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jeudi 4 avril 2013

Interview de Denis Véricel, réalisateur de « L’autre côté du mur : les indignés du Sahara occidental »

Territoire « non autonome » selon l’Organisation des Nations unies, voilà 37 ans que le Sahara occidental est une colonie marocaine, 50 ans qu’il est placé sur la liste des régions à décoloniser de l’ONU.
Le Maroc y a construit mur fortifié de 2700 km, qui traverse le Sahara occidental dans sa longueur et sépare les territoires occupés, à l’ouest (qui comprennent les côtes atlantiques), des camps de réfugiés, à l’est.

Le documentaire L’autre côté du mur : les indignés du Sahara occidental (2011), donne la parole aux Sahraouis : aux réfugiés, aux exilés, aux défenseurs des droits de l’homme, aux prises avec une répression violente. Leur résistance culmine avec le mouvement de protestation de Gdeym Izik de 2010, dont le réalisateur Denis Véricel n’hésite pas à parler comme du premier soulèvement du printemps arabe.
Si les atteintes aux droits de l’homme et le pillage des ressources du Sahara occidental perdurent au mépris du droit international, c’est par l’effet conjugué d’une propagande et d’une politique de prédation du Maroc, qui profitent à ses partenaires commerciaux, parmi lesquels certains pays de l’Union européenne, dont la France.
Là se trouve sans doute un des leviers pour que la résistance pacifique des Sahraouis puisse déboucher un jour sur l’exercice de leur droit à l’autodétermination.
L’actualité donne un écho à cette lutte avec le verdict d’un procès rendu le 18 février 2013, suite aux violences liées à la destruction du campement de Gdeym Izik en 2010. Ce procès est considéré comme inéquitable par les organisations de défense des droits de la personne (voir l’article de Human Rights Watch).

Comment en êtes-vous venu à faire un film sur le Sahara Occidental ?
Une prise de conscience sur le terrain. Quand on descend toute la côte du Nord du Maroc au Nord du Mauritanie, on traverse ce grand territoire qui n’a pas vraiment de frontières. On a l’impression de rester au Maroc, tout en découvrant une culture différente, et petit à petit, en parlant avec les gens, on prend conscience de l’histoire et de la souffrance de la population, qui ne trouve pas d’auditoire pour s’exprimer sur la réalité de son quotidien.
En voyageant sur place, on s’aperçoit aussi qu’on est suivi en permanence par la police. Ça m’a pris du temps pour comprendre de quoi il s’agissait exactement. Le recueil d’informations lui-même est difficile. Il y a peu d’informations écrites, peu d’informations qui sortent du territoire.
Ce qui m’a paru important, aussi, on en reparlera, c’est que la France a un rôle à jouer. Elle a une grande responsabilité dans ce qui continue à se passer sur place. En tant que Français, on est en position de demander des choses à notre gouvernement, à la société civile et aux médias.
J’ai fait une dizaine de séjours au Sahara occidental. J’ai rencontré beaucoup d’étudiants sahraouis. Il n’y a pas d’université au Sahara occidental, ce qui fait que les étudiants vont au Maroc, dans les villes du Nord. La ville universitaire la plus proche, c’est Agadir. J’y ai passé beaucoup de temps la dernière fois, en 2005, à un moment où il y avait beaucoup de manifestations. La première chose qu’ils m’ont montrée, ce sont les coups qu’ils avaient reçus. C’est ça, la démocratie marocaine. Il y a une véritable répression. Deux jours après, nous étions tous arrêtés. On a passé une nuit au commissariat pour que la police marocaine puisse nous faire une sorte de leçon de géopolitique et nous explique comment le Sahara occidental était marocain. Leurs arguments ne tenaient pas vraiment debout. Ils me reprochaient d’avoir une carte, que j’avais prise sur le site des Nations unies, qui disait « Sahara occidental », quand eux parlent de « Sahara marocain » [voir la carte de l’ONU]. Pour eux, c’était illégal.
Voilà comment j’ai commencé à m’y intéresser, et à vouloir donner un petit écho à cette lutte.
 
© Photo : Gérald Bloncourt, http://bloncourt.over-blog.net.


