fb, 23/4/2013
Les ami(e)s, voici des nouvelles fraiches de la petite Wiam, je l'ai vue ce matin, elle est hospitalisée à Casablanca, sa maman est avec elle, elles sera opérée dans la journée...Que vous dire de plus sans tomber dans le voyeurisme: son visage, sa jambe gauche, sa main droite sont gravement entaillés, il y a des craintes pour son œil droit...collectivement nous avons fait ce que nous avons pu... ce ne sera bien sûr jamais assez face à ce que le criminel lui a fait subir, nous ne sommes que des bénévoles... maintenant la petite est entre les mains des médecins, des chirurgiens et de Dieu...
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De
sources bien informées, le viol de la petite WIAM a été confirmé suite
aux premiers examens cliniques. WIAM est actuellement en cours
d'opération depuis plus d'une heure.
Docteur Tazi a déclaré qu'il était inquiet pour son œil droit qui a
subi de graves dommages, mais tout est une question de temps et de
comment l'opération se déroulera. D'un autre coté, on nous informe que
l'agresseur a été arrêté hier soir après avoir été relaxé la première
fois. Plusieurs associations vont se porter partie civile, et tout sera
fait pour que justice soit rendue.
C’est vrai que le pire a été évité. Visage complètement entaillé avec risque de perte de l’oeil droit, jambe gauche et main droite hachées, mais son hymen est intact, voyons! L’honneur de la petite Wiam est sauvé!
Il y a des jours, à la lecture de ces faits divers presque tirés de film d’horreur, tu penses que ça ne peut plus être pire, que t’as saturé les récepteurs de dégoût pour la sainte journée, mais non! Détrompe-toi, il y a toujours quelqu’un qui viendra lancer l’argument qui tue, le commentaire qui achève et qui te prouve, à ton grand désespoir, qu’il y a toujours un pis à ton mal.
Rappelons les faits.
Il y a deux jours, une image atroce puis une vidéo d’une petite fille font le buzz sur facebook. Il s’agit de Wiam, une enfant qui a subi, selon le quotidien Almassae, une « tentative de viol » de la part d’un homme armé, lorsqu’elle jouait pas loin du puits dans leur douar. S’étant débattue énergiquement, elle fut récompensée de plusieurs coups profonds de faucille sur son visage et ses membres. alerté par les cris, son jeune frère courut appeler l’aide et le criminel s’enfuit.
Quelques heures et une cinquantaine de points sutures plus tard, la jeune fille (ou la famille? ndlr) lance un appel à l’aide via le quotidien almassae, où elle rend compte de l’état pitoyable de la prise en charge hospitalière et la négligence qu’elle subit. Un groupe citoyen est immédiatement constitué pour répondre à l’appel. La prise en charge a lieu, probablement déjà programmée, mais pas assez rapide pour cette famille désespérée. Pendant ce temps, le criminel circule librement dans les champs.
Je me démêlais encore de mon amertume quant au manque de sécurité dans le milieu rural, au besoin de faire appel au scandale et au buzz pour rendre compte de l’urgence de l’état d’une petite fille qui risque de perdre son oeil en plus de l’intégralité de son visage, à l’inertie des autorités et des médias (et là je salue Almassae même si je ne suis pas une lectrice), absorbée dans la lecture d’articles et de discussions sur le sujet, quand je tombe sur un mur sur ce commentaire. »Correction : ce fut une tentative de viol… Juste une tentative ».
Zéro allusion à la vie de cette petite, au traumatisme et à la violence monstrueuse qu’elle a subis, encore moins au risque de perdre son œil dans l’affaire… juste un ouf de soulagement, de ne pas avoir subi l’agression sexuelle. En gros, t’es un paquet. On te malmène. On te déforme. On te souille et piétine… Mais tant que t’as ton emballage, tu es toujours vendable! Youpiii!
