APS, 15/4/2013
L’Association de défense des
droits de l’homme au Maroc (Asdhom) compte alerter l’Union européenne
(UE) sur la situation jugée "inquiétante" de prisonniers politiques
grévistes de la faim dans le royaume, a-t-elle indiqué lundi.
A cet effet, des membres de
l’association, basée en France, se rendront mercredi au Parlement
européen à Strasbourg sur invitation de la parlementaire Marie-Christine
Vergiat (Groupe communiste) pour participer à une conférence-débat,
organisée à l’occasion de la Journée internationale du prisonnier
politique.
Lors de cette conférence, à laquelle prendront également part des ONG
internationales, dont Amnesty International et la Fédération
internationale des droits de l’homme (FIDH). L’Asdhom évoquera la
campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, lancée en
novembre 2012 à Paris, et surtout alertera sur le "danger qui guette
actuellement les grévistes de la faim à Taza, Fès et Meknès", a indiqué
son président, Ayad Ahram, dans un communiqué parvenu à l’APS.
"Les informations qui nous parviennent sur l’état de santé des
grévistes sont inquiétantes. Tout doit être fait pour éviter un drame",
a-t-il prévenu, précisant que l’Asdhom compte saisir les parlementaires
européens à l’occasion de cette journée internationale du 17 avril pour
qu’ils "interpellent, à leur tour, les autorités marocaines sur le sort
de ces prisonniers politiques grévistes de la faim en particulier".
M. Ahram a rappelé, à ce sujet, qu’à la prison de Taza, deux
militants de l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM), sont à
leur 42e jour de la grève de la faim entamée le 3 mars et, qu’à la
prison Toulal 2 de Meknès, cinq autres militants de la même organisation
estudiantine sont à leur 34e jour de la grève de la faim entamée le 11
mars.
Selon lui, quatre autres militants étudiants observent une action similaire dans une prison de Fès, depuis le 26 mars.
Leurs revendications portent, a-t-il signalé, sur leur libération, du
moins l’amélioration de leurs conditions d’incarcération, leur
séparation des prisonniers du droit commun et la reconnaissance de leur
statut de prisonnier politique.
Se basant sur des témoignages de proches, le président de l’Asdhom
affirme que l’état de santé de ces prisonniers "commence à se
détériorer", appelant les autorités marocaines à "accéder à leurs
demandes légitimes avant qu’il ne soit trop tard".
Au lancement de sa campagne de parrainage en novembre, l’association
avait recensé 172 prisonniers politiques ou victimes de violations de
droit. Actuellement, elle en dénombre 203, en sus de sept militants
poursuivis en liberté provisoire.
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