Minurso : le renouvellement de la Mission est voté par le Conseil de Sécurité
- Écrit par Lakome, 25/4/2013
Le Conseil de Sécurité vient d'adopter la résolution
autorisant le prolongement pour un an du mandat de la Minurso, sans
référence à un mécanisme international de surveillance des droits de
l'homme au Sahara et à Tindouf.
Le Conseil de Sécurité a adopté ce jeudi à New York une résolution
autorisant le prolongement pour une année du mandat de la Minurso
(«Mission des Nations-Unies pour l'organisation d'un référendum au
Sahara occidental»). Le texte final est quasiment le même que l'année
dernière, appelant les deux parties à poursuivre leurs efforts en vue de
«parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement
acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara
occidental dans le cadre d'arrangements conformes aux buts et principes
énoncés dans la Charte des Nations Unies».
Au Maroc, un communiqué lu par le porte-parole du Cabinet
royal, Abdelhak Lamrini, indique que "Le Royaume du Maroc prend note
avec satisfaction de cette résolution qui confirme, avec vigueur, les
paramètres incontournables de la solution politique, préserve fortement
les perspectives d'une relance prometteuse des négociations et clarifie,
de manière précise et définitive, le cadre de traitement des autres
aspects de ce différend régional."
Concernant les droits de l'homme, la résolution appelle simplement le Maroc et le Polisario à «continuer leurs efforts respectifs pour améliorer la promotion et la protection des droits de l'homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf ». Après la marche arrière des Etats-Unis ces derniers jours, aucun mécanisme international de surveillance n'est évoqué dans la résolution finale.
Libre accès de la Minurso
La Conseil de Sécurité redemande de prendre en considération sa
requête pour un recensement des réfugiés sahraouis de Tindouf. Il
appelle également les deux parties à coopérer pleinement avec la
Minurso, notamment en respectant la libre interaction entre la Mission
et ses interlocuteurs et en lui accordant un accès immédiat et sans
entrave dans le cadre de son mandat. C'est le Maroc qui semble ici visé,
après les accusations d'espionnage portées officiellement par Ban Ki Moon en 2012
contre Rabat et l'interdiction d'accès au camp de Gdim Izik en 2010. Si
les drapeaux marocains qui entouraient le bâtiment de la Minurso à
Laâyoune ont tous (sauf un) été retirés récemment, le problème des
plaques d'immatriculation des véhicules de la Minurso est aujourd'hui
toujours en cours de négociations (Rabat leur impose des plaques
marocaines sur la partie du territoire contrôlée par Rabat, une mesure
contraire au règlement de l'ONU).
"Réalisme et esprit de compromis", comme en 2008
La résolution votée aujourd'hui par le Conseil de Sécurité demande
aussi au Maroc et au Polisario d'appuyer la recommandation faite par le
Conseil en 2008, selon laquelle « il est indispensable que les parties
fassent preuve de réalisme et d'un esprit de compromis afin de maintenir
l'élan imprimé au processus de négociation».
Un câble diplomatique américain publié par Wikileaks et daté d'avril 2008 révèle que cette résolution était en fait le fruit d'un désaccord entre les Etats-Unis et la France : le gouvernement Bush souhaitait accélérer la résolution du conflit en qualifiant l'option d'indépendance d' «irréaliste». Les Français avaient toutefois refusé de soutenir cette proposition - à cause du poids du lobby algérien en France selon les diplomates américains.
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Quel gâchis ! Quel temps perdu ! A quoi sert l'ONU ? A quand le référendum d'autodétermination ? Dans 20 ans ?(ndlr)
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La tentative des USA d’élargir le champ d’action de l’ONU au Sahara occidental s’est soldée par un vote devenu ordinaire au Conseil de sécurité le 25 avril. Les droits des Sahraouis n’ont pas pesé lourds.
Si la diplomatie onusienne s’est agitée ces derniers jours, le coup de force mené par les Américains sur la question sensible des droits de l’homme au Sahara occidental est retombé à plat. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a voté une nouvelle résolution pour réaffirmer « sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies« . Mais, le texte est bien en-deçà de ce qu’attendaient ONG et pays pro-sahraouis, sans parler bien entendu des Sahraouis eux-mêmes.
