AFPS, 18/4/2013
Le 17 avril 2012, plusieurs centaines de prisonniers politiques
palestiniens déclenchaient une grève de la faim pour protester contre les
conditions de leur détention. En quelques semaines, le mouvement rassemblait
2 000 prisonniers, décidés à faire entendre leur voix et à faire ressurgir
cette question longtemps ignorée.
En 2013, trois faits symbolisent la
situation des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.
Arafat Jaradat, 30 ans, est mort le 23 février 2013 « d’un arrêt cardiaque »
après cinq jours d’interrogatoire. Quelques semaines plus tard, Missarah
Abu-Hamdieh, 64 ans, et atteint d’un cancer, est mort en prison, victime de
négligence médicale. Samer Issawi est en grève de la faim depuis le 1er août et
se trouve aujourd’hui en danger de mort.
Tous trois sont victimes de
pratiques courantes dans les prisons israéliennes : torture, négligence
médicale et maintien en détention administrative.
A ce jour, quelque 5000
prisonniers sont détenus dans les prisons et centres d’interrogatoire
israéliens. Parmi eux, au moins 220 enfants dont 45 de moins de 16 ans, 2
anciens ministres, 14 députés, 109 prisonniers d’avant les accords d’Oslo.198
sont en détention administrative (enfermement sans charge ni procès,
renouvelable à l’infini tous les 6 mois).
L’AFPS a lancé en juillet
2012 une campagne de parrainage des prisonniers politiques palestiniens
appelant à écrire une fois par mois à un prisonnier pour lui transmettre un
message de soutien. Aujourd’hui, plus de 2 000 personnes parrainent un
prisonnier détenu dans une prison israélienne. Dans certaines prisons, des
prisonniers ont pu répondre à leurs parrains, confirmant l’importance de ces
démarches de solidarité.
L’AFPS a reçu Mahmoud Sarsak, ancien joueur de
football et prisonnier politique, en tournée en Europe. Il avait fait une
grève de la faim de 92 jours, alors qu’il était en détention administrative
depuis trois ans. Interrogé sur le soutien international, il nous a dit : « La
solidarité internationale est très importante. Elle fait comprendre au
prisonnier que ses parents ne sont pas les seuls à se préoccuper de son sort.
Ces lettres confortent les prisonniers. Pour tout vous dire, même lorsque je
ne comprenais pas la langue dans laquelle les mots étaient écrits, j’étais
heureux de recevoir une lettre venant d’Europe. »
La semaine du 17 avril,
marquée par de nombreuses initiatives de solidarité avec les prisonniers
palestiniens, donnera à la campagne de parrainages une dimension nouvelle
à la hauteur des enjeux. Avec ces emprisonnements de masse et de longue
durée, l’objectif des autorités israéliennes est bel et bien de briser la
résistance du peuple palestinien.
Nous ne laisserons pas la question
des prisonniers retomber dans l’ombre : cruciale pour toute la société
palestinienne, elle est désormais au premier plan de l’agenda
politique.
Le Bureau national de l’AFPS
Association France Palestine Solidarité (AFPS)
21 ter Rue Voltaire 75011 Paris
Tél. : 01 43 72 15 79
Fax. : 09 56 03 15 79
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