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dimanche 21 avril 2013

Sahara occidental: les choses à l'endroit ? L'exemple du Timor Oriental


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Le dossier du Sahara occidental semble (enfin) bouger induit par de nouveaux éléments qui le remettent, outre dans le bon sens, dans l'actualité des Nations unies. En effet, quasi simultanément, Washington et son ambassadeur à Rabat, se sont exprimés sur le dossier du Sahara occidental, gelé depuis 38 ans.

 Ainsi, les Etats-Unis vont proposer au Conseil de sécurité une résolution réclamant l'élargissement des prérogatives de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) et une enquête de l'ONU sur les droits de l'homme et les exactions commises par le Maroc contre les militants sahraouis au Sahara occidental occupé. 
 Parallèlement, l'ambassadeur US à Rabat, Samuel Kaplan - en fin de mission au Maroc - dans une conférence d'adieu à Casablanca, a affirmé que le projet d' «autonomie» du Maroc pour le Sahara occidental, ne peut être «la seule base» pour une solution du contentieux insistant lourdement sur le fait que ce dossier est pris en charge par l'ONU qui lui a consacré plusieurs résolutions. En faisant référence à l'ONU - c'est-à-dire à la commission de décolonisation en charge du dossier - le diplomate américain remet en fait les choses à l'endroit. De fait, c'est la première fois qu'une puissance occidentale se prononce aussi clairement sur un conflit qui demeure en substance et avant tout un problème de décolonisation dans lequel les Nations unies assument - du moins auraient dû assumer - toutes les responsabilités. 
Ce qu'elle a réalisé positivement au Timor-Oriental dont le contentieux était similaire à celui que vit le Sahara occidental. Une occupation militaire illégale par le Maroc au départ des colonisateurs espagnols, au même titre que Timor occupé par l'armée indonésienne, au départ du colonisateur portugais. C'était en 1975. Or, si le processus de décolonisation a pu être mené à son terme au Timor, c'est du fait que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ont pu être appliquées sans qu'elles rencontrent les obstructions des membres permanents du Conseil de sécurité. 
Ce qui a été effectif pour le Timor-oriental n'a pu l'être pour le Sahara occidental. Or, le problème sahraoui est limpide comme de l'eau de roche et se résume à la mise en place d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui. Cela n'a pu - jusqu'à ce jour - avoir lieu du fait du soutien dont bénéficia le Maroc, notamment de la part de la France - Paris joue sur ce chapitre un jeu équivoque, les chefs d'Etat français chantant un refrain différent, selon qu'ils visitent Alger ou Rabat - ajouté à l'indécision des membres permanents du Conseil de sécurité. Le Maroc eut ainsi le champ libre pour décider par lui-même du sort du peuple sahraoui. En d'autres termes, le Royaume chérifien a voulu imposer sa «seule» solution, allant jusqu'à inventer une utopique «large autonomie» qui n'a pas de sens au plan du droit international dès lors que ce concept va à l'encontre des résolutions de l'ONU sur le droit des peuples coloniaux à s'exprimer par autodétermination. De fait, selon l'ONU, le Maroc n'est que l'administrateur nominal d'un territoire abandonné par l'Espagne. Ce point a d'ailleurs été confirmé par la commission juridique de l'ONU qui - sur plainte du mouvement de libération sahraoui, le Front Polisario, à propos de l'octroi par Rabat de concessions de recherche offshore à des compagnies pétrolières dans les eaux territoriales du Sahara occidental - a réitéré que le Maroc, administrateur du territoire sahraoui, ne pouvait délivrer des concessions ou négocier des accords de pêche - comme cela a été le cas avec l'Union européenne - incluant le territoire sahraoui. Ce sont là des faits, soutenus, si besoin était, par les attendus, en son temps, de la Cour internationale de justice de La Haye (CIJ). 
Aussi, la nouvelle donne induite par la clarification de la position des États-Unis, confortée par les derniers rapports de l'émissaire spécial de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, doit normalement ouvrir de nouvelles perspectives pour le conflit sahraoui, comme mettre le Maroc au pied du mur. En fait, la position de Rabat est devenue de plus en plus indéfendable. En effet, s'il y a - ou il y eut - malentendu sur la nature du conflit qui oppose le Front Polisarion au Maroc - qui occupe militairement le territoire du Sahara occidental - il se trouve dans l'esprit de ceux qui ont fait fi des résolutions de l'ONU, du droit international et/ou veulent piétiner le droit du peuple sahraoui à s'autodéterminer et s'exprimer librement sur son devenir.

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