Quelles ont été les conditions de tournage et d’obtention des images ?
C’était très difficile de tourner sur place, comme le montre l’expérience de 2005. J’étais parti pour filmer un peu, et surtout pour prendre des photos. J’ai été arrêté très vite. La première chose qu’a faite la police, c’est de développer mes photos pour voir ce qu’il y avait dessus. Je n’ai quasiment pas pu travailler. J’étais suivi tout le temps, je savais que les photos que je prendrais seraient récupérées, utilisées.
À côté de ça, se mettre en contact avec les Sahraouis, c’est leur faire tenir un discours qui peut les mettre en danger face à l’autorité marocaine. Ça a été problématique. Après j’ai surtout travaillé avec la diaspora qui vit en Europe, et avec les personnes qui vivent dans les territoires occupés par le Maroc. Beaucoup d’anciens disparus, de personnes qui ont subi des tortures viennent pour témoigner au conseil des droits de l’homme ou en Europe sur la situation sur place ou sur ce qu’elles ont vécu. Elles ont pu apporter des témoignages sans que je retourne sur place pour filmer.
Les images de 2010 proviennent principalement de Sahraouis qui se trouvaient sur place, filmaient avec un téléphone portable, avec trois fois rien. Ils les ont immédiatement envoyées sur Internet pour montrer ce qui se passait.
En 2010, il y a eu un grand soulèvement de la population sahraouie [voir plus bas sur Gdeym Izik]. Ils se sont retrouvés à plusieurs dizaines de milliers dans le désert pour monter un campement gigantesque. Au bout de plusieurs semaines, les autorités marocaines ont décidé de détruire ce campement. L’offensive a été très violente, il y a eu beaucoup de blessés.
Après ça les Sahraouis sont allés manifester dans la capitale, à El-Ayoun [ou Laâyoune]. Ça a été un soulèvement violent – au cours duquel ils ont détruit une partie des administrations marocaines –, et qui a été de nouveau suivi par une répression importante, une vague d’arrestations, etc. Toutes les preuves, tout ce qu’ils ont pu filmer a été mis sur Internet. Le Maroc a tout de suite essayé d’utiliser les images à son avantage, en montrant l’agressivité qui s’exprimait à son encontre. Toutes les images qu’on a vues à ce moment-là en Europe étaient tournées par le Maroc.
Ce sont d’autres propos que les images que j’ai utilisées dans le film : la répression, l’agressivité de la police, etc. Toutes ces images tournées à la va-vite, ça a été très important dans tout le printemps arabe. Publiées sur Facebook, Twitter, elles permettaient de savoir au jour le jour ce qui se passait sur place.
J’avais commencé à faire un travail de recherche dessus avant 2005. J’ai décidé de faire un film, puis de le faire d’une façon engagée parce que je me suis senti plus engagé dans le combat que peuvent mener les Sahraouis. Après il a fallu du temps pour trouver des occasions de filmer, prendre des contacts, rencontrer des gens, avec des associations solidaires qui sont présentes un peu partout dans le monde. J’ai aussi essayé de passer par un biais institutionnel, de trouver un producteur. Certains étaient intéressés mais ils se rendaient vite compte qu’il y avait peu voire pas du tout de répondant de la part des chaînes de télévision, qui ne voulaient pas s’engager sur un tel sujet. Ça a pris beaucoup de temps et ça n’a pas du tout abouti.
Je ne présentais pas forcément le sujet d’une façon très engagée, mais le sujet en lui-même ne suscitait pas d’écoute. Cela dit, faire un documentaire sur le Sahara occidental, c’est en quelque sorte faire un sujet contre le Maroc, et ça, ça gêne pas mal de chaînes de télévision. J’ai dons décidé de faire une autoproduction avec les moyens du bord.

Vous avez projeté ce film en France ?
Nous avons fait une quinzaine de projections, principalement avec des réseaux associatifs, avec les Amis du Monde diplomatique, l’association Survie, qui travaille beaucoup sur la France-Afrique, avec des réseaux militants, avec la CNT, avec des organisations qui ont une écoute sur des sujets internationaux qui sortent des sentiers battus. Autrement, c’est très difficile.
C’est difficile également de rentrer dans le cadre des festivals. Le film n’étant pas produit d’une façon classique, il est limité du point de vue technique et n’a pas toutes les vertus d’un film classique.

Quelles ont été les réactions des Marocains qui l’ont vu en France ?
Beaucoup n’avaient pas conscience de ce point de vue, d’autres ne voulaient pas l’entendre et étaient opposés à l’opinion du film. Certains étaient là volontairement pour la confrontation, pour présenter la thèse opposée. Ce qui était intéressant c’était surtout de présenter à des Français ou à l’étranger une situation que beaucoup ne connaissent pas. Beaucoup de Français nous ont dit qu’ils étaient très étonnés de découvrir cette situation, qui ne se passe pas si loin que ça, à côté d’un pays, le Maroc, dont tout le monde a de très belles images, qu’on essaie de vendre comme la démocratie du Maghreb, alors que ça ne correspond pas à ça. Certains étaient un peu fâchés de ne pas avoir eu accès à ces informations par un autre moyen.

