COMMUNIQUÉ
Les associations et organisations des droits humains organisent une
conférence de presse le lundi 24 novembre, au siège central de
L ’Association
Marocaine des Droits Humains.
Dans le
cadre de sa campagne de plaidoyer, pour expliquer les raisons et
les motifs qui les ont obligé à boycotter le Forum Mondial des Droits de
l’Homme ; et afin d’éclairer l’opinion publique sur les violations
commises à leur encontre, les associations et organisations des droits humains
ont décidé d’organiser une conférence de presse le lundi 24 novembre, à
10 H au siège central de l’AMDH à RABAT (avenue Hassan II, rue AGUENSOUS, Im.
6 près de auto-hall).
Ce communiqué tient lieu d’invitation à :
· La
presse écrite et électronique;
· Les
chaines de télévision nationales et étrangères;
· Les
agences de presse;
· Les
attachés de presse auprès des ambassades;
· Les
organisations des droits humains, et de la société civile.
Mesdames et messieurs
les représentant(e)s des organismes de presse et des moyens de communication,
Mesdames et messieurs les représentant(e)s du corps diplomatique,
Chers ami(e)s représentant des organismes des droits humains, syndicaux et associatifs présent(e)s.
Au nom des associations et organisations ayant boycotté ou annoncé
leur non-participation aux travaux du Forum mondial des droits de l’homme, j’ai
le plaisir de vous souhaiter la bienvenue et de vous remercier pour avoir
répondu à notre invitation et être présents à cette conférence de presse à
travers laquelle nous souhaitons mettre la lumière sur les motifs et les
raisons qui nous ont amené à prendre la décision de le boycotter ou ne pas y
participer.
Comme vous le savez, le Maroc hébergera la seconde édition du
Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech du 27 au 30 novembre 2014, dans
un contexte national caractérisé par des restrictions sans précédents sur les
libertés publiques, les droits humains et sur un nombre d’associations des
droits humains ; dans ce contexte, le ministère de l’Intérieur a interdit
à ces associations de tenir leurs réunions, d’organiser leurs activités et d’utiliser
les espaces publics comme il a interdit à d’autres de créer leurs
associations ; en outre, des sentences sévères d’emprisonnement ont été
prononcées à l’encontre d’artistes, de journalistes, d’étudiants, de chômeurs,
de défenseurs des droits humains et de citoyens opposés aux orientations
officielles ; de même, des magistrats ont été révoqués et harcelés. D’autre
part, les préparatifs du Forum ont connu des dysfonctionnements majeurs visant
l’élimination et la marginalisation des propositions des associations défendant
les droits humains et/ou à les contourner.
En dépit de cela, certaines associations des droits humains et de
la société civile ont fait montre de leur bonne foi vis-à-vis des activités du
Forum mondial afin de proposer les principaux problèmes de la réalité des
droits humains au Maroc ; cependant, les préparatifs de cette
manifestation ont confirmé concrètement que l’approche adoptée par les
organisateurs vise à faire prévaloir le point de vue officiel faisant et à
écarter les positions des associations des droits humains qui adoptent des
points de vue critiques quant à la situation des droits humains au Maroc.
Les associations signataires de cette déclaration qui ont annoncé
l’annulation de leur participation et leur boycott du Forum estiment que :
-
Les organisateurs s’attachent uniquement à la participation
formelle des associations des droits humains sans tenir compte de leurs
propositions et de leurs projets en plus de la désinformation intentionnelle,
l’absence de transparence concernant les programmes et la gestion, le refus de
l’Etat de répondre à leur requête d’assainir le climat des droits humains et de
prendre les initiatives nécessaires pour créer une atmosphère de confiance avant
la tenue du Forum ; en fait, l’Etat persévère intentionnellement à paralyser
les défenseurs des droits humains.
-
L’Etat tente de vider le Forum de son contenu originaire des
droits humains et interdire aux associations de se pencher sur les problèmes
fondamentaux se rapportant à la situation et aux questions des droits humains
dans toutes leurs dimensions sous prétexte de la nécessité de se contenter du
traitement de ce qui est de nature internationale et non locale.
-
Les déclarations irresponsables du ministre de l’Intérieur,
monsieur Mohamed Hassad, contre les associations des droits humains et les
organisations de la société civile de recevoir des fonds de parties extérieures
et de les considérer comme des entités hostiles au Maroc et au service
d’agendas étrangers ; ces déclarations constituent une attaque sans
précédents contre la société civile ce qui porte préjudice à l’action
associative et des droits humains et entre dans le cadre d’un plan autoritaire
qui vise à donner le coup de grâce aux droits et aux libertés fondamentales au
Maroc en avançant comme prétexte la lutte contre les menaces terroristes.
-
L’Etat a exprimé officiellement sa volonté d’interdire aux
associations des droits humains et aux organisations opposées à l’orientation
officielle d’utiliser les salles publiques ce qui constitue une atteinte grave
aux droits humains et aux libertés d’expression, d’organisation et de
rassemblement et un avertissement selon lequel le Maroc revient vers le passé
des violations graves des droits humains.
-
L’interdiction intentionnelle et illégale de plus de 70 activités
des droits humains et médiatiques par le ministère de l’Intérieur avant
l’organisation du Forum ; il s’agit des associations œuvrant pour la
diffusion de la culture et l’éducation aux droits humains dont Amnesty
International, l’Association Marocaine des Droits Humains, la Ligue Marocaine
pour la Défense des Droits de l’Homme, l’Association Freedom Now, le Centre Ibn
Rochd des études et communication, l’Association pour le Contrat Mondial de l’Eau,
ATTAC Maroc, l’Association Marocaine des Droits Numériques … ce qui montre une
tentative pour mettre un terme à l’action des droits humains et médiatique
indépendante, d’induire en erreur l’opinion internationale et d’imposer
l’approche officielle des droits humains.
-
L’Etat continue à priver certaines associations (Association ATTAC
Maroc, Association Freedom Now, l’Association marocaine des droits numériques
…) de déposer le dossier juridique en violation grave de la Constitution et du
Code régissant les organisations.
-
Pendant qu’il héberge le Forum mondial des droits de l’homme, l’Etat
marocain s’efforce de « normaliser », d’implanter la réalité de cet
autoritarisme et de régresser quant aux libertés publiques.
Pour tout ce qui précède et eu égard à ce qui a été évoqué, nous
considérons que le troisième objectif opératoire souligné lors des deux
rencontres nationale et internationale en juin 2014 à Casablanca qui prescrit
« l’accélération du rythme des réformes en matière des droits humains
surtout au niveau du pays d’accueil du Forum mondial des droits de
l’homme » sur lequel ont insisté les deux communiqués émis par les deux
rencontres consultatives et l’improvisation , le manque de transparence dans
les préparatifs du Forum sont des motifs et des raisons qui pusse au boycott du
Forum et à la non-participation à ses travaux.
Les organisations
signataires :
-
La Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme,
-
L’Association marocaine des droits humains,
-
L’Association pour le contrat mondial de l’eau, (ACME – Maroc)
-
ATTAC Maroc,
-
L’Observatoire amazigh pour les droits et les libertés,
-
Le Comité des droits humains d'Al Adl Wal Ihsane (Justice et
Bienfaisance),
-
La Coordination du Mouvement du 20 février – Rabat,
-
L’Association Freedom Now.
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