Par Ristel Tchounand, yabiladi, 4/2/2015
Finalement expulsés de leur domicile (locataires depuis près
de 50 ans) en décembre dernier après un appel vain à la protection du
roi, Shalom Abdelhak et son épouse préparent actuellement leurs bagages
pour finir leurs jours en Israël. La société civile s’indigne face au
traitement réservé à ce vieux couple ainsi qu’à une « centaine de
familles musulmanes et juives » du royaume et réitère leur SOS au
monarque.
« Le départ pour Israël est prévu demain », jeudi 5
février, confie à Yabiladi Mohamed Moutazaki, membre d’un collectif qui
lutte contre la mafia immobilière au Maroc. Voilà donc ce qu’a décidé la
famille de Shalom Abdelhak, cet octogénaire expulsé en
décembre dernier avec son épouse de leur appartement casablancais
qu’ils louaient depuis près de 50 ans. Ce sont leurs neveux résidant en
Israël qui sont arrivée au Maroc pour les faire voyager.
Le couple avait pourtant sollicité la protection du roi en novembre dernier au moment où la menace d’expulsion pesait encore. Depuis qu'ils ont été mis à la rue, l'homme et sa femme séjournent dans un studio appartenant à la communauté juive de Casablanca, totalement dépossédés de leurs biens. « Leurs affaires ont été vendues aux enchères alors qu’ils n’étaient même pas présents », indique M. Moutazaki soulignant que lors de l’expulsion, M. Abdelhak aurait été « maltraité par les policiers qui l’ont empêché de voir ses affaires avant de quitter la maison ». Il précise également la présence d'« une vingtaine de policiers » lors de cette « opération musclée ».
L’expulsion n’était pas autorisée
Le Collectif, qui se veut représentatif de la société civile, dénonce cette façon de procéder. « Nous déplorons cette manière de procéder qui ne prend pas en considération l’aspect social. On expulse un vieux de près de 90 ans pour qu’il aille où ? », s’interroge M. Moutazaki, déplorant qu’alors que Shalom Abdelhak payait régulièrement son loyer depuis près d’un demi-siècle, « il finit sa vie jeté à la rue, sans aucune alternative ».
Ce qui fâche davantage les membres de la société civile c’est l’irrégularité avec laquelle la société propriétaire de l’immeuble a agi. « La commune a remis deux documents, le premier à la société autorisant la démolition de l’immeuble et le deuxième aux habitants attestant que l’autorisation de démolition n’implique pas l’expulsion des habitants et qu'elle n'a jamais autorisé cela », explique à Yabiladi Me Khalid Kbili, avocat de M. Abdelhak qui dit donc relever « une contradiction » dans ces documents. Sur cette base, il a déposé deux requêtes auprès de la justice, pour notamment lancer en référé une procédure de rétraction. Visiblement, ces documents - dont Yabiladi détient les copies - confirment la mainmise d'une "mafia" dans cette affaire. « La procédure de rétraction est très stricte. Si je n’avais pas ces documents, je ne l’aurai pas engagée », explique l’avocat, convaincu que cela devrait suffire – au regard de la loi – pour rendre justice à cette famille meurtrie.
« Les autorités ne doivent pas laisser partir un Marocain de cette manière »
Ce qui préoccupe actuellement les acteurs de la société civile, c’est le fait que le Maroc laisse partir dans ces conditions un homme aussi âgé. « Ce n’est pas normal qu’un Marocain doive s’expatrier en Israël de cette manière. Nous refusons que les autorités permettent cela », dit-il avant d’ajouter : « nous nous adressons à Sa Majesté le roi, que Dieu le protège, pour qu’il réponde à la volonté de M. Abdelhak et son épouse de rester dans le pays de leurs ancêtres pour la fin de leurs jours ».
L’appel est donc à nouveau lancé, un peu tardivement peut-être, puisque le vol du couple est prévu ce jeudi. Mais beaucoup d’autres Marocains pourraient bénéficier d’une réponse positive. Surtout que selon le Collectif, une « centaine de familles musulmanes et juives » seraient actuellement victimes d'une "mafia" immobilière.
Le couple avait pourtant sollicité la protection du roi en novembre dernier au moment où la menace d’expulsion pesait encore. Depuis qu'ils ont été mis à la rue, l'homme et sa femme séjournent dans un studio appartenant à la communauté juive de Casablanca, totalement dépossédés de leurs biens. « Leurs affaires ont été vendues aux enchères alors qu’ils n’étaient même pas présents », indique M. Moutazaki soulignant que lors de l’expulsion, M. Abdelhak aurait été « maltraité par les policiers qui l’ont empêché de voir ses affaires avant de quitter la maison ». Il précise également la présence d'« une vingtaine de policiers » lors de cette « opération musclée ».
L’expulsion n’était pas autorisée
Le Collectif, qui se veut représentatif de la société civile, dénonce cette façon de procéder. « Nous déplorons cette manière de procéder qui ne prend pas en considération l’aspect social. On expulse un vieux de près de 90 ans pour qu’il aille où ? », s’interroge M. Moutazaki, déplorant qu’alors que Shalom Abdelhak payait régulièrement son loyer depuis près d’un demi-siècle, « il finit sa vie jeté à la rue, sans aucune alternative ».
Ce qui fâche davantage les membres de la société civile c’est l’irrégularité avec laquelle la société propriétaire de l’immeuble a agi. « La commune a remis deux documents, le premier à la société autorisant la démolition de l’immeuble et le deuxième aux habitants attestant que l’autorisation de démolition n’implique pas l’expulsion des habitants et qu'elle n'a jamais autorisé cela », explique à Yabiladi Me Khalid Kbili, avocat de M. Abdelhak qui dit donc relever « une contradiction » dans ces documents. Sur cette base, il a déposé deux requêtes auprès de la justice, pour notamment lancer en référé une procédure de rétraction. Visiblement, ces documents - dont Yabiladi détient les copies - confirment la mainmise d'une "mafia" dans cette affaire. « La procédure de rétraction est très stricte. Si je n’avais pas ces documents, je ne l’aurai pas engagée », explique l’avocat, convaincu que cela devrait suffire – au regard de la loi – pour rendre justice à cette famille meurtrie.
« Les autorités ne doivent pas laisser partir un Marocain de cette manière »
Ce qui préoccupe actuellement les acteurs de la société civile, c’est le fait que le Maroc laisse partir dans ces conditions un homme aussi âgé. « Ce n’est pas normal qu’un Marocain doive s’expatrier en Israël de cette manière. Nous refusons que les autorités permettent cela », dit-il avant d’ajouter : « nous nous adressons à Sa Majesté le roi, que Dieu le protège, pour qu’il réponde à la volonté de M. Abdelhak et son épouse de rester dans le pays de leurs ancêtres pour la fin de leurs jours ».
L’appel est donc à nouveau lancé, un peu tardivement peut-être, puisque le vol du couple est prévu ce jeudi. Mais beaucoup d’autres Marocains pourraient bénéficier d’une réponse positive. Surtout que selon le Collectif, une « centaine de familles musulmanes et juives » seraient actuellement victimes d'une "mafia" immobilière.
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