Par Amal Lahoucine, secrétaire général, 11/11/2013
Union Marocaine du Travail
Syndicat National des Petits Paysans et Employés
Forestiers
Région du Souss Massat Drâa
Lotissement Monir Taflagt
Taroudant
Bureau Syndical Provincial de
Taroudant
A Monsieur l’ambassadeur de
l’Allemagne
au Maroc Rabat
au Maroc Rabat
Objet : lettre de
protestation.
Monsieur l’ambassadeur, nous sommes désolés de vous
exprimer notre colère sur ce qui se passe au sujet du projet G1 d’Aoulouz. Nous
avons déjà envoyé deux lettres explicites sur les positions de nos organismes
sur les revendications des petits et pauvres paysan(ne)s, en avril et aout 2013.
Le jeudi 07 novembre 2013 le
bureau régional du développement agricole d’Aoulouz avait organisé une réunion
sur le même sujet et nous avons observé ce qui suit :
- la participation de vos
représentants à cette réunion.
- l’exclusion de notre syndicat
et nos associations, on n’a reçu aucune invitation à cette
réunion.
- seule une association
fabriquée par les survivances du féodalisme y a participé pour
exprimer ses revendications en contradiction avec les biens des paysan(ne)s.
- le bureau régional du développement agricole d’Aoulouz avait
lâché un débit d’eau du barrage qu’il a arrêté au moment où vos représentants
ont quitté le lieu, pour les empêcher de voir l’existence de notre
propre source indépendante de l’eau du
barrage.
- le projet G1 était basé sur
l’exploitation de 18 millions de mètres cubes d’eau à l'époque où les
paysan(ne)s ont été chassés de leurs terres pour la construction de ce barrage,
et vivent aujourd’hui encore dans des conditions proches de l’esclavage après
avoir perdu leurs biens. Un autre lourd dossier que nous n'avons pas encore
traité avec vous : où sont les droits de ces paysan(ne)s ?
- les grands domaines des
grands propriétaires à El Guerdan et Ouled Teima loin d’Aoulouz de 90 kilomètres
ont bénéficié d’un canal souterrain amenant l’eau du barrage depuis 2008. Au
moment où les terres des paysan(ne)s dans les communes de Lfid, Idaougmad et
Irazan sont asséchées, leurs terres collectives sont soumises à
l’invasion des grands propriétaires d’une façon illégale qui dépouillent ces
paysan(ne)s de leurs droits au développement durable, surtout la femme paysanne
soumise elle aussi à l’exploitation dans des conditions proches de l’esclavage.
Pour cela, nous vous exprimons notre attachement absolu
à nos revendications et à notre droit à l’eau de notre source dont
l'exploitation ne peut pas être remise en question par n’importe quel projet
sans notre accord.
En outre, nous vous exprimons notre disposition à toute
discussion qui soutient les droits économiques et sociaux des petits et pauvres
paysan(ne)s d’Aoulouz. Et notre refus à tout projet qui ne se pose pas d'abord
la question de la situation critique de ces dernières victimes de l’esclavage
provoquée pas les politiques agricoles de ségrégation appliquées par l’Etat
marocain.
Le secrétaire général
Lahoucine Amal
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Par le Bureau Provincial de Taroudant, 13/11/2013
Les paysan(ne)s d'Aoulouz, comme tous les paysan(ne)s de Taroudant subissent de multiples formes d' exploitations par l'invasion des grands propriétaires sur les terre collectives, dans leurs propres domaines et dans leurs coopératives et associations agricoles.
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La
position du syndicat paysan d'Aouloz sur le projet G1 soutenu par la banque
allemande de développement (400 millions dirhams) !
Par le Bureau Provincial de Taroudant, 13/11/2013
Les paysan(ne)s d'Aoulouz, comme tous les paysan(ne)s de Taroudant subissent de multiples formes d' exploitations par l'invasion des grands propriétaires sur les terre collectives, dans leurs propres domaines et dans leurs coopératives et associations agricoles.
Le vol des biens des paysan(ne)s par les sections de
coopérative COPAG ( coopérative agricole Touksous à Aoulouz par exemple). *
Comment les
voleurs des biens publics peuvent-ils arriver à la direction des organisations des
paysan(ne)s pour mettre leur main sur l'argent des paysan(ne)s? Le président de
la coopérative COPAG et son conseil administratif sont les premiers responsables
en coopération avec le crédit agricole : ainsi tous les paysan(ne)s doivent
payer l'argent volé ! Une autre façon d'exploiter les paysan(ne)s !
