisant référence à l’événement qui a eu lieu le 15
octobre 2014. Des images vidéo montraient un migrant en situation
irrégulière recevant au moins huit coups de matraque assénés par des
agents de la Guardia Civil alors qu’il descendait de la clôture; il a
été, par la suite, menotté et reconduit au Maroc par des agents de la
Guardia Civil malgré son apparente immobilité.
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