Fort des rapports constatant des violations des droits des Sahraouis dans les territoires annexés par le Maroc en 1975, émanant notamment de personnalités ou d’ONG, comme le Robert F. Kennedy Center for justice and Human rights ou Juan Mendez (rapporteur spécial sur la torture), l’administration Obama avait lancé l’offensive en proposant un projet de résolution.
En effet, face à l’ impasse dans laquelle se trouve le dossier du Sahara occidental et à la situation sécuritaire préoccupante de la région, l’initiative américaine arrivait à point nommé pour des pays comme le Royaume-Uni ou l’Afrique du Sud qui portent, avec des ONG, une revendication ancienne : l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance du respect des droits de l’homme dans la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine et dans les camps de réfugiés sous administration du Front Polisario.
Mais, quelques jours après, les USA et le Maroc ont réussi à trouver un terrain d’entente, les premiers revenant en arrière avec l’abandon de cette option.
L’opposition du pouvoir marocain à ce volet « droits de l’homme » laisse voir l’intransigeance du royaume. Quand le Front Polisario a déjà exprimé son soutien à cette insertion dans le mandat de la Minurso qui concernerait les camps de réfugiés où vivent plusieurs dizaines de milliers de Sahraouis sur le sol algérien, Mohamed VI accrédite par ce refus les faits de violations des droits des Sahraouis, par ailleurs maintes fois dénoncées.
Par ce nouveau vote du Conseil de sécurité, c’est la stratégie de Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, et celle du secrétaire général de l’ONU qui est mise à mal. L’idée d’exploiter la déstabilisation actuelle au Sahel pour pousser à un règlement « urgent » du conflit du Sahara occidental, et ainsi éviter une « contagion » régionale, n’a pas porté ses fruits.
Le simple élargissement des missions de la Minurso semble être une étape infranchissable. Aujourd’hui, la communauté internationale est paralysée.
http://www.nouvellesdusahara.fr/vote-au-conseil-de-securite-lonu-une-nouvelle-fois-paralysee/
« Le Conseil de Sécurité a adopté, aujourd’hui, 25 avril 2013, à l’unanimité de ses membres la résolution concernant le Sahara Marocain.
La nouvelle résolution se situe dans le prolongement des résolutions antérieures adoptées depuis 2007. Le Conseil confirme, une fois de plus, la prééminence de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc et fixe les paramètres d’une solution politique définitive basée sur le réalisme et l’esprit de compromis.
Cette résolution a couronné un processus marqué par plusieurs initiatives et contacts entrepris par Sa Majesté le Roi que Dieu L’assiste auprès de plusieurs Chefs d’Etat, des messages transmis par des Emissaires Royaux dans différentes capitales et une campagne d’explication de la position du Maroc sur les différents aspects couverts par la résolution du Conseil de Sécurité de 2012, ainsi que sur les attentes marocaines concernant celle d’avril 2013.
Ce processus a été accompagné par une forte mobilisation de tous les acteurs politiques et des forces vives de la Nation, reflétant le consensus national, sans cesse renouvelé, autour de la Question Nationale.
Le Royaume du Maroc prend note avec satisfaction de cette résolution qui confirme, avec vigueur, les paramètres incontournables de la solution politique, préserve fortement les perspectives d’une relance prometteuse des négociations et clarifie, de manière précise et définitive, le cadre de traitement des autres aspects de ce différend régional.
Ainsi le Conseil de Sécurité confirme, par cette résolution, le maintien en l’état du mandat de la MINURSO et de ses activités, conformément aux assurances données et des garanties fournies à Sa Majesté le Roi par M. Ban Ki Moon, Secrétaire Général des Nations unies, lors de l’entretien téléphonique du 25 août 2012.
Le caractère régional de ce différend est, désormais, clarifié et précisé par un appel direct et spécifique lancé aux Etats voisins pour s’impliquer plus résolument, en vue de mettre fin à l’impasse actuelle et avancer vers une solution politique définitive.
Ainsi, l’Algérie se trouve interpellée pour s’investir, de manière constructive, dans la recherche de la solution politique à ce différend régional.
De même, la résolution reconnaît que le règlement de ce différend, doublé d’une coopération des Etats membres de l’UMA, contribuerait à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel.
