Madrid pourrait tout simplement enterrer le dossier des poursuites de sécuritaires marocains
Il n’y aura pas de crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Madrid aurait accepté de ne pas transmettre la demande du juge Pablo Ruz à Interpol. En 2007, la France de Sarkozy avait pris la même décision dans le dossier Mehdi Ben Barka.Madrid joue la carte de l’apaisement. Malgré l’affaire Pablo Ruz, l’axe Rabat-Madrid fonctionne bien, montrant même une résilience à toute épreuve. « La saisie du juge des autorités judiciaires de son pays pour des poursuites de onze hauts responsables sécuritaires marocains pourrait connaitre le même sort que les mandats d’arrêts lancés en octobre 2007, par son homologue français, Patrick Ramël, en charge de l’enquête sur l’assassinat de l’opposant Mehdi Ben Barka », nous confie une source aux Affaires étrangères. Les fameux ordres d'interpellation de cinq ressortissants marocains ne sont jamais arrivés à destination, à savoir Interpol.
« Le gouvernement Mariano Rajoy ne serait pas disposé à exaucer le dernier souhait de Ruz visant à transmettre tout le dossier à la direction d’Interpol. José Margallo et Salaheddine Mezouar auraient convenu de tourner rapidement cette sombre page », ajoute la même source. Les intérêts capitaux avec le Maroc devraient prendre le dessus sur « le saut d'humeur » de la part du magistrat.
Un baroud d’honneur ?
Le 11 avril, le Bulletin officiel espagnol publiait une décision inattendue, mettant fin brutalement à la mission de Ruz au tribunal de l’Audience Nationale après cinq ans d’exercice, alors que le mois n’est pas encore terminé. Son successeur, José Antonio de La Mata, assumera ses nouvelles fonctions au début de la semaine prochaine. Pablo Ruz est pressenti pour occuper le poste de juge d’instruction dans un tribunal de la région de Madrid.
« La demande des poursuites contre les sécuritaires marocains serait juste un baroud d’honneur avant son départ. En février, il avait adressé une requête au ministre de la Justice Mustapha Ramid, pour autoriser une commission rogatoire en vue de collecter plus d’informations sur les lieux de résidence de certains mis en cause. Une demande qui avait essuyé une fin de non-recevoir de la part du PJDiste. En 2008, Rabat avait rejeté une requête identique exprimée par le juge Baltazar Garzon sur ce même dossier.
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