Je sais bien que bon nombre des lecteurs ici me diront que non, qu’ils dénoncent sans hésitation l’acte barbare et que leur horreur n’est pas atténuée par l’absence de viol. Je sais que beaucoup d’hommes et de femmes auront des sueurs froides en imaginant leurs petites risquer de tomber sur ce malade et qu’ils n’en dormiront pas plusieurs jours. Mais le fait est là. Beaucoup de gens, lettrés ou pas, issus de milieux aisés ou baignant dans la pauvreté, religieux ou non et des deux sexes, auraient ce soupir de soulagement en apprenant que l’hymen est intact.
Quelques heures après, un examen médical prouve le viol…
Je ne veux même pas me demander pour quelle raison ce résultat n’est pas déclaré à l’admission. Je ne veux pas savoir pourquoi le riche agresseur a été relâché. Et je ne veux pas penser à la suite possible, si l’affaire finissait par ne plus faire le buzz. Mes récepteurs de dégoût sont déjà saturés par l’image de ces vertueux effarés qui monteront maintenant sur leurs tribunes pour dénoncer l’acte barbare.
Je n’ai ni le cœur, ni la science pour analyser ou proposer des solutions à ce problème profond dans la hiérarchisation des priorités morales. Je n’ai pas la rage pour me mobiliser pour le changement. Je ne peux que distiller mon désespoir dans la grande bassine dans laquelle on baigne tous. Je me dis des fois que nos pays ne méritent, peut-être, pas leurs femmes. En général, un regard de mon homme me suffit pour calmer ma douleur. Sa tendresse m’apaise. Aujourd’hui, même s’il en met une dose de plus, mon spleen perdure.
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La petite fille agressée sauvagement à Sidi Kacem, a été opérée à Casablanca
Quelques jours après la terrible agression de Wiam,
vivant près de Sidi Kacem, la petite fille a été transportée et opérée
aujourd’hui dans une clinique de Casablanca. Une opération grâce, une
fois de plus, à la mobilisation des Marocains sur les réseaux sociaux,
comme cela a été le cas pour l’étudiant qui a reçu une greffe du cœur. Sa famille étant démunie, les frais de transport et médicaux de Wiam
ont été pris en charge par un bienfaiteur marocain, apparemment connu,
mais qui a souhaité resté anonyme.
Dans une vidéo filmée par un membre de sa famille, on voit la petite fille totalement défigurée. Son visage est gonflé, pleins d’ecchymoses, de balafres et de points de suture. Elle risque même de perdre son œil droit, d’après des internautes qui sont allés lui rendre visite à la clinique aujourd’hui.
Agressée en allant chercher de l’eau au puits
Mais que s’est-il réellement passé le jour de l’agression de Wiam ? Contacté par Yabiladi, Mohamed Echiguer vice-président de l’AMDH - Sidi Kacem, qui suit l’affaire de près, nous raconte le calvaire vécu par la petite fille.
Alors qu’elle est au puits pour remonter de l’eau pour sa famille, un homme du douar arrive derrière elle et tente de la violer. La petite fille résiste tant bien que mal. L’homme sort sa faucille et lui assène plusieurs coups au visage,à l’œil, sur les mains et la jambe.
La fillette doit sa survie à son petit frère qui a assisté à la scène d’horreur. Il court appeler de l’aide, faisant venir d’autres habitants du douar. « Wiam est alors étendue sur le sol, le visage en sang. Vivant dans un village reculé, en pleine campagne, à 60 kilomètres de Sidi Kacem, sa famille ne trouve sur le coup aucun moyen de transport pour l’emmener à l’hôpital. Plusieurs taxis blancs refusent de la transporter car la fillette saignait trop. Ils craignaient qu’elle ne meure dans leur taxi », explique Mohamed Echiguer. « Puis un seul taxi a accepté de l’emmener dans un hôpital à Sidi Kacem.
Mais là-bas, l’équipe médicale ne fait strictement rien pour soigner et soulager la petite fille. Elle reste de longues heures sans recevoir aucun soin. Les médecins disent à sa famille qu’ils n’ont pas les moyens de lui administrer les soins requis. », poursuit-il. Elle est ensuite transférée dans un hôpital à Kénitra. Là-bas encore, elle ne reçoit aucun soin.
Qui est l’agresseur de Wiam ?