Cette résolution ne contient aucun dispositif impliquant, de près ou de loin, une quelconque surveillance internationale des droits de l’Homme. Elle reconnaît et salue les étapes franchies par le Maroc dans le renforcement du Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction volontaire du Royaume avec les procédures spéciales dépendant du Conseil des Droits de l’homme. Il s’agit là d’une consécration par les Nations Unies des initiatives et des efforts nationaux engagés par Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste.
Aussi, cette reconnaissance pleine et entière des réformes entreprises démontre-t-elle que le cadre national demeure l’enceinte idoine pour la prise en charge des questions des droits de l’homme. Le Conseil de Sécurité a apporté, par conséquent, une réponse claire aux tentatives récurrentes d’instrumentalisation des droits de l’homme au service d’un agenda politique connu.
Par ailleurs, le Conseil de Sécurité a réitéré sa demande de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf, en encourageant pour la première fois des efforts dans ce sens. Ces efforts s’adressent au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et à l’Etat hô te, l’Algérie, conformément à la Convention de 1951, relative au statut des réfugiés. La mise en Âœuvre de cette obligation, fondée sur des considérations humanitaires, devient plus que jamais nécessaire dans le contexte menaçant d’insécurité et d’instabilité qui prévaut dans l’espace maghrebo-sahelien. Le Maroc espère que les autres parties assumeront pleinement leurs responsabilités en vertu de cette résolution, saisiront les opportunités renouvelées qu’elle offre et s’engageront, sincèrement et résolument, dans une relance réelle du processus politique de négociation.
Face aux défis sécuritaires majeurs qui secouent la région, le règlement du différend régional sur le Sahara marocain est, désormais, une nécessité stratégique cruciale pour la paix et la stabilité dans la région et un impératif pour le développement économique et social des pays du Maghreb ».
Vote au Conseil de sécurité : l’ONU une nouvelle fois paralysée
La tentative des USA d’élargir le champ d’action de l’ONU au Sahara occidental s’est soldée par un vote devenu ordinaire au Conseil de sécurité le 25 avril. Les droits des Sahraouis n’ont pas pesé lourds.
Si la diplomatie onusienne s’est agitée ces derniers jours, le coup de force mené par les Américains sur la question sensible des droits de l’homme au Sahara occidental est retombé à plat. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité a voté une nouvelle résolution pour réaffirmer « sa volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies« . Mais, le texte est bien en-deçà de ce qu’attendaient ONG et pays pro-sahraouis, sans parler bien entendu des Sahraouis eux-mêmes.
Fort des rapports constatant des violations des droits des Sahraouis dans les territoires annexés par le Maroc en 1975, émanant notamment de personnalités ou d’ONG, comme le Robert F. Kennedy Center for justice and Human rights ou Juan Mendez (rapporteur spécial sur la torture), l’administration Obama avait lancé l’offensive en proposant un projet de résolution.
En effet, face à l’ impasse dans laquelle se trouve le dossier du Sahara occidental et à la situation sécuritaire préoccupante de la région, l’initiative américaine arrivait à point nommé pour des pays comme le Royaume-Uni ou l’Afrique du Sud qui portent, avec des ONG, une revendication ancienne : l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance du respect des droits de l’homme dans la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine et dans les camps de réfugiés sous administration du Front Polisario.
Mais, quelques jours après, les USA et le Maroc ont réussi à trouver un terrain d’entente, les premiers revenant en arrière avec l’abandon de cette option.
L’opposition du pouvoir marocain à ce volet « droits de l’homme » laisse voir l’intransigeance du royaume. Quand le Front Polisario a déjà exprimé son soutien à cette insertion dans le mandat de la Minurso qui concernerait les camps de réfugiés où vivent plusieurs dizaines de milliers de Sahraouis sur le sol algérien, Mohamed VI accrédite par ce refus les faits de violations des droits des Sahraouis, par ailleurs maintes fois dénoncées.
Par ce nouveau vote du Conseil de sécurité, c’est la stratégie de Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, et celle du secrétaire général de l’ONU qui est mise à mal. L’idée d’exploiter la déstabilisation actuelle au Sahel pour pousser à un règlement « urgent » du conflit du Sahara occidental, et ainsi éviter une « contagion » régionale, n’a pas porté ses fruits.
