Le maire de Corbeil-Essonnes Jean-Pierre Bechter, successeur et homme à tout faire de l’industriel et sénateur français Serge Dassault,
a été déféré hier vendredi à Paris en vue de sa mise en examen dans une
enquête sur des achats de votes présumés. Bechter a été présenté au
juge en état d’arrestation.
L’élu était en garde à vue depuis mercredi dans les locaux de la
division nationale des investigations financières (DNIF), dont le siège
est à Nanterre (Hauts-de-Seine). Bechter est soupçonné d’avoir bénéficié
d’achat de votes présumés, et il risque une mise en examen pour
blanchiment et corruption. Sous la pression policière, l’élu risque de « chanter »,
c’est-à-dire de balancer tout et de révéler certaines vérités pas très
reluisantes pour l’ambassade du Maroc à Paris, devenue une dépendance
policière.
Car c’est Bechter qui, dans une conversation téléphonique mise sur
écoutes par la police, a révélé que le second de l’ambassade du Maroc à
Paris, Riad Ramzi, avait promis à Dassault de faire en sorte que la police marocaine « s’occupe » de trois habitants de Corbeil-Essonnes, dont deux citoyens marocains, durant un déplacement qu’ils allaient effectuer au Maroc.
« S’occuper » dans le jargon diplomatico-barbouzard signifie
arrestation abusive, incarcération, et comme c’est souvent le cas,
torture chez nos amis de la DST, la police politique, dans la nouvelle prison secrète de Aïn Aouda, dans la banlieue de Rabat.
Maintenant, si les autorités marocaines ne font pas pression sur
leurs copines françaises pour obtenir une « bonne décision » de justice
comme celle, récente, du Conseil d’Etat dans l’affaire Dieudonné, il est
probable que le parquet de Paris demande à Rabat de lever l’immunité
diplomatique de Riad Ramzi pour l’interroger.
Et comme tout le monde sait que le diplomate-barbouze fait partie de
l’entourage royal (de deuxième classe, il est vrai, la première classe
c’est El Himma, Mansouri et compagnie), il n’est pas certain que le ministère des affaires étrangères le consente.
Il ne restera alors plus au Maroc qu’à rappeler son diplomate à
l’administration centrale ou le nommer dans un pays autre que l’Union
européenne.
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Mohamed Jaite
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Mohamed Jaite
"Des
voix s’élèvent pour favoriser l’ouverture d’une enquête sur le rôle de
l’ambassade marocaine à Paris. Dans une lettre conjointe, deux sections
de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) basées en France
ont demandé l’ouverture « urgente d’une enquête indépendante sur
l’implication de l’ambassade du Maroc à Paris dans la préparation d’une
séquestration de deux citoyens franco-marocains »."
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