D’après les premières informations récoltées par l’AMDH-Sidi Kacem, l’agresseur de Wiam est un homme âgé de 50-60 ans. Vivant dans le même douar que la petite fille, il est père de 6 enfants, dont la fille aînée est mariée. « Après l’agression de la petite fille, des habitants ont alerté les gendarmes qui se sont déplacés et qui ont amené le suspect au poste», précise Mohamed Echiguer. « Puis il aurait été relâché. La famille de Wiam affirme que les proches de cet homme sont riches et influents dans le village et qu’ils auraient payé les gendarmes pour le libérer», ajoute-t-il.
Néanmoins, lui souhaite de prendre ces informations avec des pincettes. Il explique que des membres de l’AMDH de Sidi Kacem sont allés aujourd’hui au douar de la famille de la petite fille pour mener leur propre enquête sur le terrain. Objectif : voir si l’accusé est en prison ou s’il a été bel et bien relâché et pourquoi il aurait été remis en liberté.
Si ce qu’affirme la famille est vrai et que les gendarmes l’ont bien relâché à cause de son origine sociale, Mohamed précise qu’une grande manifestation de soutien à la fillette sera organisée pour appeler le ministère de la Justice à intervenir dans cette affaire. Une grande manifestation comme celle qui a été organisée en soutien au garagiste de Midelt contraint de baiser les pieds d’un magistrat, en colère de ne pas avoir pu récupérer sa voiture réparée.
Une affaire à suivre…
Après avoir passée près de 7 heures hier au bloc opératoire d’une clinique à Casablanca, la petite Wiam, sauvagement attaquée
par un habitant de son douar près de Sidi Kacem le 20 avril dernier,
s’est réveillée ce matin. D’après des internautes marocains qui ont pu
lui rendre visite, l’opération s’est bien déroulée et son œil, blessé
par un coup de faucille, a pu être sauvé. La petite fille est toujours à
la clinique, sous surveillance médicale.
La mobilisation se poursuit
Choqués par l’agression sauvage que la petite fille de 10 ans a subie, les Marocains continuent de se mobiliser autour de Wiam. Certains souhaitent organiser une marche blanche à Casablanca ce dimanche 5 mai pour dire stop à la pédophilie et faire réagir le gouvernement. Mais à l’heure actuelle, rien n’est sûr concernant cette manifestation. En revanche, d’autres personnes souhaitent voir la création d’une association ou d’un compte bancaire afin que des donneurs puissent y verser de l’argent pour assurer l’avenir de la petite fille.
Le monstre se prénommerait Aboubaker
Maintenant que la petite fille est entre de bonnes mains, la grande question que tout le monde se pose est : où se trouve actuellement l’agresseur de Wiam ? Yabiladi a contacté aujourd’hui Farid Nekad, membre de l’AMDH – Sidi Kacem, qui s’est rendu au douar où s’est passé l’agression, pour mener une enquête et récolter les témoignages de la famille et des témoins.
Agé de 48 ans, Aboubaker, le nom de l’agresseur, a bel et bien été arrêté par les gendarmes. Farid Nekad nous explique que la vidéo de la petite fille publiée sur YouTube a servi d’électrochoc aux gendarmes qui se sont empressés d’aller le re-chercher de chez lui pour ensuite le transférer et le faire interner à l’hôpital psychiatrique Razi situé à Salé. Il y est resté quelques jours avant de sortir ce matin, jeudi 25 avril. Les gendarmes l’ont ensuite reconduit dans son douar, près de Sidi Kacem et le maintiennent au poste à l’heure actuelle pour l’interroger.
Arrêté, relâché, interné puis re-arrêté
Autre information. Quelques heures après l’agression de Wiam samedi dernier, les gendarmes ont bien arrêtés Aboubaker et l’ont emmené au poste. « L’agresseur de Wiam était tellement dans un état hystérique et instable que les gendarmes ont dû lui faire une piqure pour le calmer. Ensuite, ils l’ont libéré et ramené chez lui », précise Farid Nekad.