Le simple élargissement des missions de la Minurso semble être une étape infranchissable. Aujourd’hui, la communauté internationale est paralysée.
http://www.nouvellesdusahara.fr/vote-au-conseil-de-securite-lonu-une-nouvelle-fois-paralysee/
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Sahara : Communiqué du palais royal
Suite à l’adoption par le conseil de sécurité de l’ONU de la résolution concernant le Sahara Marocain, le porte-parole du Cabinet Royal, M. Abdelhak Lamrini a donné lecture, jeudi, d’un communiqué dont voici le texte intégral :
« Le Conseil de Sécurité a adopté, aujourd’hui, 25 avril 2013, à l’unanimité de ses membres la résolution concernant le Sahara Marocain.
La nouvelle résolution se situe dans le prolongement des résolutions antérieures adoptées depuis 2007. Le Conseil confirme, une fois de plus, la prééminence de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc et fixe les paramètres d’une solution politique définitive basée sur le réalisme et l’esprit de compromis.
Cette résolution a couronné un processus marqué par plusieurs initiatives et contacts entrepris par Sa Majesté le Roi que Dieu L’assiste auprès de plusieurs Chefs d’Etat, des messages transmis par des Emissaires Royaux dans différentes capitales et une campagne d’explication de la position du Maroc sur les différents aspects couverts par la résolution du Conseil de Sécurité de 2012, ainsi que sur les attentes marocaines concernant celle d’avril 2013.
Ce processus a été accompagné par une forte mobilisation de tous les acteurs politiques et des forces vives de la Nation, reflétant le consensus national, sans cesse renouvelé, autour de la Question Nationale.
Le Royaume du Maroc prend note avec satisfaction de cette résolution qui confirme, avec vigueur, les paramètres incontournables de la solution politique, préserve fortement les perspectives d’une relance prometteuse des négociations et clarifie, de manière précise et définitive, le cadre de traitement des autres aspects de ce différend régional.
Ainsi le Conseil de Sécurité confirme, par cette résolution, le maintien en l’état du mandat de la MINURSO et de ses activités, conformément aux assurances données et des garanties fournies à Sa Majesté le Roi par M. Ban Ki Moon, Secrétaire Général des Nations unies, lors de l’entretien téléphonique du 25 août 2012.
Le caractère régional de ce différend est, désormais, clarifié et précisé par un appel direct et spécifique lancé aux Etats voisins pour s’impliquer plus résolument, en vue de mettre fin à l’impasse actuelle et avancer vers une solution politique définitive.
Ainsi, l’Algérie se trouve interpellée pour s’investir, de manière constructive, dans la recherche de la solution politique à ce différend régional.
De même, la résolution reconnaît que le règlement de ce différend, doublé d’une coopération des Etats membres de l’UMA, contribuerait à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel.
Cette résolution ne contient aucun dispositif impliquant, de près ou de loin, une quelconque surveillance internationale des droits de l’Homme. Elle reconnaît et salue les étapes franchies par le Maroc dans le renforcement du Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction volontaire du Royaume avec les procédures spéciales dépendant du Conseil des Droits de l’homme. Il s’agit là d’une consécration par les Nations Unies des initiatives et des efforts nationaux engagés par Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste.
Aussi, cette reconnaissance pleine et entière des réformes entreprises démontre-t-elle que le cadre national demeure l’enceinte idoine pour la prise en charge des questions des droits de l’homme. Le Conseil de Sécurité a apporté, par conséquent, une réponse claire aux tentatives récurrentes d’instrumentalisation des droits de l’homme au service d’un agenda politique connu.
Par ailleurs, le Conseil de Sécurité a réitéré sa demande de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf, en encourageant pour la première fois des efforts dans ce sens. Ces efforts s’adressent au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et à l’Etat hô te, l’Algérie, conformément à la Convention de 1951, relative au statut des réfugiés. La mise en Âœuvre de cette obligation, fondée sur des considérations humanitaires, devient plus que jamais nécessaire dans le contexte menaçant d’insécurité et d’instabilité qui prévaut dans l’espace maghrebo-sahelien. Le Maroc espère que les autres parties assumeront pleinement leurs responsabilités en vertu de cette résolution, saisiront les opportunités renouvelées qu’elle offre et s’engageront, sincèrement et résolument, dans une relance réelle du processus politique de négociation.
Face aux défis sécuritaires majeurs qui secouent la région, le règlement du différend régional sur le Sahara marocain est, désormais, une nécessité stratégique cruciale pour la paix et la stabilité dans la région et un impératif pour le développement économique et social des pays du Maghreb ».
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