Collectif
Al-Haqiqa
La
Vérité
|
AMBDH
APADM ASDHOM FMVJ-France
KMM
|
Amsterdam, Bruxelles, Paris, le 22
avril 2013
A Monsieur le Président du gouvernement
marocain
Objet :
Intervention pour sauver la vie des grévistes de la
faim
Monsieur le Président du
gouvernement,
Les associations marocaines des
droits de l’Homme en Europe, membres du collectif Al-Haqiqa, vous font part de
leur inquiétude quant à la situation carcérale et au traitement réservé aux
prisonniers politiques de l’Union Nationale des Etudiants du
Maroc.
Les informations qui nous
parviennent de :
-
Tarek Hammani et Abdessamad
Haidour, incarcérés à la prison locale de Taza
-
Mounir Ait Khafou, Soufiane
Sghéri, Hassan Koukou, Mohamed Eloualki et Hassan Ahmouch, incarcérés à la
prison Toulal 2 de Meknès
-
Younes Erroufi, Tarek Jaïbi,
Hicham Boughlad et Mohamed Saleh, incarcérés à la prison locale Ain Kadous de
Fès
sont d’autant préoccupantes qu’ils
ont entamé des grèves de la faim depuis le 3 mars pour les uns, les 11 et 26
mars pour les autres.
Leur santé se détériore de jour en
jour et nous déplorons que les autorités pénitentiaires n’aient pas répondu
favorablement à leurs revendications, pourtant simples et légitimes, les
obligeant ainsi à choisir la grève de la faim comme ultime recours pour se faire
entendre, avec tout ce que cela comporte comme risque sur leur santé, déjà
fragilisée par les maladies et les souffrances physiques et psychologiques
auxquelles ils font face.
Monsieur le Président du
gouvernement,
Le collectif Al-Haqiqa, vous
demande d’user de votre pouvoir pour que les départements de votre gouvernement,
responsables de cette situation dramatique, interviennent rapidement avant qu’il
ne soit trop tard. Il y va de la vie des ces détenus politiques. Les autorités
marocaines porteront toute la responsabilité d’un éventuel drame qui risque de
survenir d’un instant à l’autre.
Leurs revendications sont pourtant
simples. Elles portent essentiellement sur, sinon leur libération car ils
s’estiment victimes d’une détention arbitraire, du moins l’amélioration de leurs
conditions d’incarcération, leur séparation des prisonniers de droit commun, la
reconnaissance de leur statut de prisonnier politique, l’accès aux soins, le
bénéfice de visites libres, l’arrêt de la mise à l’isolement et, pour le groupe
de Meknès, la tenue de procès équitable dans les meilleurs
délais.
Les associations du collectif
Al-Haqiqa suivront avec attention et intérêt ce que vous entendez entreprendre
pour réparer cette situation qui devient de plus en plus urgente. Nous vous
interpellons, avec beaucoup d’insistance, pour sauver la vie de ces grévistes de
la faim.
Monsieur le Président du
gouvernement,
Ces étudiants se sont retrouvés
injustement derrière les barreaux parce qu’ils ont manifesté pacifiquement
contre la dégradation des conditions dans leurs universités. Ce qui se passe
actuellement à l’université de Fès nous préoccupe au plus haut niveau.
L’université marocaine doit être un lieu de sérénité pour la transmission du
savoir et le dialogue. Votre département de l’Education nationale doit garantir
les conditions optimales pour cette transmission. Or les interventions violentes
de votre département de l’Intérieur contre les étudiants de l’université de Fès
montrent le contraire. Ces interventions des forces de l’ordre ont fait beaucoup
de blessés et plusieurs arrestations ont été opérées parmi les
étudiants.
Nos organisations du collectif
Al-Haqiqa s’indignent énergiquement et condamnent l’utilisation de la violence
contre ces étudiants. Il devient urgent que vous interveniez pour faire cesser
ces violences et établir un vrai dialogue avec les étudiants dans le cadre de
leur syndicat l’UNEM.
Dans l’attente de vous voir agir
dans ce sens, veuillez croire, Monsieur le Président du gouvernement, en notre
sincère considération.
Collectif
Al-Haqiqa
M. Abderrahmane
Cherradi, président de l’AMBDH
M. Rachid
Manouzi, président de l’APADM
M. Ayad Ahram,
président de l’ASDHOM
M. Abdelhaq
Kass, président du FMVJ-France
M. Jamal
Elkattabi, pour le KMM
Copie
à : - Monsieur Mustapha Ramid,
ministre de la Justice et des Libertés
- Monsieur Driss El
Yazami, président du CNDH
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