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vendredi 5 avril 2013

La place des femmes sahraouies dans les campements de réfugiés,


La place des femmes sahraouies dans les campements de réfugiés, vidéo de Oumeima par Franck NA. 

Sous-titre : « madame Omeima ABDESLAM, Représensante du Front Polisario pour la Suisse et les Nations Unies »

Depuis 1975 jusqu’au référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui.

Elle avait seulement deux ans quand sa famille connaît l’exode. Un parcours de jeune femme qui passe par Cuba, dans l’Ile de la Jeunesse, lieu d’études pour des milliers de jeunes de toute la planète, dans des universités qualifiées, que, faut il le rappeler, l’altruisme des révolutionnaires cubains avaient créées et généreusement mises à disposition. Mais elle a connu cette période brusquement frugale, lorsque le bloc soviétique s’effondre et stoppe net toutes subventions auprès de son petit protégé des Caraïbes. Les subsistances sont extrêmemt réduites, et une nouvelle fois, elle est donc confrontée directement par une mutation globale, elle Sahraouie, sur une île des Caraïbes, dépendante jusque là d’une puissance européenne. Elle quitte Cuba, munie de son diplôme d’ingénieur en télécommunications, la faim et la volonté au ventre. Et de retour dans les camps, femme mariée, elle sera co-fondatrice de la première « école pour femmes » dans le camp de Dajla. Pour que toutes ces femmes de 15 à 55 ans qui forcément restent là, à s’occuper de tout, puissent apprendre , apprendre à coudre, apprendre des autres, apprendre parfois l’informatique ou des langues, apprendre un métier. Maintenant, il y a une école pour femmes dans chaque camp de réfugiés. Et puis elle est repartie, Omeima Abdeslam, mais cette fois pour un poste diplomatique, une représentation sahraouie en Finlande, et de là, elle accepte le poste de Représensante du Front Polisario pour la Suisse et les Nations Unies à Genève. C’est un poste difficile, un challenge pour elle, en tant que femme, et en tant que mère de deux jeunes enfants. Mais elle ne perd pas son goût de vivre et de faire connaître la situation intolérable de son peuple.
Les intérêts bloquant un retour sur la terre de leurs parents : Le Maroc veut conserver un territoire , ou plus exactement ses richesses minières. Convoitise. (Maroc et France)
Dans sa propagande, le Maroc affirme que les réfugiés sont séquestrés par l’Algérie :
- «  Etes vous séquestrés ici ? …


- Etes vous Marocains ?


- Avez vous une liberté de circulation ? … » sont les questions que nous posons aux réfugiés rencontrés. Mais dont nous connaissons la réponse.
Les six camps de réfugiés autour de Tindouf, petite ville algérienne principalement garnison militaire :
 Le camp de Rabouni est le centre névralgique, administratif et politique. Vous y trouverez surtout des hommes. Vous y trouverez par exemple le Ministère des Sports. M. Bougleida, le ministre des sports a la charge du MARATHON, s’occupe d’une des principales manifestations internationales, avec un budget qui mériterait d’être soutenu par tous les pays des 400 ou 500 participants. Le marathon a lieu chaque année. Le Marathon du désert 2013 devait avoir lieu les 27 et 28 février avec une semaine de festivités. mais cette année, les événements bousculent la région. Le Sahara- marathon est repoussé à une date ultérieure - Le 20 mai peut-être. La course s’effectue dans les environs des camps, c’est –à-dire dans le désert. Le message du SAHARA - MARATHON de TINDOUF se résume en deux mots : PARTAGE et DENONCIATION.
Le camp de Bojador est plus culturel avec son centre audiovisuel, son musée ou mémorial, et le centre U.N.M.S, l’Union Nationale des Femmes Sahraouies.
Dans les camps de Aaiun, de Dajla, d’ Awsard et de Rabouni, les femmes sont omniprésentes, à tous les niveaux. Il y a un hôpital dans chaque wilaya ("préfecture" ?) ; Et dans chaque wilaya, il y a  6 ou 7 Dairas (communes) et dans chaque Daira, 4 quartiers. Dans chacun, au moins un dispensaire, une crêche, une école…
L’organisation est démocratique mais pyramidale, avec des décisions très centralisées.
En 2013 devrait avoir lieu un référendum symbolique demandant à tous les Sahraouis de se prononcer sur leur futur. Ce référendum est né de l’initiative d’un groupe de jeunes NOVA .«  Non à La violence » .
Une autre association, Tiba Sidi Reba « les Voix contre les murs », interne toujours aux camps de réfugiés sahraouis, dénonce le mur construit sur les dunes et défendu becs-et-ongles par les soldats marocains. Un mur de sable cafi de mines anti-personnelles .

Les réfugiés sarahouis subsitent uniquement par l’aide internationale. Ils sont dépendants en permanence de quelques ONGs du PAM et de l’ONU qui les alimentent en tout, à commencer par l’eau. Mais ici , le litre d’eau potable est la plus cher du monde, plus cher que le gasoil. Et ceci depuis 35 ans. Vous pouvez rencontrer ici des jeunes de trente ans qui vous parlent de retourner dans un pays qu’ils n’ont eux-même jamais connu, plus à l’Ouest, un Eden là-bas au bord la mer.
« Attendre l’âge tendre ? Nul ne peut y prétendre. »
Les pays du Golfe envoient parfois des colis de dattes. C’est à peu près tout. Ils ne prodiguent pas plus de largesses envers leurs frères et sœurs musulmans de l ‘Ouest saharien. Peut être parce qu’ils s’entendent entre monarques avec le roi du Maroc. Peut-être parce que les femmes Sahraouies ont cette renommée de femmes qui n’ont pas eu besoin de luttes fémisites pour être libérées ; un peu comme les Romains de l’Antiquité considéraient les femmes étrusques : indomptées, prenant part aux jeux publics et donnant de la voix en matière politique.
Bien sûr cette émancipation est un héritage sahraoui mais aussi elle est liée aux conditions de survie et d’urgence, d’isolement et des conséquences des affrontements qui nécessitent de prendre des initiatives et des responsabilités. Cette liberté volontaire est en bute avec une conception fataliste assez répandue, le Mektoub (voir WILAYA, film de Pedro Pérez Rosado).
Pourtant ce sont elles, ces femmes arrivées en 1975, les pieds nus brûlés par le napalm, blessées comme des racines arrachées de terre. Ce sont ces femmes qui ont organisé la vie, en exil. Elles ont construit des campements à partir de rien, portant les briques sur leurs ventres, « sur la tête de leurs futurs enfants. » Drapées dans leurs malefas, elles continuent à être le foyer de tout un peuple, de distribuer les rations alimentaires, de gérer la vie dans les camps et d’avoir des initiatives, sans salaire, sans pension, sans jamais se plaindre, avec conviction et constance, et sans jamais se résigner à cette situation inacceptable.

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