Et quelle est la position de l’État envers ces lourds dossiers ?
L'ensemble des coopératives et associations agricoles constitue une machine à broyer le sang et la sueur des paysan(ne)s pour en extraire l'argent à verser au
compte des grands propriétaires.
La banque allemande de développement entre en coopération avec l’État marocain sur la dite "modernisation d'irrigation" des terres des petits paysan(ne)s par la méthode du goutte-à-goutte sans savoir qu'elle entre en relation avec la mafia du vol des biens des paysan(ne)s.
La banque allemande de développement entre en coopération avec l’État marocain sur la dite "modernisation d'irrigation" des terres des petits paysan(ne)s par la méthode du goutte-à-goutte sans savoir qu'elle entre en relation avec la mafia du vol des biens des paysan(ne)s.
Dans la
rencontre du 13 novembre 2013 sur le projet G1 d'Aoulouz, les responsables du syndicat paysan ont
bien montré aux représentants de la banque comment ce marché est monté pour faciliter le vol des biens publics et comment la banque est entrain de s'introduire
dans le conflit de l'eau à Aoulouz.
Depuis le début de la construction du barrage d'Aoulouz en 1985 les paysan(ne)s sont entrés dans une ère d'exploitation sauvage, véritable esclavage pour réserver l'eau aux grands propriétaires au Souss. Le soutien de la banque ne peut être que l'appui à la politique des classes suivies par l’État dans le domaine agricole. Le syndicat paysan d'Aoulouz lutte depuis 13 ans pour le droit des paysan(ne)s à l'eau, à la terre et aux ressources naturelles, et il refuse tout projet qui ne met pas en considération le développement durable du travail de la femme paysanne, exploitée dans les champs dans des conditions d'esclave. La femme qui passe toute sa journée à travailler pour une ou plusieurs vaches, pour offrir le lait à la coopérative COPAG qui récolte des milliards sur la sueur de 13000 familles paysannes à Taroudant.
*Une vidéo sur le vol d'argent de la coopérative
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Depuis le début de la construction du barrage d'Aoulouz en 1985 les paysan(ne)s sont entrés dans une ère d'exploitation sauvage, véritable esclavage pour réserver l'eau aux grands propriétaires au Souss. Le soutien de la banque ne peut être que l'appui à la politique des classes suivies par l’État dans le domaine agricole. Le syndicat paysan d'Aoulouz lutte depuis 13 ans pour le droit des paysan(ne)s à l'eau, à la terre et aux ressources naturelles, et il refuse tout projet qui ne met pas en considération le développement durable du travail de la femme paysanne, exploitée dans les champs dans des conditions d'esclave. La femme qui passe toute sa journée à travailler pour une ou plusieurs vaches, pour offrir le lait à la coopérative COPAG qui récolte des milliards sur la sueur de 13000 familles paysannes à Taroudant.
*Une vidéo sur le vol d'argent de la coopérative
Touksous d'Aoulouz :
section de COPAG
https://www.youtube.com/watch?v=GV5p9C16U7w----------------------------------------------------------
Union
Marocaine du Travail ,
Taroudant le 15/11/2013
Syndicat
National des Petits Paysans et Employés
Forestiers
Région du
Souss Massat Drâa
Lotissement Monir Taflagt
Taroudant
Bureau
Syndical provincial de
Taroudant
A Monsieur
l’ambassadeur de l’Allemagne au
Maroc
à
Rabat
Objet : Pour ne pas introduire la banque allemande de
développement dans le conflit de l’eau
d’Aoulouz.
Monsieur l’Ambassadeur, nous sommes désolés de vous exprimer notre
colère sur ce qui se passe au sujet du projet G1 d’Aoulouz. Nous avons déjà
envoyé des lettres explicites sur les positions de nos organismes à propos des
revendications des petits et pauvres paysan(ne)s, en avril, août et le 11
novembre 2013. Le mercredi 13 novembre 2013 nous avons participé à une rencontre
avec les représentants de la banque allemande de développement qui soutient le
projet G1 d’Aoulouz. Nous avons bien exprimé nos positions sur ce sujet comme
suit :
1- Il faut avant
tout prendre en considération les revendications des associations Tafarzazte et
Timilte qui sont
constituées depuis cinq ans à l’initiative des paysan(ne)s et avec le soutien de
notre syndicat. Les autorités et le bureau régional du
développement agricole de Taroudant s'opposent toujours à l’organisation des
associations paysannes indépendantes de l’Etat,ce qui est
contradictoire aux libertés de la société civile, alors qu' un
procès leur a donné le droit au reçu de dépôt, (les deux associations ont tous
les reçus de dépôts de leurs dossiers obtenus des autorités depuis quatre ans),
elles sont donc légales.