Cependant, pourquoi les gendarmes l’ont-ils relâché aussi rapidement ? « D’après les propos de la famille de Wiam, la famille d’Aboubaker est riche et elle aurait payé les gendarmes pour qu’il soit libéré », répond le membre de l’AMDH. Néanmoins, ce dernier tient à préciser qu’à ce stade, il ne peut pas confirmer les soupçons de corruption de la famille. Seule l’enquête menée par le procureur de Sidi Kacem devra dire si oui ou non les gendarmes ont bien reçu de l’argent de la famille de l’agresseur.
De son côté, l’AMDH compte rédiger un rapport qu’elle enverra ensuite à la justice. Plusieurs réunions sont prévues ces prochains jours entre les membres de l’association pour discuter des prochaines actions qu’ils vont mener.
lhttp://www.yabiladi.com/articles/details/16931/maroc-petite-fille-agressee-sauvagement.html
Wiam, la petite fille de 10 ans, totalement défigurée suite à
une agression sauvage par un habitant de son douar près de Sidi Kacem,
est actuellement dans une clinique à Casablanca pour être soignée. Une
opération qui n’aurait jamais eu lieu sans la mobilisation des Marocains
sur les réseaux sociaux.
Dans une vidéo filmée par un membre de sa famille, on voit la petite fille totalement défigurée. Son visage est gonflé, pleins d’ecchymoses, de balafres et de points de suture. Elle risque même de perdre son œil droit, d’après des internautes qui sont allés lui rendre visite à la clinique aujourd’hui.
Agressée en allant chercher de l’eau au puits
Mais que s’est-il réellement passé le jour de l’agression de Wiam ? Contacté par Yabiladi, Mohamed Echiguer vice-président de l’AMDH - Sidi Kacem, qui suit l’affaire de près, nous raconte le calvaire vécu par la petite fille.
Alors qu’elle est au puits pour remonter de l’eau pour sa famille, un homme du douar arrive derrière elle et tente de la violer. La petite fille résiste tant bien que mal. L’homme sort sa faucille et lui assène plusieurs coups au visage,à l’œil, sur les mains et la jambe.
La fillette doit sa survie à son petit frère qui a assisté à la scène d’horreur. Il court appeler de l’aide, faisant venir d’autres habitants du douar. « Wiam est alors étendue sur le sol, le visage en sang. Vivant dans un village reculé, en pleine campagne, à 60 kilomètres de Sidi Kacem, sa famille ne trouve sur le coup aucun moyen de transport pour l’emmener à l’hôpital. Plusieurs taxis blancs refusent de la transporter car la fillette saignait trop. Ils craignaient qu’elle ne meure dans leur taxi », explique Mohamed Echiguer. « Puis un seul taxi a accepté de l’emmener dans un hôpital à Sidi Kacem.
Mais là-bas, l’équipe médicale ne fait strictement rien pour soigner et soulager la petite fille. Elle reste de longues heures sans recevoir aucun soin. Les médecins disent à sa famille qu’ils n’ont pas les moyens de lui administrer les soins requis. », poursuit-il. Elle est ensuite transférée dans un hôpital à Kénitra. Là-bas encore, elle ne reçoit aucun soin.
Qui est l’agresseur de Wiam ?
D’après les premières informations récoltées par l’AMDH-Sidi Kacem, l’agresseur de Wiam est un homme âgé de 50-60 ans. Vivant dans le même douar que la petite fille, il est père de 6 enfants, dont la fille aînée est mariée. « Après l’agression de la petite fille, des habitants ont alerté les gendarmes qui se sont déplacés et qui ont amené le suspect au poste», précise Mohamed Echiguer. « Puis il aurait été relâché. La famille de Wiam affirme que les proches de cet homme sont riches et influents dans le village et qu’ils auraient payé les gendarmes pour le libérer», ajoute-t-il.
Néanmoins, lui souhaite de prendre ces informations avec des pincettes. Il explique que des membres de l’AMDH de Sidi Kacem sont allés aujourd’hui au douar de la famille de la petite fille pour mener leur propre enquête sur le terrain. Objectif : voir si l’accusé est en prison ou s’il a été bel et bien relâché et pourquoi il aurait été remis en liberté.
Si ce qu’affirme la famille est vrai et que les gendarmes l’ont bien relâché à cause de son origine sociale, Mohamed précise qu’une grande manifestation de soutien à la fillette sera organisée pour appeler le ministère de la Justice à intervenir dans cette affaire. Une grande manifestation comme celle qui a été organisée en soutien au garagiste de Midelt contraint de baiser les pieds d’un magistrat, en colère de ne pas avoir pu récupérer sa voiture réparée.
Une affaire à suivre…
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L’agresseur de la petite fille sauvagement agressée a été arrêté
Bonne nouvelle. L’opération subie par la petite Wiam s’est
bien passée. Pour rappel, la petite fille âgée de 10 ans a été
sauvagement agressée samedi dernier par un homme de son douar qui lui a
assené une vingtaine de coups de faucille sur le visage, l'oeil droit,
la main et la jambe. De son côté, le bourreau de la petite fille a été
arrêté. Il est actuellement interrogé par les gendarmes, près de Sidi
Kacem.
La mobilisation se poursuit
Choqués par l’agression sauvage que la petite fille de 10 ans a subie, les Marocains continuent de se mobiliser autour de Wiam. Certains souhaitent organiser une marche blanche à Casablanca ce dimanche 5 mai pour dire stop à la pédophilie et faire réagir le gouvernement. Mais à l’heure actuelle, rien n’est sûr concernant cette manifestation. En revanche, d’autres personnes souhaitent voir la création d’une association ou d’un compte bancaire afin que des donneurs puissent y verser de l’argent pour assurer l’avenir de la petite fille.
Le monstre se prénommerait Aboubaker
Maintenant que la petite fille est entre de bonnes mains, la grande question que tout le monde se pose est : où se trouve actuellement l’agresseur de Wiam ? Yabiladi a contacté aujourd’hui Farid Nekad, membre de l’AMDH – Sidi Kacem, qui s’est rendu au douar où s’est passé l’agression, pour mener une enquête et récolter les témoignages de la famille et des témoins.
Agé de 48 ans, Aboubaker, le nom de l’agresseur, a bel et bien été arrêté par les gendarmes. Farid Nekad nous explique que la vidéo de la petite fille publiée sur YouTube a servi d’électrochoc aux gendarmes qui se sont empressés d’aller le re-chercher de chez lui pour ensuite le transférer et le faire interner à l’hôpital psychiatrique Razi situé à Salé. Il y est resté quelques jours avant de sortir ce matin, jeudi 25 avril. Les gendarmes l’ont ensuite reconduit dans son douar, près de Sidi Kacem et le maintiennent au poste à l’heure actuelle pour l’interroger.
Arrêté, relâché, interné puis re-arrêté
Autre information. Quelques heures après l’agression de Wiam samedi dernier, les gendarmes ont bien arrêtés Aboubaker et l’ont emmené au poste. « L’agresseur de Wiam était tellement dans un état hystérique et instable que les gendarmes ont dû lui faire une piqure pour le calmer. Ensuite, ils l’ont libéré et ramené chez lui », précise Farid Nekad.
Cependant, pourquoi les gendarmes l’ont-ils relâché aussi rapidement ? « D’après les propos de la famille de Wiam, la famille d’Aboubaker est riche et elle aurait payé les gendarmes pour qu’il soit libéré », répond le membre de l’AMDH. Néanmoins, ce dernier tient à préciser qu’à ce stade, il ne peut pas confirmer les soupçons de corruption de la famille. Seule l’enquête menée par le procureur de Sidi Kacem devra dire si oui ou non les gendarmes ont bien reçu de l’argent de la famille de l’agresseur.
De son côté, l’AMDH compte rédiger un rapport qu’elle enverra ensuite à la justice. Plusieurs réunions sont prévues ces prochains jours entre les membres de l’association pour discuter des prochaines actions qu’ils vont mener.
lhttp://www.yabiladi.com/articles/details/16931/maroc-petite-fille-agressee-sauvagement.html
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Wiam…
« Correction : ce fut une tentative de viol… Juste une tentative », ai-je lu sur un mur facebook.C’est vrai que le pire a été évité. Visage complètement entaillé avec risque de perte de l’oeil droit, jambe gauche et main droite hachées, mais son hymen est intact, voyons! L’honneur de la petite Wiam est sauvé!
