Par Al Akhbar, 4/4/2013
Cet après-midi, la Cour de Cassation a annulé la décision de libérer le
prisonnier libanais Georges Abdallah, 62 ans, incarcéré dans les prisons
françaises depuis 29 ans. Le 20 novembre 2012, le Tribunal
d'application des peines avait accordé sa libération conditionnelle,
mais le parquet a fait appel de la décision et la France s'est retrouvée
sous la pression croissante des Etats-Unis et d'Israël pour bloquer sa
libération.
Joseph Abdallah réagit à la décision de la Cour de Cassation cet après-midi devant l'Ambassade de France à Beyrouth (capture d'écran de la vidéo ci-dessous)
"Nous ne pensons pas qu'il doive être libéré et nous poursuivons nos
consultations avec le gouvernement français à ce sujet," avait déclaré
en janvier dernier la porte-parole du département d'Etat Victoria Nulan.
"Nous sommes très préoccupés qu'il puisse revenir au champ de
bataille."
Le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls a refusé de signer
l'ordre d'extradition d'Abdallah le matin de sa libération anticipée, en
janvier, provoquant des protestations et des sit-ins devant les centres
culturels français dans le pays.
Abdallah a été condamné à la prison à perpétuité sur une présomption
d'implication dans l'assassinat de deux diplomates, l'aide de camp d'un
militaire américain et un Israélien en 1982. Le tribunal n'ayant pu
présenter des preuves concrètes contre lui, il avait été emprisonné pour
faux-passeport.
La cour de cassation de France, la plus haute cour d'appel, a statué
contre sa libération sur la base que l'extradition d'Abdallah ne
permettrait pas une période de liberté conditionnelle d'un an. Son
expulsion du pays était une condition nécessaire à sa libération.
Le document qui détaille les délibérations et les décisions de la cour ne font aucune référence au crime en question.
Mais les militants libanais disent qu'il y a encore un espoir, et
attendent l'audience du 11 avril du Tribunal d'application des peines où
ils espèrent contrer l'appel. Il est cependant difficile de savoir si
la décision de jeudi peut être contestée.
"Une affaire comme celle-ci ne peut être contestée sur la base des
sources juridiques françaises," a dit à Al-Akhbar Joseph Abdallah, frère
du prisonnier.
Des dizaines de militants se sont rassemblés devant l'ambassade de
France à Beyrouth pour protester contre la décision, poursuivant des
mois de sit-in pour exiger la libération d'Abdallah.
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Note ISM-France : Vidéo prise cet après-midi devant
l'Ambassade de France à Beyrouth à l'annonce de la honteuse décision de
la Cour de Cassation. Joseph Abdallah déclare :
" (...) La décision des autorités françaises de ne pas libérer
Georges ABDALLAH ne nous choque pas ! Nous, les militants
anti-impérialistes, sommes habitués à cette tyrannie : que la
bourgeoisie écrase ses propres valeurs et sa propre justice ? Rien de
nouveau (...) ! Nous ne laisserons aucun drapeau français flotter sur le
sol libanais (fermeture de toutes les organisations françaises au
Liban)."
Source : Al Akhbar
Traduction : MR pour ISM
http://www.ism-france.org/analyses/La-France-annule-la-decision-de-liberer-Georges-Ibrahim-Abdallah-video--article-18024#.UV27ucIGbqA.facebook
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