Que disent ceux qui défendent la position marocaine ?
Le débat n’est vraiment pas évident. La position marocaine repose sur un discours qui dit que le Sahara occidental est marocain, un point c’est tout, et qu’il se sera toujours. Et c’est très difficile de donner des arguments, de faire avancer le débat, de proposer des choses, de faire des compromis. Les deux positions sont très éloignées.
Ça fait plusieurs années que des pourparlers existent entre les autorités marocaines et sahraouies, le Front Polisario [Frente Popular de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro – Front populaire pour la libération du Saguiet el Hamra et du río de Oro, dont le secrétaire général est Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD)], le mouvement indépendantiste sahraoui. Ils se réunissent tous les trois ou quatre mois et n’avancent pas du tout. Chacun campe sur sa position et refuse de faire le moindre pas. C’est ce qu’on retrouve aussi dans la société civile.
On aimerait bien pouvoir présenter le film au Maroc, par exemple. C’est très difficile.
 Il faut dire que le simple fait de parler de « Sahara occidental » au Maroc vous place dans l’illégalité
Oui, et même avec la population marocaine qui vit à l’étranger c’est très difficile. Ça s’explique par plein de raisons, ne serait-ce que par le martelage médiatique qui s’exerce tous les jours sur le « Sahara marocain » depuis 37 ans. On a construit une image complètement fausse de ce pays, de ce qui se passe dans les territoires occupés, dans les campements de réfugiés. Ce n’est pas facile pour la population marocaine de sortir de cette image-là. Elle doit aussi en avoir marre de ce sujet, du fait de ce martelage.
S’ajoute à ça qu’il s’agit d’un sujet identitaire : « C’est notre territoire. » C’est un sujet qui marche toujours en cas de crise. « Le Maroc ne va pas très bien, on ne va en plus nous enlever notre Sahara. » Ça a été un coup de génie de la part de Hassan II [organisateur en 1975 de la « marche verte » pour annexer le Sahara occidental, auparavant colonie espagnole] : il a réuni en quelque sorte les Marocains autour d’une cause commune, alors qu’il y avait beaucoup d’autres problèmes à traiter, d’inégalités, de corruption… Cette cause n’était pas d’une utilité énorme mais elle lui a permis de poursuivre sa politique prédatrice au Maroc. Ça a été un outil politique très important, et ça l’est toujours pour la monarchie marocaine.

L’arrivée de Mohamed VI au pouvoir y a-t-elle changé quelque chose ?
Au début il a été présenté comme le roi des pauvres, moderne, qui allait installer une nouvelle démocratie. Il n’est pas du tout assoiffé de pouvoir comme son père. Il travaille pour l’argent. Aujourd’hui, après un peu plus de dix ans de règne, un livre, Le roi prédateur [de Catherine Graciet et Éric Laurent], montre comment il est devenu l’homme le plus riche du Maroc. C’est le premier banquier, le premier agriculteur, le premier entrepreneur, le premier propriétaire du pays. Quasiment tout le pays lui appartient.
Accessoirement, le Sahara occidental est un moyen de faire de l’argent. À travers l’exploitation des ressources naturelles, notamment. Il y a énormément de phosphates, dont le cours n’a jamais été aussi haut, de poisson, de sable, de pétrole, certainement.
L’arrivée de Mohamed VI a entraîné une grande déception parce qu’il n’est pas revenu sur quoi que ce soit. Depuis 1991, une mission des Nations unies est sur place pour organiser un référendum d’autodétermination. Aujourd’hui, le Maroc refuse qu’il ait lieu. Du moins il refuse que la possibilité de l’indépendance soit mentionnée dans le référendum.
Sachant que le Sahara occidental a été peuplé par les Marocains, les Sahraouis eux-mêmes attendent-ils quelque chose de ce référendum, 22 ans après ? Ont-ils même intérêt à ce qu’il ait lieu, dans ces conditions ?
C’est difficile de parler de chiffres, mais c’est vrai que les Sahraouis sont maintenant ultraminoritaires sur le territoire du Sahara occidental. Il y a 4 ou 5 fois plus de Marocains qui vivent dans ce territoire. Sur la question de savoir ce que les Sahraouis attendent ou espèrent du référendum : le Sahara occidental est inscrit depuis 1963 sur le calendrier de décolonisation des Nations unies. Un référendum est prévu depuis 1991. Ça dure vraiment. Tous les ans, les Nations unies réaffirment le droit des Sahraouis à avoir ce référendum, et ils l’attendent. Il doit avoir lieu.
Quel peut être le résultat, c’est difficile à savoir. Mais quand on voit tout le mal que se donne le Maroc pour empêcher qu’il ait lieu, on se met à douter. La question est de savoir qui va voter. Normalement, c’étaient les Sahraouis, habitants du Sahara occidental. Il y a eu il y a très longtemps un recensement fait par les Espagnols. Au moment où une liste de votants a été instaurée, le Maroc a fait opposition en posant peut-être 200 000 recours pour d’autres personnes. Ça a reporté le processus pendant très longtemps puisqu’il a fallu analyser tous ces recours, vers 1992-1993.
Plusieurs plans ont été organisés pour trouver une solution au problème, notamment celui de James Becker [l’ancien représentant des Nations unies pour le Sahara occidental]. Il a proposé dans son second plan de faire voter toutes les personnes qui vivent depuis un certain nombre d’années au Sahara occidental. Un peu fatigués d’attendre, les indépendantistes du Front Polisario ont accepté, sachant qu’ils étaient minoritaires et risquaient de perdre. Ça a été beaucoup reproché au Polisario, mais l’idée c’était de trouver une issue au problème. Ce qui est incroyable, c’est qu’à ce moment-là le Maroc a refusé. On voit qu’il n’a pas envie de trouver une issue. Sa stratégie a toujours été de gagner du temps. Il y arrive très bien, et poursuit pendant ce temps son exploitation des ressources, les violations des droits de l’homme et du droit international sur place.


