Un rapport publié en 2012, par le Boston Consulting Group,
révèle que plus de trente pour cent (30%) des avoirs détenus par de
riches familles marocaines, se trouve, pour l’essentiel, dans des
banques suisse et britanniques, ce qui place le Maroc au deuxième rang
des pays d’Afrique du Nord, après la Tunisie, dans le domaine de la
fuite des capitaux et en bonne place, parmi les pays exportateurs de
leur fortune, comme le Koweït, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et
le Liban.
L’étude s’est appuyée sur a été publiée dans les résultats sur les
données liées à l’industrie mondiale de la gestion de patrimoine, et la
taille actuelle des marchés financiers, de la taille et de la richesse
et des biens à l’étranger, ainsi que les résultats des niveaux de
grandes institutions.
Lors d’une interview sur Al Arabia.net, Abdelkhaleq Touhami,
enseignant à l’Institut National de Statistique et d’Economie Appliquée
(INSEA) a expliqué cette tendance par l’inquiétude que nourrissent les
grandes fortunes marocaines pour les quinze à vingt prochaine années et
en raison de l’assujettissement des transferts de fonds vers
l’étranger, à un strict contrôle de l’Office des changes. Un contrôle
qui pousse les riches à transférer leurs avoirs vers les banques
européennes, afin de couvrir, entre autres dépenses, d’éventuels frais
d’hospitalisation, d’études de leur progéniture ou de tourisme.
Touhami a également expliqué que la fuite des capitaux a conduit à
une hémorragie de l’épargne. Des capitaux qui profitent aux
investissements à l’étranger et qui font cruellement défaut au Maroc.
Fouad Beriah , analyste financier a estimé,
pour sa part, que la fuite des capitaux, faisait perdre, chaque année,
des millions de Dollars au pays, avant d’évoquer le chiffre de quarante
et un milliards perdus entre 1970 et 2008. Il a attribué cette tendance
au manque de confiance en l’économie du pays, mais également à la
volonté des grandes fortunes de s’émanciper d’un certain nombre de
contraintes qu’ils considèrent comme une entrave à la liberté de
circulation de leurs avoirs.
L’analyste a évoqué les différents stratagèmes mis en place pour
aider à la fuite des capitaux, dont la création de sociétés et
d’entreprises fictives, précisant que les autorités douanières
n’interceptaient qu’une infime partie des fonds qui fuient le
territoire.
Un rapport publié, il y a quelques temps, par Global Financial Integrity avait
déjà publié un rapport affirmant que l’évasion fiscale constituait
entre soixante (60) et soixante-cinq (65) pour cent des quarante et un
(41) milliards de dollars qui ont fuité vers les banques suisses,
britanniques ou autres.
Le même rapport soutient que les capitaux détournés suffiraient à
éponger la dette du Maroc ou à réaliser des centaines d’écoles et
d’hôpitaux et poursuit en accusant les pays occidentaux de contribution à
cette hémorragie, par le biais de systèmes financiers qui encouragent
le secret bancaire, les comptes anonymes et les sociétés écran.
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