Rachid Loudghiri, AuFait,
Dans le cadre consultations sur les objectifs de développement de l’après-2015, un Forum bilan s'est tenu jeudi à Rabat. Les premiers retours font ressortir une attente concernant l'accès aux soins pour tous, le resserrement des inégalités sociales et l'amélioration du système éducatif.
Bruno Pouezat (d), coordinateur résident des Nations Unies au Maroc, aux côtés des ministres de la Fonction publique et de la modernisation, Abdeladim El Guerrouj (g) et des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif (c). /DR
Bruno Pouezat |
La démarche, qui a servi pour la réflexion engagée autour de “l’avenir que nous voulons” pour l’après 2015, est inclusive, participative et transparente. Les personnes consultées ont estimé que les actions prioritaires à engager dans l’immédiat doivent se focaliser sur l’amélioration du système éducatif, un meilleur accès pour tous à des soins de qualité et l’éradication de la pauvreté et des inégalités sociales.
“Nous nous sommes efforcés
de donner la voix à des groupes souvent ignorés. Cependant, le nombre
des personnes touchées n’est qu’un échantillon modeste pour participer
au dialogue global sur l’avenir que nous voulons.”
Bruno Pouezat, coordinateur résident des Nations Unies au Maroc
En
plus de partenaires institutionnels, du secteur privé, de l’université,
des médias, des missions diplomatiques, de la société civile et des
MRE, la parole a cette fois été donnée aux sans voix, aux populations
vulnérables, tel les personnes à besoins spécifiques, les
professionnelles du sexe ou les grands malades.Une centaine de réunions préparatoires ont été nécessaire pour déblayer le terrain. Une trentaine de consultations auprès de plus de 800 personnes ont été réalisées, dont 14 groupes focus avec des populations marginalisées. L’ensemble des conclusions des consultations réalisées au niveau de 90 pays (50 à l’origine) alimenteront l’émergence d’un consensus global sur l’agenda de développement post-2015, qui sera discuté par l’Assemblée générale des Nations Unies dès l’automne 2013.
Des attentes concrètes et urgentes
Les
personnes consultées sont impatientes et réclament des actions
immédiates, mais leurs rêves ne sont ni utopiques, ni irréalisables. Ils
rêvent d’avoir un système éducatif qui permette de produire des
citoyens avec des capacités d’analyse, des citoyens entrepreneurs aptes à
s’assumer et porteurs de projets de développement.Dans ce contexte, le pré-scolaire, indispensable pour l’affirmation de la personnalité de nos enfants en bas âge, pourrait aussi contribuer à la création de ressources et d’emplois.
La mise en place de passerelles entre le collège et la formation professionnelle ou l’intégration de cette formation dans le cursus scolaire, sans attendre que l’élève soit dans l’échec scolaire, serait aussi souhaitable, selon les vœux des sondés. Les élèves devront aussi bénéficier de plus d’opportunité pour s’épanouir à travers des activités d’innovation, de loisir et de sport.
Dans le domaine de la santé, la mise en place d’un système de protection sociale efficace et qui couvre l’ensemble des citoyens du territoire tarde à se concrétiser sur le terrain. Les gens sont de plus en plus révoltés face à l’ampleur du nombre de décès de femmes pendant leur accouchement et des enfants âgés de moins de 5 ans.
En matière de développement économique et de lutte contre la précarité, les gens demandent plus de stabilité politique et de continuité dans l’action administrative. L’essentiel de leurs revendications porte sur la bonne gouvernance, la préservation de l’environnement, l’accès à l’emploi grâce à une formation en adéquation avec les emplois offerts, la parité homme-femme, une justice plus équitable, la lutte contre la corruption, l’impunité et les inégalités sociales et économiques.
Dans le cadre d’un aménagement du territoire plus équitable, les jeunes ruraux demandent à ce que les richesses tirées de leur territoire (produit miniers, phosphate, agriculture, énergie renouvelable…) soient mis en premier lieu au service du développement local. Ils veulent ainsi que leur travail valorise leur environnement quotidien, avant de servir les intérêts du grand capital dans les grandes villes ou à l’étranger.
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