Le mur de fortifications marocain qui coupe le Sahara occidental en deux sur 2 700 km. 
Le mur de fortifications marocain qui coupe le Sahara occidental en deux sur 2 700 km.© Image : Philippe Savoye
Quel rôle jouenapalm la France dans la situation bloquée sur le Sahara occidental ?
Mohamed VI a joué des coudes pour être le premier chef d’État à être reçu par François Hollande. Le Maroc peut se réclamer d’être soutenu par « les grandes démocraties » qui ne reconnaissent pas le Sahara occidental.
La France est compromise depuis des dizaines années, dès le tout début, puisqu’elle a soutenu militairement l’invasion du Sahara occidental par le Maroc. Valérie Giscard d’Estaing était alors au pouvoir, et a mis à disposition du Maroc des avions de guerre, des bombes au napalm et au phosphore blanc utilisés contre les populations fugitives.
Ensuite il y a eu un soutien, moindre mais un soutien, de Mitterrand, de Sarkozy, et maintenant, de Hollande. Beaucoup de personnalités sont très proches du Maroc, Martine Aubry, Najat Vallaud-Belkacem. Ça pourrit les espoirs que les Sahraouis pouvaient avoir dans une meilleure gestion du conflit. Même les personnalités qui à un moment donné, notamment notre Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avaient des propositions sur la situation du Sahara occidental, se rétractent maintenant. L’Espagne a connu le même cas de figure avec Zapatero, qui dans sa jeunesse soutenait complètement la lutte sahraouie, et qui arrivé au pouvoir a complètement laissé tomber.
Quand on est au pouvoir, ce n’est pas intéressant de soutenir les Sahraouis, ça l’est beaucoup plus de soutenir le Maroc. C’est vrai que Mohamed VI a été reçu très vite par le président français, et ce n’est pas étonnant. C’est très dommage qu’il n’y ait toujours pas de prise de position nette du gouvernement français sur la question. L’aide importante que la France apporte au Maroc sur cette question, c’est en étant présente au Conseil de sécurité. Elle fait obstacle à beaucoup de choses qui pourraient faire avancer le dossier du Sahara occidental.
Lorsqu’il y a eu les protestations de 2010, après toutes les violences militaires et policières des autorités marocaines envers les populations civiles sahraouies, il y a eu une volonté de la part de plein d’organisations internationales, via Human Rights Watch, via Amnesty international, via des parlementaires européens, de nommer une commission d’enquête indépendante pour voir ce qui se passait sur place, établir ce qui s’était vraiment passé. La mise en place de cette commission a été votée au Conseil de sécurité, et la France a fait obstacle. La France ne voulait pas qu’il y ait de commission d’enquête indépendante qui aille voir ce qui s’était passé pendant cette période-là.
Tous les ans depuis 1991, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, la MINURSO, est prolongé pour un an, et tous les ans, toutes les organisations internationales demandent qu’il y ait un mandat qui lui soit accordé pour surveiller les droits de l’homme. Cette mission, c’est la seule mission au monde de maintien de la paix qui n’a pas de mandat pour la surveillance des droits de l’homme. Tous les ans, la France vote contre cette motion-là, en disant que le Maroc est un pays qui respecte les droits de l’homme et qu’il peut faire ce travail-là.
Le discours, c’est que le Maroc fait des efforts qu’il faut encourager. Dans la mesure où les médias ne parlent pas des violations des droits de l’homme, on a l’impression que ça ne pose pas de problème. Alors qu’il y a un vrai printemps arabe marocain, c’est le mouvement du 20 février [2011, pour la démocratisation du régime], avec une vraie répression policière et militaire. Une dizaine de personnes se sont immolées au Maroc, on n’en entend pas parler.
Les manifestations continuent, avec des répressions, des tortures, des passages à tabac, et l’information ne passe pas. Le problème est politique et lié aux médias, qui traitent très peu le sujet. En 2012, l’ONG américaine Robert Kennedy Center [for Justice and Human Rights], a fait une enquête très importante dans les territoires occupées et les campements de réfugiés. C’est la fille de R. Kennedy [Kerry Kennedy] qui est allée sur place. On l’a empêchée, dans les territoires occupées, de rencontrer énormément de monde. Elle a senti qu’il y avait un travail de la police. L’ONG a sorti un rapport alarmant sur la situation au Maroc. Quelques articles sont parus, dont un article du Monde qui parlait peut-être plus de la réaction violente, scandalisée du Maroc à ce rapport de parti pris, pro-indépendantiste. Alors qu’il dit la même chose que tous les rapports sur les droits de l’homme là-bas : que les conditions sont très difficiles, que les défenseurs des droits de l’homme sont poursuivis, qu’il y a une force violence policière, que les policiers et les militaires sont omniprésents. Toutes les ONG disent exactement la même chose. Pour revenir aux médias, très peu d’articles sortent sur le sujet, très peu de journalistes vont travailler sur place.
Propos de Elmahjoub Maliha, défenseur sahraoui des droits de l’homme, extraits de L’autre côté du mur : les indignés du Sahara occidental :
« J’ai été torturé à plusieurs reprises. La dernière fois, le 24 juillet 2008, j’ai été arrêté par les services secrets à Agadir alors que j’étais avec des observateurs internationaux, venus observer les procès de plusieurs activistes sahraouis des droits de l’homme. J’ai été kidnappé pendant 4 jours, torturé au commissariat de police d’Agadir. J’ai passé deux jours au commissariat d’Agadir puis ils m’ont emmené à Marrakech pour deux autres jours, puis ils m’ont libéré temporairement. Et je suis toujours mis en examen pour avoir, selon la police, tenté de tuer quelqu’un. C’est juste le type de chef d’inculpation réservé aux défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental et au sud du Maroc. »

Les droits de la personne, ça ne paie pas, médiatiquement parlant ?
Non. C’est pour ça qu’on a essayé [avec l’association des Amis du peuple du Sahara occidental] de travailler sur d’autres questions, notamment celle de l’exploitation des ressources naturelles. C’est une question intéressante qui permet d’aborder le problème sous un autre angle. Mais il y a plein de raisons à ce manque d’intérêt : le conflit au Sahara occidental est peu visible, il concerne peu de monde, sa population est très pacifique, elle ne manifeste pas de façon violente, donc c’est moins spectaculaire que plein d’autres choses. Et c’est vrai que la question des droits de l’homme soulève moins d’intérêt.
On se demande un peu si l’origine du conflit ne tient pas dans les ressources naturelles, grâce auxquelles certains se font énormément d’argent. C’est maintenant au centre du conflit : s’il n’y avait pas ces ressources naturelles, leur exploitation et leur pillage, la situation serait différente. Il n’y aurait pas autant de colons marocains, pas autant de monde qui viendrait y travailler. Le Maroc incite les gens du Nord à venir au Sahara occidental : le pétrole est détaxé, les logements sont très peu chers, les impôts quasiment inexistants. C’est dans l’intérêt du Maroc qu’une vraie population marocaine vienne s’installer dans le Sahara.
C’est pour ça que les ressources naturelles sont un pan important qui justifie la présence des colons sur place. Les Sahraouis n’ont plus accès au travail de la pêche ou sur le phosphate. Il y a un vrai choix de donner le travail aux Marocains et pas au Sahraouis.

Quel est le sentiment des Sahraouis que vous côtoyez sur la situation actuelle ? Sont-ils passés à côté du « printemps arabe » ?
Ils se positionnent comme étant au début du printemps arabe. Ils ont installé le camp de protestation [de Gdeym Izik] en 2010, quelques mois avant les événements de Tunisie. Beaucoup de gens voient ce qui s’est passé chez les Sahraouis comme quelque chose de précurseur des printemps arabes.


Camp de protestation de Gdeym Izik, Sahara occidental, 2010 
Camp de protestation de Gdeym Izik, Sahara occidental, 2010© Image : Denis Véricel
En quoi consistait ce « camp de protestation » de Gdeym Izik ?
C’était l’expression de la volonté des Sahraouis de quitter la capitale du Sahara occidental, El Ayoun, là où sont présents la majorité des Sahraouis, pour aller au milieu du désert, à 25 km de la ville, pour protester. Au début [octobre 2010], ils n’étaient pas très nombreux puis ça a pris beaucoup d’ampleur, il y avait des milliers de tentes.
Ce qui s’y est passé est très intéressant parce que c’était un camp autogéré qui s’est mis en place en peu de temps. Il fallait gérer l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments. Ça a été dur assez vite parce que le camp a été ceinturé par les militaires et les policiers marocains, et qu’il fallait faire entrer les vivres d’une façon ou d’une autre.
Ils ont organisé des débats, fait un travail d’explication, de réflexion sur les solutions à proposer, de façon interne. Très peu de journalistes ont pu entrer. Le camp a été démonté début novembre, puis le territoire du Sahara occidental a été rapidement fermé, aucun étranger ne pouvait y entrer.

Est-ce que ce n’est pas la réaction marocaine qui a fait un événement marquant de cette protestation pacifique et discrète ?
C’est un modèle de protestation utilisé depuis très longtemps par les Sahraouis : sortir sur une place, d’asseoir, protester. Cette fois-ci c’était à grande échelle et le pouvoir marocain a eu peur devant le nombre de personnes réunies. 20 000 personnes au bout de quelques mois sur une population sahraouie très limitée [entre 500 000 personnes et un million, réparties sur les territoires occupés, les camps de réfugiés et une importante diaspora aux Canaries, en Mauritanie, en Espagne, en France] c’est un pourcentage énorme ! Ça ne pouvait pas durer parce qu’on savait au jour le jour ce qui s’y passait. Beaucoup d’images partaient sur Internet pour montrer la camp qui grossissait, et la vie qui s’y déroulait. La politique du gouvernement marocain a été de détruire le camp de façon très violente, il y a eu très peu de négociations.
Ce camp a été une façon d’inventer une nouvelle façon  de protester, finalement très efficace. Même si ça a été détruit en quelques heures, il a eu un écho très positif pour la population sahraouie immédiatement après.
Pour revenir sur le printemps arabe, au Maroc le mouvement du 20 février est très actif. Il organise des manifestations en permanence. Des gens se font arrêter, subissent des procès politiques d’intention odieux. C’est un mouvement important parce qu’il est contre le pouvoir en place, et dit ouvertement ne plus vouloir de la monarchie et de Mohammed VI.
Ce mouvement pourrait non pas résoudre le problème mais ouvrir une nouvelle étape pour le Sahara occidental. Peu de gens soutiendraient un Sahara indépendant parmi les militants du mouvement du 20 février, mais il lutte contre le même ennemi, et permet de poser les cartes pour montrer ce qui se passe. La grosse frustration, c’est vrai, c’est qu’on entend très peu parler de ce qui se passe au Maroc, contrairement aux autres pays arabes. Le Maroc travaille beaucoup son image. Les autorités françaises n’évoquent pas non plus ce qui se passe au Maroc.
Les Sahraouis sont dans une position de résistance depuis 37 ans. Ce qui s’est passé en octobre 2010 a été un grand espoir, y compris pour les populations réfugiées qui vivent dans les camps en Algérie [à Tindouf], et qui n’attendent que de pouvoir rentrer chez elles. Ce qui est fou c’est que très peu de personnalités politiques ont pris position sur les événements qui ont eu lieu au Sahara occidental. Ça a été assez vite étouffé. Après le début des manifestations du mouvement du 20 février, le Maroc a très bien joué en proposant un changement de constitution par référendum. Un changement qui ne change pas grand-chose. Le Maroc a proposé une dizaine de référendums, où le oui a gagné à plus de 95 %. On se demande quel est l’intérêt d’en faire. Alain Juppé a dit que c’était un mouvement historique, alors que c’était de la poudre aux yeux.

Quand on entend un journaliste marocain dire qu’il se sent aussi sahraoui que les Sahraouis, on imagine que l’identité des Sahraouis se construit beaucoup sur la question de la résistance.
Complètement. En 37 ans il s’est passé beaucoup de choses, mais la population, jeune, est beaucoup plus engagée qu’il y a quelques années. Ils n’ont connu que l’occupation, ils connaissent la frustration et les brimades des autorités policières et militaires. La population est éduquée, va dans les universités et se revendique comme sahraouie. De plus en plus de jeunes remettent l’habit traditionnel sahraoui, mettent en valeur des traits culturels sahraouis : musique, nourriture… On découvre un renouveau de cette culture.
Il y a une ségrégation évidente, et une fierté d’être sahraoui. Dans le film on voit un jeune Sahraoui, Aadi, dans la vingtaine, qui n’en pouvait plus de vivre dans les territoire occupés et a voulu rejoindre les populations des camps de réfugiés en Algérie. Il les rejoint à pied, ce qui est extrêmement dangereux : ça signifie traverser le mur des fortifications militaires, bourrées de mines, et plusieurs dizaines de kilomètres de désert. Beaucoup de jeunes font la même chose. Ils retrouvent leur famille et ont une liberté qu’ils n’ont pas dans les territoires occupées. Malgré des conditions de vie déplorables – les gens vivent de l’aide humanitaire, avec très peu de choses – certaines personnes préfèrent ça que de vivre sous l’occupation. C’est un nouveau processus.
Ils subissent une ségrégation à l’embauche, au logement, une privation de la liberté d’expression, un contrôle policier constant, des enlèvements. Les enlèvements forcés existent toujours : on kidnappe les gens, on les torture. C’est toujours le même procédé. J’imagine que la frustration est liée au fait de voir que tout ça se fait dans un silence total. Il y a le mur de fortification, et cette métaphore d’un mur de silence, très difficile à percer. C’est difficile d’imaginer une sortie positive au conflit, alors qu’elle est nécessaire.

 
© Image : Denis Véricel
Justement, certains disent craindre une issue négative en suspectant une implication du Polisario dans des trafics de drogue pour se financer et en agitant le chiffon rouge de la tentation terroriste.
C’est un gros chantier, ça. Ça fait partie des fantasmes que diffusent les agences de presse marocaines sur ce qui se passe dans les campements. Pour les Marocains, ce ne sont pas des campements de réfugiés mais de séquestrés. Et ces séquestrés sont des Marocains retenus par le Polisario, qui a des liens avec des organisations terroristes, avec AQMI, qui trafique de la drogue, qui est armé par Cuba et par la Lybie, etc.
Quand on est sur place on se rend compte que les trafiquants de drogue sont plus du côté marocain que sahraoui, puisqu’on ne peut pas planter de drogue dans le Sahara : rien ne pousse dans les campements. En septembre 2012, une agence de presse du Sahara travaillait sur le problème des trafiquants de drogue marocains qui viennent dans les campements de réfugiés pour vendre de la drogue.
Quant à la relation avec les mouvements islamistes, absolument rien n’est prouvé, mais c’est un moyen très facile pour le Maroc de diaboliser le Polisario et les indépendantistes. Les réfugiés sont en plein milieu du Sahara, et c’est vrai que c’est le terrain de jeu des terroristes, AQMI et plein de groupes islamistes. En octobre 2011, trois coopérants (libérés ensuite) se sont fait enlever par un groupe terroriste en plein dans le campement. Ça a été du pain béni pour le Maroc, qui a pointé du doigt d’insécurité des campements et les liens que pouvaient avoir les populations sahraouies avec les intégristes, mais ce n’est que de la théorie.
Le fait que la population peut se tourner vers ce type de radicalisme, comme ça se passe beaucoup au Maghreb, c’est quelque chose qui n’est pas visible. C’est très difficile à analyser. La population a pu se tourner vers un radicalisme dans sa lutte, plus de jeunes ont envie de reprendre les armes. Ils ont le sentiment de s’être fait avoir avec le cessez-le-feu proposé il y a plus de vingt ans pour que soit organisé un référendum qui n’a jamais eu lieu. Le rapport de force n’est plus du tout le même qu’à l’époque, ce serait très compliqué et très dangereux, mais la population se radicalise plus dans ce sens-là que dans celui d’un islam radical qui n’est pas du tout celui de la culture sahraouie.
Il faut vraiment faire attention avec tout ce qui est porté par les médias marocains pour vendre ce démon qui vit dans le désert et qui est allié aux intégristes. Les campements sont des campements de réfugiés, qui ne pourraient fonctionner sans la vie communautaire qui est la leur. C’est tellement dur de vivre là, à 200 000 personnes, sans eau, sans rien qui pousse au milieu des salines et du désert, qu’il faut une organisation forte et une communauté soudée pour vivre dans ces conditions. Il faut prendre en compte cette nuance.

Une conclusion ?
Quand on termine une projection j’essaie toujours de terminer sur une ouverture un peu positive au débat, sachant que c’est un peu décourageant d’en faire un tableau très noir et sans solutions. Je pense qu’il y a des solutions, qu’on arrive beaucoup plus à parler de ce qui passe là-bas. Ce n’est pas assez, mais c’est plus qu’il y a quelques années.
Il y a des médias indépendants qui font des choses, et il y a des pressions qui peuvent être faites et qui sont utiles, par exemple ce qui a été fait [notamment par l’ONG WSRW – Western Sahara Resource Watch] pour que les accords de pêche entre l’Union européenne et le Maroc ne soient pas renouvelés [cet accord pour exploiter les eaux du Sahara occidental a été en vigueur entre 2007 et 2012. Le parlement européen l’a rejeté en 2011 et il n’a pas été renouvelé en février 2012]. Ça a été un vrai travail de militants qui ont fait en sorte que cette injustice ne perdure pas. Ça a marché. La Norvège a pris des décisions sur les importations de produits du Maroc, un accord avec les États-Unis qui n’inclue pas non plus les eaux marocaines.
Ce travail avance, il est utile pour que le pillage s’arrête, et il permet d’amener une autre image, des précédents et de parler de ce qui se passe là-bas.
Et puis on parle d’une chose qui nous concerne tous : avec l’accord de pêche, on profitait de ce qui se passe là-bas. Ce n’est pas juste un pays lointain avec lequel on n’a aucun rapport. Aujourd’hui les tomates du Sahara occidental, on les trouve dans les supermarchés français [via la société française Azura].



Aminatou Haïdar, militante des droits de la personne au Sahara occidentalAminatou Haïdar, militante des droits de la personne au Sahara occidental© Image : Denis Véricel
Propos de Aminatou Haïdar, militante des droits de l’homme, ancienne disparue, extraits de L’autre côté du mur : les indignés du Sahara occidental :
« Les crimes économiques commis par l’État marocain en territoires occupés du Sahara occidental ne sont pas moins importants que les violations des droits politiques et civils du peuple sahraoui. Les ressources naturelles du Sahara occidental font depuis des années l’objet d’un pillage de grande envergure. La pêche dans les eaux nationales sahraouies, l’importation du phosphate de Bou Craa sont des actes illégaux. Aucun État n’a le droit de promouvoir ou d’encourager des investissements qui peuvent constituer un obstacle à la libération d’un territoire occupé par la force. Les conséquences du pillage des ressources naturelles du Sahara occidental qui s’exerce aujourd’hui constituent non seulement l’élément qui entrave les efforts déployés pour trouver une solution juste, mais elles menacent l’existence même de ce peuple et l’avenir de ses futures générations sahraouies puisqu’elles les prive des moyens d’une vie décente et les condamnent dès aujourd’hui à vivre sous la pauvreté et l’indignité. Il est temps donc de stopper ce grand vol qui s’exerce aujourd’hui avec l’indifférence des uns et la complicité des autres. »
Contact :www.lautrecotedumur.com Interview de Denis Véricel, réalisateur de « L’autre côté du mur : les indignés du Sahara occidental » (prochaines projections, commande de DVD)
lautrecotedumur@yahoo.fr



RÉFÉRENCES
– Le site de Sahara Doc propose des ressources sur le Sahara occidental, en français, anglais et espagnol.
– Association Solidarités Maroc.
–  Mohand AZIRI, « Algérie. Tindouf, ville caserne »Courrier international, extrait de El-Watan, 14 mars 2013.
– Olivier QUARANTE, « Résistance obstinée des Sahraouis »Le Monde diplomatique, février 2012.
–  Ségolène ALLEMANDOU, « Pourquoi le conflit du Sahara occidental s’éternise ? », interview de Régine Villemont, auteure de Avec les Sahraouis, une histoire solidaire de 1975 à nos jours, France 24, 12 novembre 2010.
–  Régine VILLEMONT, auteure de Avec les Sahraouis, une histoire solidaire de 1975 à nos jours, L’Harmattan, 2009, 354 p.
Atteintes aux droits de la personne
– HUMAN RIGHTS WATCH, « Maroc : Le président français devrait aborder les questions liées aux droits humains », 2 avril 2013 (en français, arabe et anglais).
–  SORTIR DU COLONIALISME, « La France doit condamner le procès des Sahraouis qui vient de se terminer », Survie, 27 février 2013.
– AMNESTY INTERNATIONAL, « Maroc et Sahara occidental : des Sahraouis condamnés doivent être rejugés de manière équitable devant des tribunaux civils », 19 février 2013.
– Anne BERNAS, « Des Sahraouis lourdement condamnés au Maroc, un procès politique ? », RFI, 17 février 2013.
– Anonyme, « Un rapport dénonce un “climat de peur” au Sahara occidental », Le Monde, 4 septembre 2012.
– Hanene ZBISS, « Reportage au Sahara occidental. Un monde de paradoxes ! » (dont une interview de Mohamed Abdelaziz, président de la République Arabe Sahraouie Démocratique), Réalités online, 31 mai 2012.
– Anonyme, « Maroc. Quel avenir pour les Sahraouis ? », Courrier international, extrait de El Periódico de Catalunya, 9 novembre 2010.
– Ignacio RAMONET, « Poudrière marocaine », Le Monde diplomatique, 9 septembre 2008.
Pillage des ressources et atteintes au droit international
– WSRW, « Suède : Les produits du Sahara exclus des accords commerciaux UE-Maroc », WSRW, 23 mars 2013.
– WSRW (Western Sahara Resource Watch), « Le Front Polisario fait recours contre un accord commercial de l’UE », WSRW, 27 février 2013.
– APSO, « Total illégal au Sahara occidental », Survie, 7 décembre 2012.
– APSO (Amis du peuple du Sahara occidental), « WSRW demande le renvoi des ressources naturelles sahraouies à la CIJ », 7 novembre 2012.
–  APSO, « COAG dénonce que la Cie française Azura vende des tomates du Sahara dans l’UE », APSO, 16 janvier 2011.
– WSRW, « Agriculture » [notamment les tomates], WSRW, 30 janvier 2011.
– WSRW, « L’exploration pétrolière », WSRW, 19 septembre 2007.
– WSRW, « L’industrie de la pêche », WSRW, 18 septembre 2007.
– WSRW, « Les exportations de phosphate », WSRW, 18 septembre 2007.
– Catherine GRACIET et Éric LAURENT, Le roi prédateur, extraits, Le Seuil, 2012, 222 p.
La France et le Sahara occidental
– (également cité plus haut) HUMAN RIGHTS WATCH, « Maroc : Le président français devrait aborder les questions liées aux droits humains », 2 avril 2013 (en français, arabe et anglais).
–  (également cité plus haut) SORTIR DU COLONIALISME, « La France doit condamner le procès des Sahraouis qui vient de se terminer », Survie, 27 février 2013.
– Page de la France à l’ONU sur le Sahara occidental.
–  LE MONDE et L’AFP, « Trois coopérants européens enlevés dans l'ouest de l'Algérie », 23 octobre 2011.
– BILLETS D'AFRIQUE ET D'AILLEURS, « Sahara Occidental : répression marocaine, dissimulation française », Survie, 3 décembre 2010.

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