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samedi 16 novembre 2013

Non à l'entrée du Maroc au Conseil des Droits de l'homme des Nations unies ! Et pourtant...


 Par Sahara Info n°57- novembre 2013

Deux arrestations récentes, au Maroc, celle du journaliste Ali Anouzla, arrêté le 17 septembre 2013 et libéré en attente de jugement le 23 octobre et celle de M'Barek Daoudi, Sahraoui habitant de Guelmin au Sud du Maroc, ont provoqué un grand trouble, même chez les plus fervents amis du Maroc, familiers de la construction de l' image flatteuse d'un pays qui progresse vers la démocratie et le respect des droits humains.
La situation du journaliste, directeur du site arabophone Lakome, Ali Anouzla, est depuis son arrestation bien connue. Elle a suscité une immense protestation tant au Maroc qu'au niveau international. Inculpé le 24 septembre pour incitation, apologie et aide matérielle au terrorisme mais personne ne s'y est trompé ! Un compte enfin réglé pour un journaliste trop indépendant !
La situation de M. M'Barek Daoudi, Sahraoui de Guelmin dans le sud Maroc est moins connue. Il est également en prison depuis le 28 septembre et risque un jugement devant une Cour militaire.
Pourquoi cette arrestation et en quoi est-elle douteuse ? M.M'Barek Daoudi, bien qu'ancien militaire marocain, en retraite depuis 2008, est suspect à double titre. Son origine, il est sahraoui et a été enrôlé comme beaucoup d'autres dans les FAR (Forces armées royales), par ignorance et pressions. Depuis sa retraite, comme beaucoup de marocains habitant le Sud Maroc, il revendique son identité sahraouie et ne cache plus ses contacts avec le Front Polisario. Plus grave encore, il aurait été le témoin de l'assassinat en février 1976, d'un groupe de nomades sahraouis, dont des chercheurs espagnols viennent de retrouver les restes dans deux fosses communes, récemment exhumées. Sahraoui et témoin ! Un vieux fusil du grand-père retrouvé dans son jardin a suffi pour l'arrêter !
Deux exemples qui ne sont pas singuliers mais significatifs de la situation politique au Maroc. Une justice soumise, un pouvoir qui ne tolère une presse que strictement aux ordres. Un pouvoir qui interdit toute liberté d'expression à un peuple au nom de la défense de son intégrité territoriale, alors qu'il négocie dans le même temps avec ses représentants, le Front Polisario, sur la base des résolutions de l'ONU qui recommandent l'application de l'autodétermination du peuple sahraoui.
Aussi est-il raisonnable de la part de la Communauté internationale de recommander l'entrée du Maroc au Conseil des droits de l'homme et n'est-il pas urgent et indispensable de plaider contre cette entrée ?
Le Conseil des droits de l'homme est un organe intergouvernemental composé de 47 états, organe subsidiaire de l'Assemblée générale des Nations unies, il a comme vocation d'éliminer les violations flagrantes des droits de l'homme et d'en promouvoir la coordination efficace et la prise en compte dans l'ensemble du système des Nations unies.
En accueillant en son sein un Etat comme le Maroc, le Conseil ne risque-t-il de faire tourner à vide un système avec la participation d'Etats qui souhaitent en faire partie, non pour défendre les droits humains mais pour donner d'eux-mêmes une image flatteuse, vite contredite par la pratique des procès inéquitables, par l'utilisation de la torture pour obtenir des aveux et l'impunité laissée à ceux qui la pratiquent et ce malgré les recommandations renouvelées lors des différents examens du Maroc par le Conseil des droits de l'homme.
L'arrestation de M'Barek Daoudi va sans doute déboucher sur un procès, comme en ont connu depuis 38 ans les militants sahraouis arrêtés pour simple délit d'opinion, au regard du droit international, mais pour atteinte à «  l'intégrité territoriale » au regard du droit marocain. Comment élire dans le prochain Conseil, un Etat dont le droit, à nouveau inscrit dans sa Constitution, contredit les résolutions et recommandations de la Communauté internationale concernant le statut du territoire du Sahara occidental ?
La France suivant la déclaration du porte-parole du Quai d'Orsay recommandait en avril 2013 « le respect du droit à manifester pacifiquement » pour les Marocains comme pour les Sahraouis. En juin 2012, dans le rapport de l'examen périodique du Maroc, la Norvège recommandait de faire en sorte que les procédures d'accréditation de la société civile, notamment les organisations de défense du droit du Peuple sahraoui à l'autodétermination soient conformes aux normes internationales. Pourtant, à cette heure, les associations sahraouies des droits de l'homme n'ont toujours pas été légalisées.
En cohérence avec leurs déclarations ces deux pays comme d'autres qui interviennent pour le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental peuvent-ils voter en faveur de l'entrée du Maroc dans le Conseil des droits de l'homme ce 12 novembre ?
Association des Amis de la RASD 356 rue de Vaugirard 75015 Paris
www.sahara-info.org / www.ecrirepourlesliberer.com


Mais la MAP annonce triomphalement...

Le Maroc élu au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour la période 2014-2016. 

Le Maroc a été élu au premier tour, mardi, nouveau membre du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU (CDH) pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2014, à l'issue d'un vote des 193 Etats membres de l'Assemblée générale de l'ONU. Le Maroc, qui se présente parmi les candidats du Groupe africain, a obtenu 163 voix, la majorité requise étant 97, lors de ce scrutin à bulletin secret pour le renouvellement de 14 sièges au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Les membres sont élus directement et individuellement par les 193 Etats membres de l'Assemblée générale des Nations Unies. Il s'agit du 2ème mandat du Maroc, au sein de ce Conseil, basé à Genève. En effet, le Maroc y avait siégé en 2006 en tant que membre fondateur occupant la vice-présidence du CDH au nom des Etats africains. L'Assemblée générale a procédé à l'élection de 14 nouveaux membres dont 4 pour le groupe Afrique, 4 pour les Etats d'Asie-Pacifique, 2 pour les Etats d'Europe orientale, 2 pour les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes et 2 pour les Etats d'Europe occidentale et autres Etats. MAP
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Par APS, 17/11/2013

ALGER- Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, Me Farouk Ksentini, a qualifié dimanche d’"injustifiée" et d’"inopportune" l’élection du Maroc au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu.
"L’élection du Maroc au Conseil des droits de l’Homme de l’Onu est tout à fait injustifiée et totalement inopportune", a indiqué Me Ksentini qui était l’invité de la rédaction de la chaîne III de la Radio algérienne.
Il a regretté qu’"un narco-Etat comme le Maroc, qui fait une guerre expansionniste et colonialiste à l’encontre du peuple du Sahara occidental", ait pu être élu à cette instance onusienne. L’Assemblée générale de l’ONU a procédé mardi à l’élection de 14 nouveaux membres au Conseil des droits de l’Homme, dont l’Algérie, pour la période 2014-2016.
Créé en 2006, le Conseil des droits de l’Homme se compose de 47 membres dont les sièges sont répartis entre 5 groupes régionaux (Afrique, Asie, Europe orientale, Amérique latine et Caraïbes et Europe occidentale avec Amérique du nord).
 http://www.aps.dz/L-election-du-Maroc-au-Conseil-des,131241.html

1 commentaire:

  1. Article très intéressant, les idées sont claires et bien expliquées .

    http://piwita.com

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