2- Il faut savoir que les paysan(ne)s de Tafarzazte et Timilt ont leurs propres sources
au sein de la rivière Souss qui n’ont aucune relation avec le
barrage Aoulouz, et seules nos associations ont le droit de les exploiter, selon
leur droit depuis des millénaires. Le programme G1 soutenu par votre banque ne
doit pas modifier nos sources naturelles ni exploiter ses
eaux.
3- Il faut savoir que nos
ressources sont biologiques, il
n’est pas question d'y introduire des modifications génétiques, ce que doit
exiger le programme G1 sur les cultures dans l’avenir. Les paysan(ne)s sont
attachés aux cultures biologiques et en particulier celle de notre olivier de
caractères purement bio. Votre banque, par son soutien à ce projet contre le
caractère biologique de nos produits va commettre une grave faute qu’elle ne
pourra pas récupérer une fois que les cultures génétiquement modifiées auront
envahi nos terres.
4- Il faut savoir que notre point de vue sur
le développement durable de notre région ne peut
être réalisée sans l’intégration de l'avis de la femme paysanne qui vit aujourd’hui
dans des conditions proches de l’esclavage . Votre banque, par
son soutien au programme G1, sera complice du crime d'introduire la femme
paysanne dans l’enfer de l’esclavage du 21ème siècle.
5- Il faut savoir que les paysan(ne)s évacués agressivement du site du barrage Aoulouz
depuis 1990, qui ont perdu leurs terres et leurs biens, sont
toujours attachés à leurs droits violés par l’Etat marocain. Votre banque, par
son soutien au programme G1 pour l’exploitation de 18 millions mètres cubes
d’eau du barrage, sera complice des violations des droits des paysan(ne)s
pauvres d’Ouzioua qui vivent aujourd’hui dans des groupements d’habitats dignes
du Moyen Âge.
Nous avons précisé là-dessus nos positions décisives qui
vont mettre en marche un vrai développement durable dans notre région, pour
lesquelles nous luttons depuis la constitution du barrage Aoulouz en 1985 et
pour lesquelles nous serons prêts à lutter fortement dans l’avenir.
Nous sommes
organisés légalement et pacifiquement au sein de la société civile et nous
luttons pour la liberté et la vraie démocratie au
Maroc.
La
constitution d’une autre association Timilte le 06 août 2013 dans des conditions
anti-démocratiques montre bien les tendances dictatoriales
de l’Etat marocain (présence des gendarmes et des forces de répression
dans la salle de l’assemblé générale, élimination des
femmes paysannes des listes des associations, falsification des listes des
paysans…). Les autorités décident aujourd’hui de continuer le viol des droits de
nos associations malgré nos positions exprimées pendant la rencontre du 13
novembre 2013 où nous avons bien montré notre bonne volonté avec une large
souplesse, ce qui ne veut pas dire que nous sommes convaincus par d'autres options.
Le président
de la chambre agricole a convoqué des paysan(ne)s pour la constitution d’une
autre association Tafarzazte le 21 novembre 2013 sur nos terres, un acte que
nous considérons comme une insulte aux paysan(ne)s organisés dans leur propre
association Tafarzazte depuis 2009, acte qui détruit tout ce qu’on avait
démontré lors de notre rencontre le 13 novembre
2013.
Pour cela
nous décidons de lutter contre le programme G1 jusqu’à ce que les choses soient
sur la bonne voie. Si votre banque décide de soutenir ce programme dans ces
conditions inacceptables nous serons obligés de nous adresser au parlement européen et
à d’autres institutions de droits humains
européennes.
En attendant
votre réponse veuillez recevoir, Monsieur l'Ambassadeur, nos salutations et notre
respect.
Le
secrétaire général
Lahoucine
Amal
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