Pourquoi Mohammed VI a peur aujourd’hui de la Minurso ?
Par : Djamel Bouatta, 21/4/2013
Le
roi du Maroc s’est retrouvé nu dans la question sahraouie. Le jeu du
Palais royal a atteint ses limites, Mohammed VI ayant épuisé toutes ses
cartouches. L’initiative américaine de ne plus lui accorder son
parapluie lui a été fatale puisqu’il ne se trouve plus que le parlement
allemand à accorder une oreille à ses thèses colonialistes. Même la
France, “amie” traditionnelle du Makhzen, s’est défaussée. François
Hollande serait également partant pour la prochaine résolution onusienne
qui va faire sonner le glas à la fumisterie de la “marocanité” du
peuple sahraoui et de son territoire.
Et si Mohammed VI a été jusqu’à manifester publiquement sa fâcherie avec son armurier et joker au Conseil de sécurité, c’est qu’il craint l’élargissement de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) à la supervision des droits de l'homme au Sahara. Lui qui jusqu’à hier se gargarisait d’être le modèle de la démocratie dans le Maghreb, réussissant le tour de force de charmer le président socialiste français lors de son voyage au Maroc, alors que celui-ci jurait de juger les partenaires du Sud de son pays à l’aune du respect des droits de l’homme et, particulièrement, le statut réservé aux femmes et à l’enfance. C’est que jusqu’à ce moment, le Maroc avait toujours réussi à contrecarrer les rapports demandant à l’ONU, mandant du Sahara occidental, l'inclusion d'une recommandation sur l'extension de la mission de la Minurso aux questions des droits de l'homme dans l’ancienne colonie espagnole. La nouveauté aujourd'hui est que cette recommandation n'est plus seulement le fait du SG des Nations unies et de son Envoyé personnel au Sahara, l’ambassadeur américain Christopher Ross. Leur recommandation est appuyée par un des membres du Conseil de sécurité et pas n’importe lequel, la superpuissance. Les Etats unis présentent, en effet, un Mémorandum en forme de proposition de résolution, appelant à “élargir les tâches de la Minurso aux droits de l'homme”. Aujourd'hui donc, l'affaire est tellement grave pour le Palais royal et son gouvernement, qu’ils se sont vu contraints de scier la branche sur laquelle le Makhzen est assis. la très ferme réaction officielle marocaine a été traduite dans le communiqué publié par le Cabinet royal et qui exprime sa nette opposition et son rejet de l’initiative de Washington, jugée de partiale et d’unilatérale. Rabat pensait couvrir la défection de Washington par la position de Paris au nom des liens privilégiés entre le Palais et l’Elysée. Arroseur arrosé, Mohamed VI n’avait pas imaginé que la France qui possède la part la plus grande dans l’économie marocaine et des pans entiers de l’immobilier richissime dans les villes historiques et touristiques, ne pouvait pas se payer le luxe d’entrer en confrontation directe avec Washington en lui opposant son veto. François Hollande qui n’est pas Nicolas Sarkozy, sait que ses ambitions internationales ne resteront que fumées sans l’aval et même le soutien de Barack Obama. Dans le fond, et à ne s’en tenir qu’à son aventure au Mali, la France socialiste aura fait le travail des Américains en nettoyant le Sahel de ses djihadistes. Avec le double attentat “islamiste” contre le Marathon de Boston, le rôle antiterroriste de la France ne peut que se trouver grandi aux yeux des Américains. Le retournement de la France est, par ailleurs, une vraie gifle quant nous lisons dans le communiqué du Cabinet royal que “les efforts du Royaume en faveur de la promotion des droits de l'homme sur l'ensemble du territoire national – y compris dans les provinces du Sud – sont salués par la Communauté internationale et par de nombreux partenaires internationaux”.
Et si Mohammed VI a été jusqu’à manifester publiquement sa fâcherie avec son armurier et joker au Conseil de sécurité, c’est qu’il craint l’élargissement de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) à la supervision des droits de l'homme au Sahara. Lui qui jusqu’à hier se gargarisait d’être le modèle de la démocratie dans le Maghreb, réussissant le tour de force de charmer le président socialiste français lors de son voyage au Maroc, alors que celui-ci jurait de juger les partenaires du Sud de son pays à l’aune du respect des droits de l’homme et, particulièrement, le statut réservé aux femmes et à l’enfance. C’est que jusqu’à ce moment, le Maroc avait toujours réussi à contrecarrer les rapports demandant à l’ONU, mandant du Sahara occidental, l'inclusion d'une recommandation sur l'extension de la mission de la Minurso aux questions des droits de l'homme dans l’ancienne colonie espagnole. La nouveauté aujourd'hui est que cette recommandation n'est plus seulement le fait du SG des Nations unies et de son Envoyé personnel au Sahara, l’ambassadeur américain Christopher Ross. Leur recommandation est appuyée par un des membres du Conseil de sécurité et pas n’importe lequel, la superpuissance. Les Etats unis présentent, en effet, un Mémorandum en forme de proposition de résolution, appelant à “élargir les tâches de la Minurso aux droits de l'homme”. Aujourd'hui donc, l'affaire est tellement grave pour le Palais royal et son gouvernement, qu’ils se sont vu contraints de scier la branche sur laquelle le Makhzen est assis. la très ferme réaction officielle marocaine a été traduite dans le communiqué publié par le Cabinet royal et qui exprime sa nette opposition et son rejet de l’initiative de Washington, jugée de partiale et d’unilatérale. Rabat pensait couvrir la défection de Washington par la position de Paris au nom des liens privilégiés entre le Palais et l’Elysée. Arroseur arrosé, Mohamed VI n’avait pas imaginé que la France qui possède la part la plus grande dans l’économie marocaine et des pans entiers de l’immobilier richissime dans les villes historiques et touristiques, ne pouvait pas se payer le luxe d’entrer en confrontation directe avec Washington en lui opposant son veto. François Hollande qui n’est pas Nicolas Sarkozy, sait que ses ambitions internationales ne resteront que fumées sans l’aval et même le soutien de Barack Obama. Dans le fond, et à ne s’en tenir qu’à son aventure au Mali, la France socialiste aura fait le travail des Américains en nettoyant le Sahel de ses djihadistes. Avec le double attentat “islamiste” contre le Marathon de Boston, le rôle antiterroriste de la France ne peut que se trouver grandi aux yeux des Américains. Le retournement de la France est, par ailleurs, une vraie gifle quant nous lisons dans le communiqué du Cabinet royal que “les efforts du Royaume en faveur de la promotion des droits de l'homme sur l'ensemble du territoire national – y compris dans les provinces du Sud – sont salués par la Communauté internationale et par de nombreux partenaires internationaux”.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire