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samedi 18 janvier 2014

Comment le roi Mohammed VI a vendu le Maroc aux richissimes monarques du Golfe

Par Sonia Baker, 18/1/2014

Mohammed VI ne recule devant rien pour séduire ses bailleurs de fonds. D. R.
             Mohammed VI ne recule devant rien pour séduire ses bailleurs de fonds. D. R.
 
Une transaction foncière entre une famille princière saoudienne et un promoteur immobilier marocain révèle au grand jour l’achat massif de terres et de biens immobiliers, opéré par les Al-Saoud au cours de ces quinze dernières années au royaume chérifien. La vente aux enchères d’un terrain de 93 hectares à proximité d’Agadir, lancée par les héritiers du prince Sultan Ben Abdelaziz Al-Saoud, a permis aux Marocains de découvrir le pot aux roses. 
Ce défunt prince saoudien, grand amoureux du faste et des soirées rythmées marocaines, avait acquis d’innombrables propriétés et des biens immobiliers et fonciers au Maroc à des prix attractifs, grâce à ses relations intimes avec le roi Mohammed VI qui lui facilitaient tout. Au bout d’une dizaine d’années, il détenait l’un des parcs immobiliers les plus importants du pays et des propriétés foncières à perte de vue. Il y disposait des palais et des résidences, notamment à Casablanca, Agadir et Errachidia.

 Après sa mort, ses héritiers ont décidé de tout vendre. Le palais d’Agadir et celui d’Errachidia ont été cédés à l’émir du Qatar qui a lui-même acquis de nombreux autres biens immobiliers dans ce pays fossilisé par le Makhzen. Globalement, les richissimes monarques du Golfe (Arabie Saoudite et Qatar en particulier) possèdent d’immenses propriétés au Maroc, acquises grâce au roi Mohammed VI qui se prosterne devant eux pour un hypothétique soutien à son économie agonisante. A ces princes et monarques, il ne refuse absolument rien. Car, à l’échelle individuelle aussi, le souverain marocain partage avec eux beaucoup d’investissements et de juteuses transactions économiques.

 Alors que le pays s’enfonce dans une crise économique inextricable, les membres des familles régnantes saoudienne et qatarie multiplient les acquisitions foncières, poussant les pauvres paysans à abandonner leurs terres fertiles, en les privant presque des eaux souterraines intensément utilisées pour irriguer le gazon de leurs somptueuses demeures. Ces achats massifs, qui sont perçus par une bonne partie de la société marocaine comme une nouvelle forme de colonisation par les enturbannés du Golfe, ne s’arrêteront pas, tant le roi Mohammed VI a besoin de la protection de ces monarchies ultra-riches qui, par leur aumône, permettent encore à son pays d’éviter une implosion aux conséquences irrémédiables (renversement de la monarchie, accélération de l’indépendance du Sahara Occidental, etc.). Sans l’assistanat de l’Arabie Saoudite et du Qatar, la monarchie marocaine ne pourra pas tenir longtemps face à la crise profonde d’un pays qui vit au-dessus de ses moyens et qui dépense des milliards de dollars – qu’il n’a pas – pour vendre une fausse image d’ouverture et de modernité à l’Occident. 

 Surendetté, le Maroc vit, en effet, de l’aide financière saoudienne et qatarie et ne pourra jamais rembourser sa dette abyssale, ce qui mettrait définitivement fin à l’indépendance déjà hypothéquée de ce pays qui vit de la «prostitution politique».

 Et les multiples actions visant à améliorer son image à l’international ne changent en rien sa triste réalité et n’arrachent nullement son peuple de la misère sociale de plus en plus palpable dans le Rif marocain qui vit de la culture du cannabis, elle-même contrôlée par le Makhzen. Cela, en dépit de nombreux artifices trouvés ces dernières années par le gouvernement marocain pour faire croire que le pays avance : des projets titanesques à coups de milliards empruntés, des festivals Taïwan copiés sur les vrais festivals de renommée mondiale de cinéma notamment et des chaînes de télévision mimant maladroitement les plateaux télé français. 

Le Maroc affiche également une volonté de faire de l’organisation de grands événements sportifs internationaux un levier de croissance économique et de développement de son image et de son attractivité dans le monde.

 Mais le peuple marocain ne vit toujours pas mieux.

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