Après
une mission effectuée en décembre 2012 à Rabat, les économistes du
Fonds monétaire international (FMI) ont publié leur rapport la semaine
dernière. Saluant au passage la « performance » du pilotage
macro-économique du Maroc bien que confrontée à des chocs extérieurs
tels la crise européenne, le Fonds s’interroge sur la capacité du
gouvernement à ramener le déficit budgétaire à 4,8% en 2013 contre 7,1%
l’année dernière, comme il s’y est engagé. En effet, obtenant la ligne
de crédit de 6,2 milliards de dollars de la part du FMI en août dernier,
Rabat s’était engagé à réduire ses déficits. Mais à l’allure où vont
les choses, la réalisation de cet engagement semble compromise. Le
déficit commercial, quant à lui, se creuse année après année.
A ce jour,
le trou de la balance des transactions courantes culmine à 8% du PIB.
En effet, les éléments compensateurs, de manière générale sont
défaillants : les recettes MRE en baisse, le tourisme impacté par la
crise en Europe ainsi que les investissements directs étrangers qui font
défaut. Selon le FMI, une telle situation est le signe d'une perte de
compétitivité pour le Maroc.
Le Fonds s’attarde également sur le
problème de la Caisse de compensation dont la réforme reste l’un des
principaux défis du royaume. Jugeant la hausse des prix du carburant
opérée l’année dernière insuffisante, l’instance dirigée par Christine
Lagarde, estime que l’Etat marocain devrait multiplier les efforts. Pour
sa part, le FMI conseille de relever les prix des produits de base,
tout en accordant des aides directes aux populations défavorisées. Or,
le sujet est ultra-sensible au Maroc. D’ailleurs, il a récemment fait
l’objet de débats houleux entre parlementaires. Déjà, la seule
augmentation des prix du carburant avait suscité un fort soulèvement de
la société civile, l'année dernière et jusqu'à ce jour, les plaintes des
consommateurs marocains se font persistantes. De plus, pas plus tard
qu’hier jeudi 11 avril, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El
Khalfi affirmait que les prix des matières premières n’augmenteront pas.
A cette allure, la hausse des prix des produits de base reste très peu
envisageable.
Autre source d’inquiétude : le système de retraite. En
début d’année, le premier ministre Abdelilah Benkirane annonçait un
déficit dès 2014. La situation devrait s’aggraver au fil des années si
rien n’est fait. Le Fonds estime le déficit à 4% du PIB en 2040 et juge
l’équilibre du système de retraite « insoutenable ». Rabat a esquissé
quelques pistes de réflexion pour sauver son système de retraite. On
sait déjà que quelques 125 milliards de dirhams sont nécessaires dans
les vingt prochaines années, selon le premier ministre Abdelilah
Benkirane.
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