- Écrit par Salah El Ayoubi, 21/4/2013
Saloperie !!
C'est le premier commentaire qui vient à l'esprit, à l'évocation de
cet abominable attentat qui a endeuillé le marathon de Boston, mardi 16
avril.
L'Amérique pleure, une fois de plus, ses morts et ses estropiés et la
vision du petit Martin, huit ans, fauché, dans les bras de son père,
sur la ligne d'arrivée, reviendra longtemps hanter la mémoire des femmes
et des hommes épris de paix.
L'attentat
commis par deux frères tchétchènes, auxquels les Etats-Unis ont accordé
l'asile politique en 2003, s'est chargée de rappeler aux américains,
dont l'écrasante majorité ignoraient jusqu'à son existence, le souvenir
de la Tchétchénie qui fut ravagée par le plus sanglant des conflits
qu'ait connu le Caucase, parce que Moscou voulait y faire régner sa «
Pax Russiana ». Mais, que le sang d'un seul innocent coule et la plus
belle des causes est, à tout jamais, entachée d'ignominie !
Si les frères Tsarnaev ont agi en tchétchènes, on retiendra que
c'est, une fois de plus, l'Islam qui se trouve en première ligne du
carnage. Cet autre Islam, violent, haineux qui enlève, torture, ampute
et tue sans scrupule. Un Islam réfractaire à toute logique, prêché par
des obscurantistes et colporté par des ignorants.
La Tchétchénie a perdu en cette matinée d'Avril 2013, son honneur et
l'Islam sa raison, par la faute de deux imbéciles qui ont osé
poignarder, dans le dos, le pays qui leur a donné une chance de refaire
leur vie, dans la liberté et la dignité.
Mais peu importe les auteurs, peu importe la cause qu'ils prétendent
défendre et les commanditaires éventuels de l'attentat. La seule idée
que l'on puisse délibérément, administrer la mort à un innocent, est, en
soi, insupportable.
En cela, le terrorisme est une invitation à la saloperie. Il
s'apparente à une forme de dictature, car tout comme le tyran, il
s'attaque aux libertés qui fondent la vie de la cité, comme celle
d'aller et venir et de se réunir, histoire de les réduire à leur plus
simple expression. En semant la mort et la désolation autour de lui, en
distillant l'épouvante, le terroriste porte atteinte à la paix civile et
génère dans l'imaginaire collectif, une insupportable paranoïa, qui
vous fait prêter, à votre voisin immédiat, le délit d'intention
criminelle.
Et tout comme la tyrannie également, le terrorisme est l'apanage
d'une minorité, imbue de vengeance, de haine et de détestation pour ceux
de ses contemporains, qui ne partagent pas ses convictions, qu'elles
soient politiques, idéologiques ou confessionnelles.
Aujourd'hui, nous sommes tous bostoniens. Comme nous fumes parisiens
le 25 juillet 1995, new yorkais le 11 septembre 2001, Casablancais le 16
mai 2003, ou madrilènes le 11 mars 2004, et qu'il soit le fait
d'individus isolés, de groupuscules violents, de mouvements de
libération ou d'Etats constitués, le terrorisme est la pire
manifestation de la cruauté, en même temps qu'il constitue un acte d'une
lâcheté inqualifiable.
http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/665-le-terrorisme-cette-invitation-a-la-saloperie
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