Il y a des jours, à la lecture de ces faits divers presque tirés de film d’horreur, tu penses que ça ne peut plus être pire, que t’as saturé les récepteurs de dégoût pour la sainte journée, mais non! Détrompe-toi, il y a toujours quelqu’un qui viendra lancer l’argument qui tue, le commentaire qui achève et qui te prouve, à ton grand désespoir, qu’il y a toujours un pis à ton mal.
Rappelons les faits.
Il y a deux jours, une image atroce puis une vidéo d’une petite fille font le buzz sur facebook. Il s’agit de Wiam, une enfant qui a subi, selon le quotidien Almassae, une « tentative de viol » de la part d’un homme armé, lorsqu’elle jouait pas loin du puits dans leur douar. S’étant débattue énergiquement, elle fut récompensée de plusieurs coups profonds de faucille sur son visage et ses membres. alerté par les cris, son jeune frère courut appeler l’aide et le criminel s’enfuit.
Quelques heures et une cinquantaine de points sutures plus tard, la jeune fille (ou la famille? ndlr) lance un appel à l’aide via le quotidien almassae, où elle rend compte de l’état pitoyable de la prise en charge hospitalière et la négligence qu’elle subit. Un groupe citoyen est immédiatement constitué pour répondre à l’appel. La prise en charge a lieu, probablement déjà programmée, mais pas assez rapide pour cette famille désespérée. Pendant ce temps, le criminel circule librement dans les champs.
Je me démêlais encore de mon amertume quant au manque de sécurité dans le milieu rural, au besoin de faire appel au scandale et au buzz pour rendre compte de l’urgence de l’état d’une petite fille qui risque de perdre son oeil en plus de l’intégralité de son visage, à l’inertie des autorités et des médias (et là je salue Almassae même si je ne suis pas une lectrice), absorbée dans la lecture d’articles et de discussions sur le sujet, quand je tombe sur un mur sur ce commentaire. »Correction : ce fut une tentative de viol… Juste une tentative ».
Zéro allusion à la vie de cette petite, au traumatisme et à la violence monstrueuse qu’elle a subis, encore moins au risque de perdre son œil dans l’affaire… juste un ouf de soulagement, de ne pas avoir subi l’agression sexuelle. En gros, t’es un paquet. On te malmène. On te déforme. On te souille et piétine… Mais tant que t’as ton emballage, tu es toujours vendable! Youpiii!
Je sais bien que bon nombre des lecteurs ici me diront que non, qu’ils dénoncent sans hésitation l’acte barbare et que leur horreur n’est pas atténuée par l’absence de viol. Je sais que beaucoup d’hommes et de femmes auront des sueurs froides en imaginant leurs petites risquer de tomber sur ce malade et qu’ils n’en dormiront pas plusieurs jours. Mais le fait est là. Beaucoup de gens, lettrés ou pas, issus de milieux aisés ou baignant dans la pauvreté, religieux ou non et des deux sexes, auraient ce soupir de soulagement en apprenant que l’hymen est intact.
Quelques heures après, un examen médical prouve le viol…
Je ne veux même pas me demander pour quelle raison ce résultat n’est pas déclaré à l’admission. Je ne veux pas savoir pourquoi le riche agresseur a été relâché. Et je ne veux pas penser à la suite possible, si l’affaire finissait par ne plus faire le buzz. Mes récepteurs de dégoût sont déjà saturés par l’image de ces vertueux effarés qui monteront maintenant sur leurs tribunes pour dénoncer l’acte barbare.
Je n’ai ni le cœur, ni la science pour analyser ou proposer des solutions à ce problème profond dans la hiérarchisation des priorités morales. Je n’ai pas la rage pour me mobiliser pour le changement. Je ne peux que distiller mon désespoir dans la grande bassine dans laquelle on baigne tous. Je me dis des fois que nos pays ne méritent, peut-être, pas leurs femmes. En général, un regard de mon homme me suffit pour calmer ma douleur. Sa tendresse m’apaise. Aujourd’hui, même s’il en met une dose de plus, mon spleen perdure.
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