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Mohamed Salem Ouald Salek, chef de la diplomatie sahraouie : «Crans Montana à Dakhla est une violation du droit international»
Par Hacen Ouali, El Watan, 4/2/2015
La tenue du Forum de Crans Montana à Dakhla, ville sahraouie occupée,
est une violation du droit international», a accusé le chef de la
diplomatie de la RASD, Mohamed Salem Ould Salek, hier à Alger lors d’une
conférence de presse.
En invitant le Forum économique à tenir sa prochaine session — 12, 13
et 14 mars prochain — dans la ville de Dakhla, le Maroc «cherche à
légitimer son occupation. Une autre manœuvre pour imposer le fait
accompli colonial», a encore dénoncé le chef de la diplomatie sahraouie.
Le Maroc cherche à légitimer la colonisation
«Le Maroc est libre d’organiser ce forum à Rabat ou à Casablanca, mais
pas à Dakhla, nous n’accepterons jamais cela», a fait savoir M. Ould
Salek.Le ministre sahraoui s’est réjoui, par ailleurs, de la position de
l’Union africaine qui appelle au boycott de ce forum.
Pour rappel, l’Union africaine a convié lors de son sommet, tenu la
semaine en cours, les États membres à ne pas participer au forum.
«Nous, chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine lançons un
appel aux États membres de l’UA, à la société civile et à toutes les
organisations pour qu’ils ne participent pas à ce forum prévu dans la
ville occupée de Dakhla», a fait savoir l’organisation africaine.
L’Union africaine a, par la même occasion, saisi officiellement
l’organisateur suisse l’invitant à «annuler cette manifestation qui
viole le droit international et qui peut provoquer des affrontements
entre les deux parties en conflit avec le risque d’impacter négativement
les efforts de la paix menés par l’ONU et l’Union africaine».
Les pays africains amis de la République sahraoui démocratique se sont
engagés à organiser plusieurs manifestations dans les territoires
sahraouis libérés pour contrecarrer l’initiative marocaine. Le ministre
sahraoui qui est revenu justement du sommet de l’UA, a profité de son
passage à Alger pour déclarer qu’il «est temps que la communauté
internationale applique la légalité internationale et fasse appliquer
les résolutions de l’ONU concernant le conflit sahraoui», a interpellé
le responsable de la RASD.
Il a également insisté sur l’urgence de la tenue d’un référendum
d’autodétermination. «Le peuple et le gouvernement sahraouis
attendaient de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le
Sahara occidental, Christopher Ross, et du Conseil de sécurité
d’accélérer l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara
occidental en toute transparence, liberté et démocratie et en fixant
une échéance pour la tenue du référendum d’autodétermination», a indiqué
Ould Salek.
Et c’est en ce sens que Mohamed Salem Ould Salek a rappelé la
responsabilité historique et administrative de l’Espagne, mais également
celle de la France en tant que «grand pays» qui pèse sur le dossier
sahraoui.
«La France est appelée, en tant que grand pays, à jouer un rôle positif
et constructif allant dans le règlement du conflit sahraoui. S’aligner
sur la politique d’agression marocaine est contraire aux intérêts
stratégiques du Maghreb et aussi à ceux de la France», a reproché le
dirigeant sahraoui.
Le statu quo dans lequel est maintenu le dossier sahraoui depuis au
moins le cessez-le-feu en 1991 «a atteint ses limites», a tancé Ould
Salek. Dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental est sous
occupation marocaine depuis 1975.
Le Front Polisario, qui a libéré le pays de l’occupant espagnol, a
continué la lutte armée pour l’indépendance jusqu’à ce que le Maroc de
Hassan II soit contraint à accepter un cessez-le-feu qui devait conduire
à un référendum d’autodétermination.
Une promesse vite remise en cause par la partie marocaine qui, depuis, s’oppose à toute solution juste et durable.
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