Comme au Maroc, resemer les graines devient un délit !
Par Roxanne MITRALIAS, Confédération Paysanne, 13/11/2013
Le 20 novembre, les sénateurs discuteront et voteront en séance publique une
proposition de loi « tendant à renforcer la lutte contre la contrefaçon », un
sommet dans la recherche de profit absolu. Il n’est plus ici question de vendre
et d’acheter. Il s’agit, pour les firmes, de s’approprier le savoir acquis au
quotidien par les paysans d’aujourd’hui et d’hier.
En 10 000 ans d’agriculture, on ne s’était jamais posé la question. Les
paysans ont semé et choisit, saison après saison, les graines qu’ils allaient
replanter. De la même manière, les éleveurs ont sélectionné leurs reproducteurs.
C’est leur métier. C’est ce qui fait aujourd’hui de l’agriculture un domaine
riche de savoirs, ce qui nous a permis de conserver la diversité du vivant.
C’est un patrimoine universel qui n’a pas de prix.
On le croyait en tout cas, jusqu’à ce que certains décident de se désigner
comme propriétaires de ce patrimoine. C’est donc au nom de la « propriété
intellectuelle » que quelques industriels feront payer, de façon systématique,
les paysans qui ne faisaient alors que leur métier.
Cette proposition de loi, et l’arsenal juridique déjà existant, piègent de
fait les paysans. Ressemer des semences, donc les reproduire, sera une
contrefaçon. Le paysan pourra alors voir sa récolte simplement saisie par les
services de l’État. Pour éviter tout problème, il devrait donc, chaque année
racheter ses semences ou payer des royalties. Le fonctionnement sera le même en
élevage pour les mâles reproducteurs. Et il n’y a pas d’échappatoire ! Tout
paysan qui ne pourra présenter les factures de ses semences, de ses animaux ou
de ses préparations naturelles sera considéré, a priori, comme étant dans
l’illégalité. L’industrie se retrouve donc seule à avoir le droit de poursuivre
le travail engagé par les paysans depuis des millénaires !
Cette loi, en criminalisant le métier même de paysan, nie leur savoir, et
bafoue leur liberté. Elle porte aussi l’appauvrissement irrémédiable de la
biodiversité. C’est cette responsabilité que nos élus portent en ce moment. Et
il est de notre devoir de le leur rappeler.
Le collectif "semons la biodiversité", Terre et Humanisme
Merci de diffuser les
documents en lien le plus largement possible et d'interpeller vos sénateurs.
- Lettre Sénateurs contrefaçon - Semons Biodiversité.pdf
- Lettre Sénateurs contrefaçon - Semons Biodiversité.pdf
La proposition de loi sur
les contrefaçons sera discutée au Sénat le 20/11, notre amendement doit être
porté et voté!
Notre Site Web: http://semonslabiodiversite.com
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La cyber @ction est signable en ligne
http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/lutte-contrefacon-va-nier-droits-agriculteurs-697.html
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cyberaction N° 586 : La lutte contre la
contrefaçon va t-elle nier les droits des agriculteurs
?
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